
Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea. Photo d'illustration ANI
Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a averti samedi soir que la communauté internationale risquait d'abandonner le Liban si l'État ne parvenait pas à sécuriser ses frontières et récupérer le monopole des armes. Une mise en garde lancée sur fond de débats autour du désarmement d'un Hezbollah particulièrement affaibli, réclamé à cor et à cri par les FL, et de tensions persistantes le long de la frontière avec la Syrie.
S'exprimant par visioconférence lors du dîner annuel organisé par son parti à Zahlé, dans la Békaa, M. Geagea a souligné que la communauté internationale et arabe surveille de près le Liban, s'interrogeant : « Comment peuvent-ils nous faire confiance si nous ne contrôlons pas nos frontières et n'affirmons pas la souveraineté de l'État ? » Dans ce contexte, « le monde pourrait tourner le dos au Liban dans les prochains mois, si l'État ne prouve pas son efficacité ».
« Le Liban n'est pas encore tiré d'affaire »
« Le Liban n'est pas encore tiré d'affaire, malgré l'élection d'un nouveau président (Joseph Aoun, en janvier 2025) et la formation du nouveau cabinet (de Nawaf Salam, en février), a lancé le leader maronite. Le pays fait encore face à des risques et a un besoin urgent de réformes fondamentales et d'un contrôle exclusif des armes par l'État pour bâtir un gouvernement efficace et une société prospère ».
Samedi dernier, le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Kassem, avait averti dans un discours qu'il « ne permettra à personne de désarmer » son parti, sorti meurtri des mois d'affrontements avec l'armée israélienne, entre octobre 2023 et novembre 2024, tout en exprimant sa disposition à engager un dialogue sur une « stratégie de défense nationale globale une fois qu'Israël cessera de violer le cessez-le-feu ».
Faisant par ailleurs référence à la dernière escalade des tensions à la frontière est du Liban avec la Syrie, qui avait fait des blessés dans un tir de drone des nouvelles forces de sécurité syriennes jeudi soir, M. Geagea a relevé une « faille structurelle grave dans la souveraineté du pays ».
Le tir de drone syrien sur Hoch el-Sayed Ali a suivi, selon l'armée libanaise, des coups de feu en provenance du territoire libanais, dans le cadre d'une opération présumée de contrebande. M. Geagea a ajouté : « L'armée est déployée, et pourtant des obus sont tirés derrière ses positions ! Comment peut-il encore exister des groupes armés et des armes en dehors du contrôle de l'armée ? Cela est inacceptable. Lorsque nous appelons à la monopolisation des armes par l'État, c'est exactement ce que nous entendons. Ce n'est pas une revendication hostile – c'est une nécessité souveraine. »
Mi-mars, des affrontements avaient fait une dizaine de morts de part et d'autre de la frontière entre des membres de clans chiites libanais habitant dans la zone frontalière et les nouvelles forces de sécurité syriennes. Ces tensions s'étaient calmées après l'intervention de l'armée libanaise, un accord de cessez-le-feu entre Damas et Beyrouth, puis une médiation saoudienne à Djeddah qui avait mené à la signature d'un accord de principe pour une future délimitation de la frontière, toujours poreuse, entre les deux pays.
Samir Geagea a d'ailleurs salué les contacts renforcés entre les responsables syriens et libanais et la visite de Joseph Aoun en Arabie saoudite, où il avait été reçu avec les honneurs par le prince héritier Mohammad ben Salmane MBS.
Levée du secret bancaire et municipales
Concernant les réformes réclamées par la communauté internationale, notamment par le Fonds monétaire international (FMI) pour soutenir le Liban, M. Geagea a indiqué que les députés de son parti avaient soutenu la loi sur la levée du secret bancaire au Parlement et « encouragé d'autres blocs à faire de même ». « Nous avons voté en faveur de ce texte, parce qu'il est essentiel pour regagner la confiance internationale », a-t-il déclaré.
Le vote de ce texte, qui inclut notamment un effet rétroactif sur dix ans, remontant donc jusqu'aux débuts de la crise financière de 2019 alors que des responsables et banquiers sont accusés d'avoir transféré des fonds à l'étranger alors même que les déposants au Liban ne pouvaient avoir accès à leurs dépôts, a été finalisé jeudi et a été chaleureusement accueilli alors que les responsables financiers, dont le ministre des Finances Yassine Jaber, se trouvaient aux réunions de printemps du FMI.
Évoquant en outre les prochaines élections municipales, Samir Geagea a affirmé que les Forces libanaises « n'ont jamais cherché à obtenir des postes par soif de pouvoir », estimant que le scrutin n'est « pas seulement une bataille locale, mais un véritable combat pour le changement ».
Les dernières élections municipales au Liban ont eu lieu en 2016, et les conseils municipaux élus avaient un mandat de six ans. Les élections ont depuis été reportées trois fois, en 2022, 2023 et 2024. En conséquence, un nombre important de conseils municipaux ont démissionné ou sont incapables d'exercer efficacement leurs fonctions faute de ressources financières et humaines.
Tous les libanais patriotes savent que seule notre armée et nos institutions arriveront à rendre à notre pays la paix et la prospérité. Seuls les demeurés qui prêchent la bienfaisance des vendus voient ça d’un mauvais œil. Ils ont peur de perdre leurs zaims qui les ont dépouillés et humiliés , sous prétexte de les protéger d’un ennemi fantomatique, alors que seuls eux ont réussi l’exploit de les anéantir en les ayant toujours pour partisans naïfs, mais heureux de l’être.
11 h 41, le 28 avril 2025