Photo de la réunion à Khaldé entre Walid Joumblatt et Talal Arslane, le 12 mai 2025. Photo publiée sur le site d'information al-Nashra.
Talal Arslane, le chef du Parti démocratique libanais, a rencontré à sa résidence de Khaldé l'ancien président du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, pour discuter notamment de « la situation des membres de la communauté druze unitaire en Syrie », selon un communiqué du Parti démocratique libanais.
Lors de la rencontre, à laquelle participaient le député Taymour Joumblatt, fils de Walid Joumblatt et actuel chef du PSP, et Magid Arslane, fils de Talal Arslane, « les discussions ont porté sur les dernières évolutions locales et régionales, et en particulier sur la situation des membres de la communauté druze unitaire en Syrie » rapporte le communiqué.
Si Walid Joumblatt et Talal Arslane sont deux figures généralement rivales au sein de la communauté druze, dont les familles et leurs clans respectifs se sont opposés pendant plusieurs siècles pour imposer leur autorité sur la communauté druze du Liban, ce dualisme disparaît lorsque leur communauté est confrontée à une menace commune.
Des affrontements meurtriers, ayant fait plus de 100 morts selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ont opposé les nouvelles forces de sécurité syrienne à des combattants druzes début mai, dans les banlieues de Jaramana et Sahnaya, près de Damas. Israël s'est immédiatement posé en défenseur de la communauté druze, menaçant le nouveau pouvoir syrien et bombardant dans la foulée notamment les abords du palais présidentiel à Damas, le 2 mai. Des observateurs estiment qu'Israël chercherait à jouer des tensions confessionnelles en Syrie, par crainte d'un pouvoir islamiste fort à sa frontière, et pour participer à la partition de la Syrie.
Dans ce contexte, Walid Joumblatt, qui défend ardemment l’ancrage arabe des druzes, s'était rendu à Damas le 2 mai, au lendemain des affrontements, pour y rencontrer le nouveau dirigeant syrien, Ahmed el-Chareh, pour la seconde fois depuis son accession au pouvoir. Le leader druze avait alors renouvelé son soutien inconditionnel à l’unité de la Syrie, dont dépend largement selon lui celle du Liban.