
Le patriarche maronite Béchara Raï prononçant son homélie le 19 avril 2025. Photo Ani
Le patriarche maronite Béchara Raï a appelé samedi, lors de la célébration de la liturgie des Heures du Samedi saint à Bkerké, à la fin des guerres et des armes, alors que le Liban sort à peine de la guerre qui a opposé le Hezbollah et l'armée israélienne l'automne dernier et que des discussions sont en cours sur l'arsenal du parti chiite.
«Plus jamais de guerres, plus jamais de fabrication et de commerce d'armes ; le monde a besoin de pain, pas d'armes», a déclaré Mgr Raï dans son homélie prononcée en la chapelle Notre-Dame de Bkerké.
Le récent conflit entre le Hezbollah et Israël, qui a duré d'octobre 2023 à novembre 2024, a fait environ 4 000 morts au Liban. Malgré un cessez-le-feu conclu fin novembre, les frappes aériennes israéliennes se sont poursuivies presque quotidiennement, faisant plus de 140 morts supplémentaires.
L'éducation au Liban
Le patriarche a également abordé, plus longuement, les défis auxquels est confronté le secteur de l'éducation au Liban, plaidant pour une « réforme globale » du secteur, « fondée sur la liberté de l'éducation ». « Cette initiative ne peut aboutir que par un dialogue constructif, impliquant toutes les parties prenantes - administrations, enseignants, parents et étudiants - afin d'élaborer une législation moderne, juste et équitable qui préserve les droits de tous les membres de la communauté éducative », a-t-il ajouté.
Le cardinal Raï a encore insisté sur la nécessité de « régler le statut du fonds de compensation pour les enseignants des écoles privées, en garantissant les droits des enseignants actuels et retraités, autant qu'en préservant le rôle des écoles gratuites, qui sont essentielles pour fournir une éducation à ceux qui en ont le plus besoin, et achever le processus de mise à jour des programmes pour s'aligner sur les exigences contemporaines ». « Nous insistons sur le fait que ces lois doivent tenir compte à la fois de la capacité financière des parents à supporter le fardeau de l'éducation et assurer une vie décente aux enseignants, ainsi que de la viabilité des écoles privées, en particulier dans les régions isolées où ces écoles sont la seule garantie pour la poursuite de l'éducation », a-t-il conclu.
Ces remarques font suite à une réunion qui s'est tenue le 10 avril à Bkerké et qui visait à résoudre les problèmes entre les écoles et les syndicats d'enseignants au sujet d'une nouvelle loi sur la revalorisation des pensions de retraite des enseignants du privé. La loi, publiée au Journal Officiel le 3 avril, traite des « effets rétroactifs, du paiement des indemnités et des pensions ». Cette loi a suscité la colère des écoles privées, qui refusent de financer à leurs frais le fonds de compensation des enseignants retraités, suite à l'effondrement de la livre libanaise à partir de 2019 et à la dévaluation des fonds de pension.
Très belles intentions que de vouloir arrêter les guerres mais comment fermer les yeux sur les massacres à Gaza et l'exclusion progressive des habitants de Cisjordanie ? Ne pas voir cela, c'est ne pas voir qu'Israël voudra tout le Sud Liban revendiqué depuis la déclaration Balfour en 1918. Sur l'enseignement, pourrait-on avoir le montant des salaires des enseignants et le prix payé par les familles pour leur enfant ? On a peu d'informations à ce sujet.Ce domaine relève des devoirs de l'Etat tout autant que l'armée, la police ou la justice.
13 h 52, le 21 avril 2025