
Un enfant palestinien debout sur un toit regarde fixement les destructions causées par une frappe israélienne qui a touché une école transformée en abri à Gaza-Ville, le 13 avril 2025. Photo AFP/Bachar Taleb
Deux jours après l'approbation par le cabinet de sécurité israélien d'un plan de « conquête » de Gaza, le ministre des Finances d'extrême droite, Bezalel Smotrich, a dressé un tableau apocalyptique de l'après-guerre dans l'enclave palestinienne « détruite », au cours d'un colloque dans la colonie israélienne d'Ofra, en Cisjordanie occupée.
« Dans quelques mois, nous pourrons déclarer que nous avons gagné. Gaza sera totalement détruite » a-t-il lancé. Avant de détailler : « Dans six mois, le Hamas n’existera plus comme entité fonctionnelle... La population de Gaza sera concentrée au sud du corridor de Morag. Le reste du territoire sera vide. »
L'axe Morag au sud de Gaza, qui porte le nom d'une colonie israélienne démantelée en 2005, coupe la bande de terre d’est en ouest, isolant Rafah de Khan Younès plus au nord, et du reste de l'enclave.
« Les citoyens de Gaza seront concentrés dans le sud. Ils seront totalement désespérés, comprendront qu’il n’y a plus d’espoir ni rien à attendre de ce territoire, et chercheront à se relocaliser pour commencer une nouvelle vie ailleurs », a déclaré Bezalel Smotrich, fervent partisan de la colonisation en Cisjordanie et de la « relocalisation » des habitants de Gaza dans des pays tiers. Début mars, il avait annoncé la création d’une « administration de la migration » pour le déplacement des Gazaouis.
Interrogé également sur l’annexion de la Cisjordanie, le ministre des Finances a répondu que « cela arrivera pendant ce mandat. C’est l’un de nos défis les plus importants. Nous sommes face à une opportunité historique ».
Lundi, il avait affirmé à la chaîne israélienne Channel 12 que les Israéliens ne devraient pas avoir honte du terme d'« occupation » à Gaza, et qu'il n'y aura « aucun retrait des territoires que nous avons conquis, même en échange d’otages ». Le Forum des familles, la plus grande association de proches d'otages en Israël, a accusé lundi le gouvernement israélien de « sacrifier » les otages retenus à Gaza, après l'approbation d'une expansion de l'offensive israélienne dans le territoire palestinien. Ce plan mérite le nom de « plan Smotrich-Netanyahu » car il « sacrifie les otages », a soutenu un communiqué de l'association.
Le président américain Donald Trump avait lancé début février l'idée d'une prise de contrôle de Gaza par les États-Unis pour la reconstruire et en faire une « Riviera du Moyen-Orient ». Il avait affirmé les habitants de l'enclave pouvaient être déplacés vers l’Égypte et la Jordanie, deux pays qui ont cependant rejeté cette option. Le chef de la Maison Blanche est attendu pour une tournée au Moyen-Orient du 13 au 16 mai.
SUITE Si le Hezbollah s’en sort avec une défaite militaire les conséquences pour les Palestiniens sont bien plus importants. Gaza c'est cuit. Pour la Cisjordanie ce sera soit la soumission soit la destruction.Ils feraient mieux de suivre Abbas qui essaye , même si corrompu, de gérer ce qui peut l’être, plutôt que ces malades du Hamas.
21 h 08, le 06 mai 2025