Rechercher
Rechercher

Politique - Politique

Salam : Nous voulons nous libérer de la dualité des armes

Depuis Dubaï, le Premier ministre libanais a annoncé un renforcement des mesures de sécurité à l'aéroport de Beyrouth pour « faciliter le retour des touristes et des investisseurs du Golfe ».

Salam : Nous voulons nous libérer de la dualité des armes

Le Premier ministre Nawaf Salam s'exprimant devant le Sommet arabe des médias, mardi 27 mai 2025 à Dubaï. Photo Sérail/Compte X

En déplacement aux Émirats arabes unis, pour participer au Sommet arabe des médias 2025, le Premier ministre Nawaf Salam a une nouvelle fois assuré que le Liban œuvre à garantir un retour en toute sécurité des visiteurs en provenance du Golfe, réitérant par ailleurs que « le projet de son gouvernement repose sur la concomitance entre réforme et souveraineté » et plaidant pour le monopole des armes entre les mains de l’État libanais.

« Nous voulons nous libérer de cette dualité des armes qui menait à une dualité de décision et à la perte du projet d’État national. Notre vision du Liban n’est pas une chimère, mais un projet réaliste : un État de droit et d’institutions, non un État de clientélisme et de partage confessionnel », a-t-il d'abord déclaré dans un entretien, depuis Abou Dhabi, à la chaîne libanaise LBCI.

Au Liban, et malgré l'accord de Taëf qui prévoyait après la guerre civile (1975-1990) le désarmement de toutes les milices, puis les différentes résolutions internationales sur le sujet, le Hezbollah continue de posséder un arsenal, bien que celui-ci ait été lourdement impacté par la dernière guerre l'opposant à Israël, entre octobre 2023 et novembre 2024. C'est à la suite de ce conflit et à l'élection d'un nouveau président, Joseph Aoun, suivie de la formation du nouveau gouvernement par M. Salam, que l'État a décidé de récupérer le monopole des armes des mains du parti chiite mais également des factions palestiniennes. Dans ce cadre, un mécanisme a été récemment annoncé, lors d'une visite du président palestinien Mahmoud Abbas, pour désarmer les camps des réfugiés palestiniens.

Sécurité et accueil des visiteurs du Golfe

Se félicitant en outre du « retour du Liban » dans le giron arabe, M. Salam a ajouté vouloir « « un Liban enraciné dans son identité et son appartenance arabes, ouvert sur le monde et capable de devenir un pont entre l’Orient et l’Occident et qui aspire au retour actif de ses frères arabes, dans un esprit de partenariat et de complémentarité ».

Pour renforcer ces liens de confiance avec les pays du Golfe, M. Salam a notamment annoncé un renforcement des mesures de sécurité et une amélioration des procédures d’accueil à l’aéroport international de Beyrouth (AIB), « dans le but de faciliter le retour des touristes et des investisseurs » en provenance de cette région.

Abou Dhabi a annoncé le 4 mai lever l'interdiction de voyage de ses ressortissants au Liban, ce qui laisse espérer aux autorités et aux différents secteurs du Liban un afflux de touristes émiratis et du Golfe en général durant l'été. Les Émiratis étaient régulièrement interdits par leur pays de se rendre au Liban depuis 2021, dans un contexte de refroidissement des relations avec les monarchies du Golfe, alimenté par les tensions irano-saoudiennes et l’influence du Hezbollah sur la politique libanaise. La dernière interdiction de ce genre remontait à août 2023, soit quelques semaines avant le début de la guerre entre le Hezbollah et Israël. 

Création d'un ministère dédié à l'intelligence artificielle

Le locataire du Grand Sérail a par ailleurs appelé de ses vœux, toujours au micro de la LBCI, une modernisation de l'administration publique et a annoncé la création prochaine d’un ministère spécifiquement dédié à l’Intelligence artificielle et aux Technologies de l’information. « Nous sommes aujourd’hui aux Émirats pour apprendre et adapter les meilleures pratiques dans le domaine de l’intelligence artificielle », a-t-il ajouté. Actuellement, au sein du gouvernement, le ministre des Déplacés, Karim Chehadé, est également chargé du portefeuille de l'intelligence artificielle, qui n'existait pas auparavant.

Lire aussi

Raad : « Pas de portes fermées au dialogue et à l’échange d’idées » avec Joseph Aoun

S'exprimant par ailleurs devant le Sommet arabe des médias, M. Salam a plaidé pour un journalisme « éthique et rigoureux », à l’heure où les réseaux sociaux sont devenus des vecteurs de désinformation. « Nous avons besoin de médias qui placent la vérité au-dessus de toute autre considération, c’est-à-dire de médias responsables, qui ne se laissent pas entraîner par les rumeurs ni instrumentaliser à des fins de provocation ou de falsification. Nous ne demandons pas aux médias d’être loyaux, mais d’être professionnels, intègres, et engagés envers la vérité », a-t-il lancé devant un parterre de journalistes et de responsables arabes.

L'ancien président de la Cour internationale de Justice a ainsi souligné la proximité entre la mission des magistrats et celle des journalistes : « La vérité ne se construit pas sur des suppositions, et le chemin vers la justice commence par le détachement des passions et des intérêts personnels ».

Rencontre avec le cheikh d'al-Azhar

En marge du sommet, M. Salam a rencontré Ahmad el-Tayeb, le cheikh d’al-Azhar, figure majeure de l’islam sunnite, pour discuter des enjeux régionaux liés à la stabilité et à la cohésion sociale. À l’issue de cet entretien, il a souligné l’importance de promouvoir une culture du dialogue et de l’ouverture pour contrer les discours extrémistes.

Salam s'entretient avec ben Zayed

Le Premier ministre Nawaf Salam s'est également entretenu avec le président des Émirats arabes unis, cheikh Mohammad ben Zayed, au sujet « des moyens de renforcer les relations bilatérales entre les deux pays et d'ouvrir de nouveaux horizons de coopération dans divers domaines, en particulier dans l'économie et le développement », selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

M. Salam a exprimé son « appréciation de l'expérience pionnière des Émirats arabes unis dans les domaines du développement durable, de la technologie et de la gouvernance », soulignant « la volonté d'en tirer profit pour soutenir la marche du progrès au Liban ». Les deux hommes ont également souligné « l'importance d'activer une action arabe commune face aux défis régionaux et internationaux, et la nécessité d'une coordination continue dans ce qui sert les intérêts des peuples arabes et promeut la stabilité et le développement dans la région ».

Nawaf Salam a enfin remercié le cheikh Zayed pour « la décision de lever l'interdiction de voyager imposée aux citoyens émiratis », soulignant que « les portes du Liban sont ouvertes à tous les frères arabes ». Il a également salué les Emirats pour avoir « accueilli des dizaines de milliers de Libanais qui y travaillent et y mènent une vie paisible et stable ».

Alors que le Premier ministre poursuivait sa visite aux Émirats, le président libanais, Joseph Aoun, a reçu mardi une délégation émiratie. Selon le bureau de presse de Baabda, le chef de l'Etat a salué lors de cette rencontre « l'intérêt exprimé par le cheikh Mohammad ben Zayed pour le soutien au Liban, qui confirme la profondeur des relations fraternelles entre les deux pays ». Pour lui, la présence à Beyrouth de cette délégation est « une traduction concrète de cette relation, qui croit de jour en jour ».

En déplacement aux Émirats arabes unis, pour participer au Sommet arabe des médias 2025, le Premier ministre Nawaf Salam a une nouvelle fois assuré que le Liban œuvre à garantir un retour en toute sécurité des visiteurs en provenance du Golfe, réitérant par ailleurs que « le projet de son gouvernement repose sur la concomitance entre réforme et souveraineté » et plaidant pour le monopole des armes entre les mains de l’État libanais.« Nous voulons nous libérer de cette dualité des armes qui menait à une dualité de décision et à la perte du projet d’État national. Notre vision du Liban n’est pas une chimère, mais un projet réaliste : un État de droit et d’institutions, non un État de clientélisme et de partage confessionnel », a-t-il d'abord déclaré dans un entretien, depuis Abou Dhabi, à la...
commentaires (7)

Le jour où la président consent à adopter le même langage ferme que son premier ministre, sans langue de bois ni attitude compromettante, alors le Liban sera sauvé des griffes de ces usurpateurs vendus qui s’infiltrent dans chaque brèche pour diviser et essayer de régner à nouveau. Le double langage n’a jamais profité à notre cause. Il serait temps de se montrer unis et ne laisser aucune faille entre ce nouveau duo pour montrer à nos ennemis que leur manège de division est révolu. Monsieur le Président, soyez droit dans vos bottes et ne nous décevez pas en croyant aux balivernes de ces vendus

Sissi zayyat

10 h 52, le 28 mai 2025

Commenter Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • Le jour où la président consent à adopter le même langage ferme que son premier ministre, sans langue de bois ni attitude compromettante, alors le Liban sera sauvé des griffes de ces usurpateurs vendus qui s’infiltrent dans chaque brèche pour diviser et essayer de régner à nouveau. Le double langage n’a jamais profité à notre cause. Il serait temps de se montrer unis et ne laisser aucune faille entre ce nouveau duo pour montrer à nos ennemis que leur manège de division est révolu. Monsieur le Président, soyez droit dans vos bottes et ne nous décevez pas en croyant aux balivernes de ces vendus

    Sissi zayyat

    10 h 52, le 28 mai 2025

  • DESINFECTER LE PAYS PRESIDENT AOUN ET P.M. SALAM. VOUS ETES LA POUR CA. UNE REPUBLIQUE DE PAIX ET DE DROIT.

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EN PERIL.

    10 h 48, le 28 mai 2025

  • Les Palestiniens ne sont pas de notre responsabilité. Ils ont foutu la merde dans notre pays et la région depuis plus de 60 ans plus personne n'a envie de payer la facture de leur refus de paix en 1948. Ils en payent le pris aujourd'hui tant pis pour eux!

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    08 h 33, le 28 mai 2025

  • "Nous voulons nous libérer de la dualité des armes".éEh oui! Mais il ne suffit pas de le répéter, il faut agir.

    Yves Prevost

    06 h 46, le 28 mai 2025

  • Bravo monsieur Salam, vous dites ce que tout citoyen partout dans le monde souhaiterait entendre sur son pays. C’est naturel, mais chez nous celà prend une dimension particulière, après la dictature criminelle de toutes ces bandes armées vendues, qui nous avaient pris en otage. Le Liban d’abord et tant pis pour les autres.

    Goraieb Nada

    06 h 13, le 28 mai 2025

  • Kamal Shehadeh et non pas 'Karim Chehadé'

    Cadmos

    04 h 10, le 28 mai 2025

  • Y aurait-il une place dans ce giron arabe pour les civils palestiniens constamment menacés de mort sous les bombes de Nathan ?

    Hitti arlette

    20 h 17, le 27 mai 2025

Retour en haut