
Le chef de la diplomatie libanaise Joe Raggi. Photo ANI
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Joe Raggi, a affirmé vendredi qu'il était hors de question pour le Liban de normaliser ses relations avec Israël, dans une déclaration faite après que chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar a souhaité « normaliser les relations avec le Liban » et fait état de négociations en cours bien que cela pourrait sembler « prématuré du point de vue libanais ».
« Je ne sais pas ce que pensent les Israéliens, mais je sais ce que nous voulons. Nous voulons un retrait israélien définitif et inconditionnel et un retour au traité d'armistice de 1949. La normalisation est hors de question et les pourparlers politiques directs sont aussi hors de question et rejetés », a souligné M. Raggi dans un entretien à la publication de la Sûreté générale.
« Nous sommes confrontés à un État doté de fortes capacités que nous ne sommes pas en mesure d'affronter militairement, c'est pourquoi nous travaillons diplomatiquement et demandons à nos amis de faire pression sur Israël pour qu'il se retire, mais jusqu'à présent il n'y a pas eu de réponse, alors que pouvons-nous faire d'autre que des efforts politiques et diplomatiques ? », a-t-il demandé. Selon lui, « la seule solution est que les États-Unis, qui ont des intérêts avec Israël, fassent pression pour qu'il se retire du Liban, de même que la communauté internationale. Mais tout le monde nous demande d'appliquer la résolution 1701 dans son intégralité ».
Joe Raggi a également indiqué que l'armée libanaise est « déployée dans le Sud et fait un excellent travail, mais Israël et les États-Unis estiment que ce n'est pas suffisant parce que l'armée opère au sud du fleuve Litani, alors que la communauté internationale parle également du nord du Litani, de la collecte d'armes illégales et de leur exclusivité entre les mains de l'État libanais ». Il a précisé que « les organismes officiels autorisés à porter des armes sont spécifiés dans l'accord d'arrêt des hostilités, à savoir l'armée, les Forces de sécurité intérieure, la Sûreté générale, les douanes et même la police municipale. C'est ce qu'ils veulent que nous mettions en œuvre, mais certains au Liban ne sont toujours pas convaincus d'appliquer ce qui est requis ».
L'envoyée spéciale adjointe des États-Unis au Moyen-Orient, Morgan Ortagus, qui est attendue à Beyrouth, avait déjà appelé à un dialogue ouvert entre le Liban et Israël, affirmant que le président libanais soutenait les négociations diplomatiques, mais Joseph Aoun avait rejeté l'idée d'une normalisation, se disant toutefois ouvert à l'inclusion d'«experts civils» dans des groupes de travail avec l'État hébreu.
« Reconsidérer les accords » avec la Syrie
Le ministre libanais a affirmé, en outre, que la position libanaise est de « reconsidérer tous les accords entre le Liban et la Syrie, qu'il s'agisse de les amender ou de les annuler, en particulier le Haut-Conseil libano-syrien, qui doit être supprimé. Tout ce qui est dans l'intérêt du Liban demeurera et que tout ce qui est injuste pour le Liban ou imposé par la force sera reconsidéré ». « Le dialogue sérieux et légal n'a pas encore été entamé avec la Syrie, car l'État syrien est nouveau et le gouvernement libanais n'a été formé qu'il y a deux mois », a-t-il poursuivi.
Au sujet de l'aide internationale au Liban, le ministre a indiqué qu'il « n'y aura pas d'aide économique ni de soutien à la reconstruction tant que le Liban n'aura pas mis en application ce qui est nécessaire ». « Il y a des conditions pour la reconstruction et l'aide, ce ne sont pas des conditions politiques mais plutôt nationales, dont la plus importante est la mise en œuvre des résolutions internationales pour maintenir la paix et la stabilité interne », a souligné M. Raggi.
Mr rajji, vous êtes venus pour chanter la même me chanson du Hebollah militia!?! C est quoi ca?
07 h 22, le 05 avril 2025