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Politique - Liban

Nawaf Salam depuis la frontière avec la Syrie : L’armée libanaise est le rempart de la nation

Le Premier ministre a mené une tournée d'inspection dans la région de Baalbeck.

Nawaf Salam depuis la frontière avec la Syrie : L’armée libanaise est le rempart de la nation

Le Premier ministre Nawaf Salam en tournée à la Békaa-Nord. Photo tirée du compte X du Grand Sérail.

Le Premier ministre Nawaf Salam, en tournée dans la Békaa et la région de Baalbeck, à la frontière libano-syrienne, a salué jeudi l’engagement de l'armée libanaise, soulignant que celle-ci constitue « le rempart de la patrie et le symbole du sacrifice et de la loyauté au service de sa protection et de celle de ses citoyens ».

Nawaf Salam a entamé sa visite à Chaïbiya dans le jurd (arrière-pays) de Baalbeck, avant de se rendre dans le centre de Bou Fares, situé à la frontière entre les deux pays, selon des informations publiées sur le compte X du Grand Sérail.

M. Salam était accompagné des ministres de la Défense Michel Menassa, de l’Intérieur Ahmad Hajjar, des Travaux publics Fayez Rassamny, ainsi que du chef d’état-major de l’armée, le général Hassane Aoudé.

Sécurité de la frontière et contrebande

Sur place, le Premier ministre a inspecté les dispositifs militaires et sécuritaires déployés dans la zone afin de renforcer la surveillance des frontières, prévenir les infiltrations et lutter contre la contrebande, notamment du haut d'un mirador de l'armée. Il a également présidé une réunion avec des soldats stationnés sur le site, au cours de laquelle il a pris connaissance des mesures mises en place pour protéger la souveraineté du territoire national.

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Le Premier ministre a en outre présidé une réunion au siège du mohafazat de Baalbeck-Hermel, en présence de plusieurs députés, ministres et hauts responsables des services de la Sûreté générale, des Forces de sécurité intérieure et de la sécurité de l’État dans la région. Il y a déclaré que « la priorité absolue du gouvernement est d’assurer la sécurité dans le pays », soulignant que sa visite vise à « adresser un message fort de soutien et saluer les efforts de l’armée en ce qui concerne le contrôle des frontières et la lutte contre la contrebande ». « Il y a quelques jours à peine, une importante usine de fabrication de Captagon a été démantelée dans la région — un témoignage des sacrifices de nos forces de sécurité. Il existe un lien direct entre sécurité et développement : en résumé, il ne peut y avoir de sécurité sans développement, et inversement. » Il a annoncé que le gouvernement avait récemment lancé le processus de création de l’autorité de régulation pour la culture du cannabis, une initiative à visée industrielle et de développement, avec un fort potentiel d’attractivité pour les investissements.

Le chef du gouvernement s’est également rendu au poste-frontière de Masnaa, annonçant le prochain déploiement de scanners de dernière génération, destinés à accélérer le transit des marchandises, accroître la transparence et soutenir l’exportation légale et organisée des produits libanais par voie terrestre. Il a plaidé pour une gestion « rigoureuse » de cette infrastructure, qui ne doit plus être « livrée à l’arbitraire ni au bricolage administratif ». « Les postes-frontières officiels sont le reflet de notre souveraineté », a déclaré Nawaf Salam, soulignant que leur bon fonctionnement – tant sur le plan sécuritaire que logistique – constitue la première ligne de défense du Liban face aux menaces pesant sur sa stabilité intérieure. « Ce point de passage doit cesser d’être un talon d’Achille. Il doit devenir un symbole de la vitalité de l’État et de la crédibilité de sa gouvernance. La réforme commence ici : par la reconquête des frontières et leur transformation en portes ouvertes à la légalité et à l’ordre, non en échappatoires au chaos et à l’impunité. »

Le poste-frontière de Masnaa avait été bombardé à plusieurs reprises par Israël lors de l'offensive de l'automne dernier.

Les « dossiers urgents » à traiter dans le Hermel

Sa visite a été saluée par des familles, clans et notables du nord de la Békaa, réunis pour l'occasion. Ils ont remercié le Premier ministre pour son initiative « prometteuse pour le retour de l’État dans la région » et lui ont fait part des dossiers « urgents » à régler dans la région, notamment celle des réfugiés et migrants syriens, la question des 38 villages frontaliers « désertés » en raison des tensions, la délimitation de la frontière et l'importance selon eux d'une loi d'amnistie générale « équitable ». Un représentant de ces familles, Mohammad Nassereddine, a encore appelé à la création d'un réseau de transports en commun dans la zone, ainsi qu'à une solution « durable » pour le barrage sur le fleuve el-Assi (l'Oronte), afin d'éviter des conflits liés à la gestion de l'eau.

Ces derniers mois, la frontière libano-syrienne a connu des affrontements entre des clans chiites, considérés proches du Hezbollah, et les nouvelles autorités syriennes. L'armée libanaise, de son côté, s'y est déployée afin de résoudre les problèmes liés à la porosité de la frontière et mène régulièrement des opérations liées à la lutte contre la contrebande et le trafic aux frontières nord et est du Liban. 

Nawaf Salam s’était rendu à Damas le 14 avril dernier, où il avait rencontré le nouveau dirigeant syrien Ahmad el-Chareh, pour discuter notamment de la sécurité à la frontière. Et mercredi, la question libano-syrienne a été abordée lors d'un entretien entre M. Chareh et le président français, Emmanuel Macron, à l'Élysée. Lors de leur réunion avait notamment annoncé que Paris allait remettre à Beyrouth des copies d'archives sur le tracé de la frontière, ce que l'ambassadeur français au Liban, Hervé Magro, a concrétisé jeudi matin en transmettant ces copies de cartes au chef de la diplomatie libanaise, Joe Raggi.

Le cheikh Akl druze

Au cours d'un appel téléphonique, le cheikh Akl druze, Sami Abi el-Mouna, a remercié M. Salam pour « le  travail du gouvernement et de la direction de la Sûreté générale, qui ont facilité le passage de familles syriennes au Liban sans entrave ». Ils ont discuté d’un possible accord entre l’État syrien et les habitants de Soueida, de Jaramana et des régions avoisinantes, dans le sillage des efforts du leader druze Walid Joumblatt, afin notamment de « consolide(r) leur appartenance à l’État et leur confiance en lui, et de fournir des garanties aux habitants en intégrant les forces locales dans l’État (et) de maîtriser les éléments extrémistes en limitant la prolifération des armes illégales ». 

Le Premier ministre a souligné, quant à lui, la nécessité de « calmer les esprits et de rejeter les querelles confessionnelles entre les Druzes et leurs frères sunnites », et formulé le souhait que « les responsables syriens puissent étendre l’autorité de la justice et de la sécurité à l’ensemble du territoire » et éviter toute répercussion au Liban. 

Le Premier ministre Nawaf Salam, en tournée dans la Békaa et la région de Baalbeck, à la frontière libano-syrienne, a salué jeudi l’engagement de l'armée libanaise, soulignant que celle-ci constitue « le rempart de la patrie et le symbole du sacrifice et de la loyauté au service de sa protection et de celle de ses citoyens ».Nawaf Salam a entamé sa visite à Chaïbiya dans le jurd (arrière-pays) de Baalbeck, avant de se rendre dans le centre de Bou Fares, situé à la frontière entre les deux pays, selon des informations publiées sur le compte X du Grand Sérail.الرئيس #نواف_سلام خلال تفقده برج المراقبة في مركز بو فارس، على الحدود اللبنانية السورية، يرافقه وزير الدفاع ميشال منسى، وزير الداخلية احمد...
commentaires (2)

Il faut procéder aux désarmements de tous les voyous qui sévissent sur notre territoire avant d’exposer notre armée à leurs violences. L’armée doit être en sécurité, et non un tampon sacrifié, puisqu’elle est la seule à garantir de la notre, dorénavant. Prenez-en soins et protégez-la de tout danger en lui épargnant les pièges tendus par les fossoyeurs de notre nation.

Sissi zayyat

13 h 29, le 08 mai 2025

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Commentaires (2)

  • Il faut procéder aux désarmements de tous les voyous qui sévissent sur notre territoire avant d’exposer notre armée à leurs violences. L’armée doit être en sécurité, et non un tampon sacrifié, puisqu’elle est la seule à garantir de la notre, dorénavant. Prenez-en soins et protégez-la de tout danger en lui épargnant les pièges tendus par les fossoyeurs de notre nation.

    Sissi zayyat

    13 h 29, le 08 mai 2025

  • "Le rempart de la nation", comme dit Mr. Salam à propos de l'armée, est par tout standard, inepte à assurer notre espace vitale. Il est grand temps de repenser le concept même de l'armée. Puissante et moderne. On n' aurait plus besoin de personne pour nous défendre. C'est là que commence la souveraineté.

    Raed Habib

    11 h 12, le 08 mai 2025

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