C’est une décision qui aurait pu avoir de graves conséquences sur le plan humanitaire au Liban et ailleurs. L'administration du président Donald Trump a décidé mardi de rétablir au moins six programmes d'aide alimentaire d'urgence récemment annulés, selon l'agence Reuters.

Lundi, le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU avait annoncé avoir été notifié par Washington de nouvelles coupes budgétaires concernant l'aide alimentaire d'urgence dans 14 pays dont l'Afghanistan, le Yémen, la Somalie et la Syrie, pour un total de plus de 1,3 milliard de dollars, craignant « la peine de mort pour des milliers de personnes ». Le Liban, qui aurait dû faire partie de cette liste, a été réintégré tout comme la Syrie, la Somalie, la Jordanie, l’Irak et l’Équateur, ont indiqué cinq sources proches du dossier à Reuters. Des contrats qui s'élèvent à plus de 463 millions de dollars, selon Stand Up For Aid, un groupe de défense composé d'anciens et actuels responsables américains.

À lire aussi

L’aide humanitaire reste une victime collatérale à Gaza

Selon le dernier rapport du PAM, publié en mars dernier, 2,3 millions de personnes ont bénéficié de ces aides au Liban durant l’année 2024, dont 48 % de réfugiés, 38 % de Libanais/es, et 14 % de déplacés internes. « Alors que le Liban continue de faire face à des défis croissants, l’accent mis par le Programme alimentaire mondial sur la réponse d’urgence, les filets de sécurité adaptés aux chocs et les systèmes alimentaires restera essentiel pour la stabilité et la reprise du pays jusqu’en 2025 et au-delà », indiquait le rapport.

Le revirement des décisions prises il y a quelques jours a souligné la rapidité avec laquelle le président Donald Trump a décidé de réduire l'aide étrangère. L'administrateur adjoint par intérim de l'USAID, l'Agence des États-Unis pour le développement international, Jeremy Lewin, qui a déjà été identifié comme membre du département de l'efficacité gouvernementale du milliardaire Elon Musk, s’est excusé dans un courrier électronique interne pour tous ces « allers-retours » et a demandé au personnel d'annuler les licenciements.

Les États-Unis n'ont en revanche pas rétabli leur aide à l'Afghanistan, dirigé par les talibans, ni au Yémen, dont la majeure partie est contrôlée par les militants islamistes du mouvement houthi, soutenu par l'Iran. Washington a été le principal donateur d'aide à ces deux pays, qui ont souffert pendant des années d'une guerre dévastatrice.