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Politique - Etats-Unis

Ortagus : Le Liban doit « apprendre de Chareh »

L’émissaire américaine au Liban a martelé que « la voie de la prospérité pour ce pays passe par un désarmement du Hezbollah sur tout le territoire », promettant « de nouvelles sanctions contre ce parti ».

Ortagus : Le Liban doit « apprendre de Chareh »

Morgan Ortagus, émissaire américaine pour le Liban. Photo Mohammad Azakir/Reuters

Morgan Ortagus, émissaire américaine au Liban, a accordé jeudi soir une interview à la chaîne locale LBCI, dans laquelle elle a été interrogée sur l’impact sur le Liban de la visite du président Donald Trump au Moyen-Orient cette semaine, et de certaines de ses déclarations significatives, comme celle sur la levée des sanctions contre la Syrie.

« Le président Trump a décidé que sa première visite à l’étranger au cours de son mandat sera au Moyen-Orient, ce qui montre l’importance qu’il accorde au Moyen-Orient, aux pays du Golfe et à l’Arabie saoudite en particulier », a-t-elle assuré. « Quels que soient les défis au Moyen-Orient, nous travaillerons étroitement avec l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Qatar pour les résoudre », a-t-elle martelé.

Donald Trump était à Riyad mardi, avant de se rendre au Qatar puis aux Emirats jeudi.

Interrogée sur le Liban, Mme Ortagus a souligné qu’ « autant les Etats-Unis que les pays du Golfe ont été clairs avec ce pays : la voie vers une prospérité comme il n’en a jamais connu passe par le désarmement du Hezbollah, pas au sud du Litani mais sur tout le territoire ».

Le Hezbollah est sorti considérablement affaibli du dernier conflit avec Israël en 2023-2024. Le cessez-le-feu de novembre 2024 s’appuie sur la résolution 1701 qui stipule son désarmement, bien qu’il y résiste encore. 

Sur l’impact sur le Liban de la levée des sanctions contre la Syrie, la diplomate américaine a été catégorique : « Le Liban pourrait apprendre du (président syrien Ahmad) el-Chareh et de la manière dont il a collaboré avec l’Arabie saoudite pour entrer en contact avec le président Trump et notre équipe en vue de démontrer les bénéfices de la levée des sanctions contre son pays, notamment celles incluses dans la loi César (qui a ouvert la voie, en 2015, a des sanctions contre les responsables syriens pour crimes contre l'humanité, ndlr). Il a pris l’initiative et nous lui avons livré une liste d’actions qu’il doit entreprendre, notamment la protection des minorités au Moyen-Orient, comme les chrétiens, les kurdes, les druzes, les alaouites. »

Et d’ajouter : « Nous ne voulons pas seulement que ces minorités soient protégées, mais qu’elles soient impliquées dans le pouvoir. Nous voulons nous assurer qu’il gouverne la Syrie dans l’intérêt de tous. Je crois que Chareh comprend que la voie que doit emprunter la Syrie ne passe pas par la guerre avec ses voisins, qu’il s’agisse du Liban ou d’Israël ou de quelque autre pays. Il a compris qu’il doit rechercher la paix. »

Parlant de paix, la normalisation entre le Liban et Israël est-elle sur la table après de récentes déclarations de Steve Witkoff, émissaire du président Trump au Moyen-Orient, sur la possibilité que le Liban et la Syrie se joignent aux accords d’Abraham ? Pour Mme Ortagus, ces accords, qui ont scellé en 2020 la normalisation entre Israël et quatre pays arabes (Emirats, Bahrein, Soudan et Maroc) sont « une grande réussite du premier mandat de Trump ».

« Sa politique est celle de la paix, voilà pourquoi il nous a demandé de négocier avec l’Iran », dit-elle. « Nous souhaitons la paix pour tout le monde, pas seulement pour le Liban, mais la paix ne peut venir qu’avec la force, et en ce sens je pense qu’il sera un président historique, et le président (libanais Joseph) Aoun peut l’être aussi », selon elle.

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Interrogée sur les sanctions imposées jeudi sur des membres et proches du Hezbollah par le Trésor américain, Mme Ortagus a souligné que « les pressions sur l’Iran, qui s’étendent au Hezbollah aussi, sont maximales depuis le début du mandat de Donald Trump, en vue de poursuivre tout financement illicite des proxies de la République islamique ». Elle a précisé que Steve Witkoff et elle ont promis de rechercher inlassablement les personnes qui continuent de faciliter ce flux de fonds au Hezbollah. « Vous devez vous attendre à plus de sanctions contre quiconque aide le Hezbollah à recevoir des financements illicites », a-t-elle ajouté.

En réponse à une question, Mme Ortagus a estimé que ce n’est pas l’occupation israélienne de cinq points au Liban-Sud, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024, qui sert de justification au Hezbollah pour garder ses armes. « Ce parti n’a pas eu besoin de justification pour s’armer durant les dernières quarante ans, et dans les dernières vingt années, il a entraîné le peuple libanais, et le peuple du Sud en particulier, contre leur gré, dans deux guerres destructrices avec Israël », a-t-elle rappelé.

« Aux Etats-Unis, nous voulons un meilleur avenir pour tout le peuple libanais, mais surtout les chiites du Sud, nous voulons un nouveau leadership économique avec le président Joseph Aoun, et le Premier ministre Nawaf Salam, et on ne peut faire cela que si l’armée libanaise détient le monopole des armes sur tout le territoire », a-t-elle poursuivi.

A la question de savoir si elle compte visiter le Liban en juin, Mme Ortagus a répondu : « Inchallah ! », ajoutant qu’elle n’a pas de visite prévue actuellement.  

Morgan Ortagus, émissaire américaine au Liban, a accordé jeudi soir une interview à la chaîne locale LBCI, dans laquelle elle a été interrogée sur l’impact sur le Liban de la visite du président Donald Trump au Moyen-Orient cette semaine, et de certaines de ses déclarations significatives, comme celle sur la levée des sanctions contre la Syrie.« Le président Trump a décidé que sa première visite à l’étranger au cours de son mandat sera au Moyen-Orient, ce qui montre l’importance qu’il accorde au Moyen-Orient, aux pays du Golfe et à l’Arabie saoudite en particulier », a-t-elle assuré. « Quels que soient les défis au Moyen-Orient, nous travaillerons étroitement avec l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Qatar pour les résoudre », a-t-elle martelé.Donald Trump était à Riyad mardi, avant de...
commentaires (8)

Est-ce que c’est éminemment diplomatique de porter une étoile de David ( ou une croix pour autant ) en mission diplomatique au Liban? Surtout comme la dame est une convertie, pas juive de naissance…… J’ai des amis juifs qui ont travaillé et vécu heureux à Beirut pendant des années , qui n’auraient jamais pensé à signaler une appartenance religieuse en faisant une conférence ou discours publique.

Hacker Marilyn

22 h 03, le 16 mai 2025

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Commentaires (8)

  • Est-ce que c’est éminemment diplomatique de porter une étoile de David ( ou une croix pour autant ) en mission diplomatique au Liban? Surtout comme la dame est une convertie, pas juive de naissance…… J’ai des amis juifs qui ont travaillé et vécu heureux à Beirut pendant des années , qui n’auraient jamais pensé à signaler une appartenance religieuse en faisant une conférence ou discours publique.

    Hacker Marilyn

    22 h 03, le 16 mai 2025

  • "l’occupation israélienne de cinq points au Liban-Sud, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024" ça ne la dérange pas, c'est même tout à fait normal ... pas pour moi, ni de nombreux libanais ! La paix ne tient qu'au bon vouloir d'Israël d'arrêter ses massacres et de reconnaître les droits des palestiniens. Sans cela, la parole d'Israël et des USA restent non crédibles et notre Sud sous la menace militaire.

    Fredo

    21 h 14, le 16 mai 2025

  • Tiens ! La paix au Proche-Orient ne tient qu’au désarmement du Hezb qui, pourtant, a été quasiment écrasée par l’armée israélienne.

    Hitti arlette

    20 h 20, le 16 mai 2025

  • Chère Madame, vous connaissez mal votre sujet. Sachez que le Liban n'a rien a apprendre de personne et surtout pas de votre pays manipulateur ,qui n'est régis que par son seul intérêt. Sachez qu'en Syrie une minorité terrorisait la Syrie et le Liban avec votre bénédiction ,tandis qu'au Liban un parti issu de la majorité imposait sa loi aux 17 autres communautés.(une grande différence ) .Par ailleurs,votre pays est capable de fermer l oeil sur toutes les atrocités commises sur terre , si ,c,est dans le sens de son intérêt.

    Jimmy Barakat

    16 h 44, le 16 mai 2025

  • ELE A RAISON 1000000%

    LE FRANCOPHONE

    14 h 13, le 16 mai 2025

  • Apprendre de chareh, ça veut dire voire des DIZAINES DE MILLIERS D'ENFANTS SE FAIRE MASSACRER ET ALLER EMBRASSER LES MONSTRES DE CE GENOCIDE ??? Je ne doutes pas qu'une grande partie des Libanais, qui manquent de moralité ou de C.... VONT RÉPONDRE OUI... Mais personnellement ce sera toujours un NON absolu. On a des valeurs ou on en pas. Trump et Ortagus se rangent sans aucun doute dans la seconde catégorie

    Emile

    13 h 18, le 16 mai 2025

  • «La voie de la prospérité pour ce pays passe par un désarmement du Hezbollah sur tout le territoire »: Pas besoin de s'appeler Ortagus pour sortir une vérité aussi évidente, mais, ici, l'évidence même a souvent besoin d'être maintes fois répétée.

    Yves Prevost

    08 h 04, le 16 mai 2025

  • "..on devrait apprendre de Mr. Shareh.." vraiment (?) cette gentille dame a passé par un high school quelconque (?)

    Raed Habib

    23 h 29, le 15 mai 2025

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