
La salle des pas perdus du Palais de justice de Baabda. Photo C.A.
Convoqués par l’avocate générale de la Cour de cassation, Myrna Kallas, le think tank Kulluna Irada (KI) et les médias électroniques Megaphone et Daraj se sont présentés mardi au Palais de justice de Beyrouth, suite à des signalements judiciaires déposés vers la mi-mars par deux groupes d’avocats distincts devant le chef du parquet, Jamal Hajjar.
Cibles de campagnes de dénigrement, véhiculées par des relais d’opinions proches du lobby bancaire, Kulluna Irada et les deux sites sont accusés par ces avocats de « nuire à l'économie nationale », de « saper la confiance dans les marchés » et de « déstabiliser le système financier ».
Les auteurs du signalement contre Kulluna Irada lui reprochent en outre de ne pas avoir rendu publics ses comptes financiers au début de sa création, alors que plusieurs documents à ce sujet ont été exposés lors d’une conférence de presse tenue par KI début avril.
Le procureur Jamal Hajjar avait d’abord déféré le dossier à l’avocat général près la Cour de cassation, Ziad Abi Haïdar, avant d’en charger sa collègue la juge Kallas.
Kulluna Irada s’est fait représenter mardi par sa directrice exécutive, Diana Menhem, qui, accompagnée de l’avocat Abdo Ghossoub, a été auditionnée pendant deux heures par Mme Kallas. Selon nos informations, l’interrogatoire s’est déroulé sous forme de questions et de réponses très précises. Aucune nouvelle date d’audience n’a été fixée.
Quant aux deux médias Megaphone et Daraj, ils ont été représentés par leurs avocats respectifs Diala Chéhadé et Omar Fakhreddine.
Les avocats ont présenté, de part et d’autre, une requête à la juge Kallas, lui demandant de déclarer « l’incompétence du parquet de cassation en matière d'enquête sur des faits liés aux médias » et, partant, sur « des poursuites qui seraient engagées contre ces médias ». Les deux requêtes se fondent notamment sur une jurisprudence de la 9e chambre (pénale) de la Cour de cassation chargée des affaires relatives aux imprimés, qui avait jugé dans un arrêt du 19 mai 2015 que « tout site web (...) publié de manière continue, sous un nom défini, selon une périodicité précise et destiné à être diffusé au public, entre dans la définition juridique des imprimés ». Contactés par L’Orient-Le Jour, Mes Chéhadé et Fakhreddine indiquent que l’arrêt de 2015 interprète la loi sur les imprimés (1994) à la lumière de l'évolution technologique en matière de communication, de publication et de presse électronique.
Selon nos informations, la requête s'est également appuyée sur ladite loi (articles 20 et 30) qui attribue au tribunal des imprimés et au juge d’instruction la compétence exclusive en matière de médias, tout en excluant explicitement la compétence du parquet.
Aucune nouvelle date n’a été définie pour auditionner à nouveau les représentants des deux médias. Il s’agit de savoir si la juge acceptera ou non leurs demandes, ce qui déterminera si le parquet procédera à l’enquête les concernant.
hola, hola et encore hola.. moi y en rien avoir avec ces gens la, mais je me demande qui, quelle partie, quelle media nous raconte vraiment la verite! jusqu'ici aucune des parties prenantes, Kulluna Irada ou les medias accusatrices dont marcel ghanem et le joe maalouf n'ont fait de sorte a convaincre, par manque de preuves concretes.
10 h 31, le 16 avril 2025