
Le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Kassem, le 26 mars 2025. Photo al-Manar.
Le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Kassem, a de nouveau appelé mercredi « l’État libanais à assumer sa responsabilité » dans le retrait de l’armée israélienne du Liban-Sud, encore présente dans des points qu’elle juge stratégiques, affirmant que « la résistance (du Hezbollah) au Liban « continue par sa présence (populaire)» et agit « avec sagesse ». Son discours ambigu rappelle celui prononcé le 9 mars, dans lequel il affirmait tout aussi bien l’entrée dans une « nouvelle phase », dans laquelle l’État libanais jouerait le premier rôle. Toutefois, en insistant sur le volet de la présence populaire, Naïm Kassem confirme que le parti se concentre surtout sur le maintien de sa représentation et de son rôle politique, à l’approche des législatives de 2026. Vendredi, Naïm Kassem devra prononcer un nouveau discours attendu, pour la « Journée de Jérusalem » commémoration annuelle ayant lieu le dernier vendredi du ramadan, organisée afin d’exprimer la solidarité avec la Palestine, instituée par l’ayatollah Khomeini en 1979.
« Nous sommes à un moment où l’État doit jouer son rôle dans l’application de l’accord, et il doit assumer ses responsabilités », a affirmé Naïm Kassem lors de sa prise de parole, tout en assurant que « la résistance continue et est une option ferme, qui agit avec sagesse en fonction des besoins du combat ». « Nous n’accepterons pas la poursuite de l’occupation et nous n’abandonnerons pas les prisonniers » a encore dit le secrétaire général du Hezbollah. Et d’ajouter : « Israël n’a pas atteint ses objectifs de destruction de la résistance au Liban et n’a pas pu atteindre le fleuve Litani. »
Un cessez-le-feu, entré en vigueur le 27 novembre 2024 pour mettre un terme à la guerre entre Israël et le Hezbollah qui avait pris de l’ampleur deux mois plus tôt, prévoit notamment un retrait israélien progressif des villages occupés au Liban-Sud, permettant ainsi à l’armée libanaise de se déployer dans des zones autrefois sous l’influence du Hezbollah. Toutefois, l’armée israélienne occupe toujours des positions qu’elle considère comme stratégiques. Il y a plus d’une semaine, Israël avait libéré cinq détenus libanais, dont un soldat. Selon le quotidien al-Akhbar proche du parti chiite, une quinzaine de personnes restent détenues en Israël, dont des membres du Hezbollah et des civils.
Pas de place pour la normalisation
Le secrétaire général du Hezbollah a également déclaré qu’il « n’y a pas de place pour la normalisation (avec Israël) ou la soumission au Liban ». Le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait annoncé que des responsables israéliens avaient rencontré des représentants des États-Unis, de la France et du Liban, et qu’ils étaient parvenus à un accord pour la création de trois groupes de travail diplomatiques chargés de régler chacun des dossiers suivants : les cinq points contrôlés par Israël au Liban-Sud, les discussions sur le tracé de la ligne bleue et les points encore en litige, ainsi que les prisonniers libanais détenus par Israël. Le lendemain, un haut responsable israélien a confié au Times of Israel que l’objectif de ces pourparlers était de « parvenir à la normalisation » entre les deux pays. Beyrouth, de son côté, continue de refuser les pourparlers politiques avec les Israéliens, y voyant un pas vers la normalisation et préférant un format militaire et technique.
Abordant la guerre de Gaza, Naïm Kassem a assuré que « l’objectif de l’ennemi est de liquider complètement la cause palestinienne, de déplacer les habitants de la Cisjordanie et de Gaza, d’occuper des terres dans les pays voisins, au Liban, en Syrie, en Égypte et en Jordanie, et de contrôler le Moyen-Orient qu’ils veulent à leur image ».
Le secrétaire général du Hezbollah a également estimé que « depuis 18 mois (depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, NDLR), la cause palestinienne brille dans le monde et se présente comme une réalité que personne ne peut effacer, tandis qu’Israël se dévoile par ses actes criminels et agressifs ». « Malgré plus de 50 000 martyrs, malgré la famine, le génocide et l’oppression, le peuple palestinien reste ferme et confiant dans la victoire », a-t-il déclaré.
Naïm Kassem a aussi loué le « soutien du Yémen » à la guerre de Gaza. Les houthis, déclarant agir en soutien à Gaza, ont repris leurs attaques en mer Rouge visant des navires israéliens et américains, dans le cadre de la reprise de la guerre à Gaza le 18 mars. Depuis une semaine, les houthis sont la cible de bombardements américains. « Le masque de l’Amérique, qui se dit défenseur des droits de l’homme et des libertés, est maintenant tombé, a-t-il fustigé. Nous sommes convaincus que la victoire sera celle de ceux qui croient en la cause palestinienne. »
Allez, passons, il se retrouvera sans doute bientôt à côté des trois autres icônes sur la photo. Mais pour lui, ce sera plus court.
00 h 06, le 31 mars 2025