Le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich. Photo Gil COHEN-MAGEN/ AFP
Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich (extrême droite), a déclaré dimanche que le gouvernement prévoyait d'instaurer une « administration de la migration » pour appliquer le « plan » du président américain Donald Trump sur le déplacement des habitants de Gaza, rapporte le quotidien Haaretz.
« Nous mettons en place une direction des migrations, nous nous préparons à cela sous la direction du Premier ministre (Benjamin Netanyahu) et du ministre de la Défense (Israel Katz). Le budget ne sera pas un obstacle », a affirmé le ministre au groupe de membres de la Knesset chargé de « renforcer l’emprise de l’État d’Israël » sur la Cisjordanie occupée. « Des préparatifs sont en cours pour la création d'une grande direction des migrations au sein du ministère de la Défense. Si nous faisons partir 5 000 [Gazaouis] par jour, cela prendra un an. La logistique est compliquée, car il faut savoir qui va dans quel pays », a-t-il ajouté.
« Plan de migration volontaire »
La ministre des Implantations et des Missions nationales, Orit Strock, figure du mouvement des colons et membre du parti de M. Smotrich, a estimé que la suppression de la menace sécuritaire venant de Gaza ne peut être réalisée qu’à travers « un plan de migration volontaire », d’après le site d’information Ynet, cité par le Times of Israël.
Le ministre israélien de la Défense avait annoncé la création d'une agence spéciale pour le « départ volontaire » des habitants de Gaza le 17 février dernier, après l'engagement pris par M. Netanyahu de respecter le plan de Donald Trump pour Gaza après la guerre. Un premier projet comprenait « une assistance étendue qui permettra à tout habitant de Gaza qui souhaite émigrer volontairement vers un pays tiers de bénéficier d'un ensemble de mesures comprenant, entre autres, des dispositions spéciales de départ par voie maritime, aérienne et terrestre », avait indiqué un communiqué du ministère.
Début février, M. Trump a lancé l'idée d'une prise de contrôle de Gaza par les États-Unis pour la reconstruire et en faire la « Côte d'Azur du Moyen-Orient ». Il a répété que ses habitants pouvaient être déplacés vers l'Egypte et la Jordanie, deux pays qui ont cependant rejeté cette option. Son plan a été également rejeté par nombre de dirigeants occidentaux et officiellement par les pays arabes lors d'un sommet d'urgence tenu au Caire le 4 mars.
Toutefois, quelques heures seulement après la fin du sommet qui réuni les 22 États membres de la Ligue arabe, l’administration Trump avait déjà rejeté la proposition qui en était issue, estimant qu’elle « ne tient pas compte du fait que Gaza est actuellement inhabitable », selon les déclarations du porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Brian Hughes.
Déportation, pas migration. Et comme ils n’ont plus de papiers, il faudra leur tatouer un numéro sur l’avant bras pour les reconnaitre. Mais où avons-nous donc déjà vu ça? Le monde n’apprend rien de l’histoire. Ou peut-être trop bien?…
04 h 17, le 10 mars 2025