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Politique - municipales liban 2025

À Zghorta, Moawad et Frangié se livrent à une joute verbale sans merci

Les deux députés maronites rivaux, qui briguent tous deux la présidence de la fédération des municipalités locales, se sont invectivés jusqu'à l'issue du scrutin.

Des affiches électorales collées sur les murs au Liban-Nord, lors des élections municipales du 12 mai 2025. Photo Mohammad Yassine / L'Orient-Le Jour

Au Liban-Nord, la bataille électorale entre les deux députés de Zghorta - Tony Frangié, à la tête des Marada, et Michel Moawad, ancien chef de file du « Bloc du Renouveau » - a donné lieu à des échanges hauts en couleur sur les chaînes de télévision et les réseaux sociaux.

Alors que le clan Frangié a maintenu son contrôle sur le conseil municipal du chef-lieu éponyme de la région, la compétition pour la présidence de la fédération des municipalités, aux mains des Marada depuis 1998, s'est avérée moins serrée que prévu avec son rival, qui a dû se contenter de quelques victoires à Aachach, Aïto, Mazraet el-Teffah et Sereel.

« Achats de voix » contre « symbole de corruption »

Avant que cette lutte pour la suprématie locale rende son verdict, les deux adversaires se sont invectivés tout au long de la semaine en amont du vote, s'accusant mutuellement de « corruption ».

« 85 millions de dollars ont été dépensés par la municipalité de Zghorta et la fédération des municipalités du caza entre 1998 et 2019. Où cet argent a-t-il été dépensé et qu’est-il arrivé ? », a notamment demandé vendredi dernier Michel Moawad sur le plateau de l'émission Sarelwa2et (Le temps est venu) présenté par Marcel Ghanem sur MTV.

Le même jour, Tony Frangié accusait son concurrent de s'être rendu coupable d'achats de voix : « Michel Moawad a payé hier 15 000 dollars pour obtenir quatre voix d'une même famille pour qu'ils votent pour la liste qu'il soutient », a-t-il lancé. « Assez d'insultes ou ça va mal se passer », avait alors rétorqué l'intéressé.

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L'échange a également donné lieu à quelques métaphores : « On a vu un éléphant voler sans jamais s’élever, on a entendu des discours grandiloquents, mais nous n'avons pas vu de développement ! », a encore écrit M. Frangié sur son compte X, en guise de critique du bilan politique de son adversaire, qu'il accuse de ne pas avoir rempli ses promesses électorales.

« Je n’ai aucun problème à organiser une conférence de presse pour démontrer comment Tony Frangié est un symbole de la corruption et le fils de la soumission au régime syrien et au Hezbollah », a rétorqué M. Moawad, toujours sur la MTV.  

15 soupçons de fraude recensés

« Ami » de longue date de l'ancien dictateur syrien Bachar el-Assad, dans la lignée des relations entre les deux familles, la zaïm zghortiote, Sleiman Frangié (le père de Tony) avait vu sa candidature à la présidence de la République être soutenue par le tandem chiite Amal-Hezbollah. Ses ambitions pour accéder au palais de Baabda ont ensuite été réduites à néant au lendemain de la chute du régime Assad début décembre, qui a coïncidé avec l'affaiblissement du Hezbollah sur la scène politique libanaise sous l'effet des 14 mois de guerre contre Israël.

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Dans ce contexte tendu entre de nombreux leaders locaux et les listes rivales qu'ils soutiennent, le ministre de l'Intérieur Ahmad el-Hajjar a fait état de sept arrestations « à cause d'incidents sécuritaires », et a révélé que 15 cas de « soupçons de fraude électorale » étaient en cours de vérification, relevant également un potentiel cas de falsification de document, dans lequel un suspect a été arrêté. Plusieurs tentatives d'achats de voix ont également été recensées par les autorités à l'issue de cette deuxième phase du scrutin municipal.

Le ministre a par ailleurs confirmé les taux de participation dans le Nord et dans le Akkar ont atteint les 43,29 %, soit 37,25 % dans le Nord et 49,33 % dans le Akkar.

Au Liban-Nord, la bataille électorale entre les deux députés de Zghorta - Tony Frangié, à la tête des Marada, et Michel Moawad, ancien chef de file du « Bloc du Renouveau » - a donné lieu à des échanges hauts en couleur sur les chaînes de télévision et les réseaux sociaux.Alors que le clan Frangié a maintenu son contrôle sur le conseil municipal du chef-lieu éponyme de la région, la compétition pour la présidence de la fédération des municipalités, aux mains des Marada depuis 1998, s'est avérée moins serrée que prévu avec son rival, qui a dû se contenter de quelques victoires à Aachach, Aïto, Mazraet el-Teffah et Sereel.« Achats de voix » contre « symbole de corruption »Avant que cette lutte pour la suprématie locale rende son verdict, les deux adversaires se sont invectivés tout au long de la...
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Moawad n’a pas à fournir des preuves de son patriotisme. Son père a payé de sa vie pour défendre notre independent en s’opposant à ces criminels, pendant que tous les autres leur ont ouvert les bras dans le but d’acquérir des postes usurpés et des dollars frais.

Sissi zayyat

12 h 19, le 13 mai 2025

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Commentaires (1)

  • Moawad n’a pas à fournir des preuves de son patriotisme. Son père a payé de sa vie pour défendre notre independent en s’opposant à ces criminels, pendant que tous les autres leur ont ouvert les bras dans le but d’acquérir des postes usurpés et des dollars frais.

    Sissi zayyat

    12 h 19, le 13 mai 2025

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