
Hassan Choucair, directeur de la Sûreté générale. Photo Ani
Le directeur de la Sûreté générale, Hassan Choucair, a affirmé dans une interview au quotidien al-Joumhouria, publiée mardi, que les personnes arrêtées à la suite des récents tirs de roquettes depuis le Liban-Sud en direction d'Israël ont été « innocentées de toute implication dans l'attaque ». Il a toutefois indiqué que deux d'entre elles restaient en détention : un citoyen libanais pour avoir déserté l'armée et un ressortissant syrien pour avoir résidé illégalement dans le pays.
Fin mars, trois roquettes tirées depuis le Liban-Sud ont été interceptées au-dessus de la ville de Metula, dans le nord d'Israël, mettant en péril le statu quo établi en novembre par l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah. L'État hébreu, qui continue de violer quasi-quotidiennement la trêve, a riposté en frappant la banlieue-sud de Beyrouth. Réagissant à cet incident, l'armée libanaise avait rapidement déclaré avoir trouvé des lance-roquettes « improvisés » près d'Arnoun (Nabatiyé), au nord du Litani, et arrêté plusieurs personnes suspectées d'être impliquées dans ces tirs. La SG a également affirmé avoir détenu plusieurs individus.
« Nous avons constaté que les personnes arrêtées par la SG n'ont aucun lien avec les tirs de roquettes. Cependant, nous avons maintenu deux d'entre eux en détention : un Libanais pour avoir déserté l'armée, et un Syrien en raison de sa situation irrégulière », a affirmé le directeur de la SG. Il a également ajouté que « toute menace à la sécurité du Liban est inacceptable ».
Services en ligne
Dans cet entretien, Hassan Choucair a par ailleurs déclaré que d'ici la fin de l'année, les transactions et le paiement des frais des services de la SG seront entièrement disponibles en ligne. « Nous nous efforçons de fournir aux citoyens les services auxquels ils ont droit, de la manière la plus rapide et la plus accessible possible », a-t-il souligné, notant que les services en ligne « élimineront la nécessité des visites en personne ».
Le directeur de la SG a également souligné que l'agence prenait des mesures pour améliorer l'efficacité interne, en mettant l'accent sur le respect de délais stricts pour le traitement des demandes. « Nous mettons tout en œuvre pour que les services soient fournis à temps, sans retard », a-t-il déclaré. Il a également souligné l'activation du « service rapide », un concept mondialement reconnu qui vise à accélérer le traitement des services moyennant des frais supplémentaires. Les recettes de ce service seront utilisées pour améliorer la situation financière du personnel de la SG, qui travaille 20 jours par mois au lieu des 14 habituels.
Hassan Choucair a en outre indiqué que le ministre des Travaux publics, Fayez Rassamny, avait signé un contrat d'une valeur de 950 000 dollars avec une entreprise française pour développer le logiciel de l'aéroport de Beyrouth afin d'éviter toute pression pendant l'été. « Nous nous appuierons également sur un nouveau groupe de 500 volontaires pour la SG afin d'améliorer la préparation à l'aéroport et d'assurer un accueil sans heurts des passagers entrants, quel que soit le volume », a-t-il indiqué.
Contrôle des frontières
Il a ainsi précisé que certains de ces volontaires seraient déployés aux postes-frontières de l'est et du nord du pays, où les systèmes de surveillance et les schémas administratifs seront activés. Le directeur de la SG a révélé qu'un accord avec une entité danoise était en place pour développer le poste-frontière de Masnaa, ce qui permettrait d'améliorer le contrôle de ce point de passage vital.
En ce qui concerne la frontière avec la Syrie, M. Choucair a déclaré que la situation était désormais sous contrôle, notamment en ce qui concerne les points de passage officiels. Quant aux passages non officiels, une coordination est en cours avec les autorités de Damas pour y remédier, conformément à l'accord de Djeddah, qui prévoit également la nécessité de délimiter les frontières et de réglementer le passage du carburant irakien à travers le territoire syrien. « Nous sommes satisfaits de l'avancement de ce dossier », a-t-il ajouté.
Le poste-frontière de Masnaa a parfois été utilisé pour des passages illégaux. Ces dernières années, de nombreux incidents ont eu lieu, au cours desquels des personnes ont tenté d'entrer au Liban sans les documents nécessaires. L'une des principales zones de préoccupation est le tronçon entre Masnaa et la vallée d'Anjar, qui est devenu un point pour les activités frontalières illégales. L'armée libanaise, en coordination avec d'autres agences de sécurité telles que la SG, surveille activement ces zones et a arrêté un nombre important de Syriens qui tentaient d'entrer illégalement au Liban.
Aide irakienne
Revenant sur sa récente visite en Irak, Hassan Choucair a affirmé avoir évoqué avec les autorités de Bagdad la possibilité de reconstruire les écoles et les hôpitaux publics endommagés à la frontière sud. « J'ai soumis une liste complète de noms », a-t-il souligné, louant les efforts du Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani pour aider le Liban malgré les difficultés économiques de son pays. Le directeur de la SG a également indiqué avoir discuté de l'obtention d'une quantité supplémentaire de carburant fourni par l'Irak pour les déplacés libanais qui ne sont pas encore rentrés chez eux en raison des agressions israéliennes.
Les besoins globaux de reconstruction et de redressement du Liban sont estimés à 18 milliards de dollars, selon les chiffres de la Banque mondiale. La destruction d'environ 269 000 logements, soit 16 % des logements libanais, a généré au moins 32 millions de tonnes de débris au cours des 13 mois de conflit entre le Hezbollah et Israël, a indiqué le CNRS dans un rapport publié en avril.
En somme, les coupables qui ont causé des destructions supplémentaires et failli provoquer le bombardement de la capitale courent toujours et la SG n’a rien fait d’utile. Et on va encore recruter plus de militaires dans un pays en faillite
07 h 19, le 16 avril 2025