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Politique - Cessez-le-feu

Escalade de samedi : le Liban a mené des contacts « intensifs » pour éviter des frappes sur Beyrouth

Joseph Aoun et Nawaf Salam « ont mené des contacts diplomatiques avec la France et les États-Unis, ainsi qu'avec l'ONU pour parvenir à une désescalade », selon un responsable libanais. 

Des passants regardant les dégâts causés par une frappe israélienne meurtrière sur un immeuble de Tyr, au Liban-Sud, le 23 mars 2025. Photo Matthieu Karam / L'Orient-Le Jour

Les responsables libanais ont mené des contacts intensifs avec Washington et Paris pour éviter qu'Israël, qui a mené des frappes intensives au Liban au cours du week-end, ne bombarde Beyrouth, a indiqué lundi à l'AFP un responsable qui a requis l'anonymat.

Israël a mené samedi des frappes contre le sud du Liban ayant fait huit morts, en riposte à des tirs de roquettes qui ont visé son territoire pour la première fois depuis l'entrée en vigueur d'une trêve le 27 novembre. Le ministre israélien de la Défense Israël Katz avait affirmé samedi, à la suite de ces tirs visant Metoula, dans le nord d'Israël, mais interceptés par la défense anti-aérienne, que « le sort de Metoula est le même que celui de Beyrouth ».

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Pendant l'escalade des frappes israéliennes sur le Liban, entre le 23 septembre et le 27 novembre 2024, la banlieue sud de Beyrouth a été visée quasiment quotidiennement, tandis que d'autres quartiers de la capitale ont été ciblés par des raids aériens meurtriers. 

La France et les États-Unis

Après les menaces du ministre israélien, le président libanais Joseph Aoun et le Premier ministre Nawaf Salam « ont mené des contacts diplomatiques avec la France et les États-Unis, parrains de l'accord de trêve, ainsi qu'avec l'ONU pour parvenir à une désescalade après les menaces israéliennes de viser Beyrouth », a précisé ce responsable. Le Premier ministre « a souligné la nécessité de contrôler la sécurité et d'empêcher la réédition du tir de roquettes » contre Israël, a-t-il ajouté.

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En réponse à une question sur les efforts visant à mettre fin aux attaques israéliennes sur le Liban, M. Salam a indiqué que le gouvernement libanais ne disposait que de contacts permettant d'assurer « le suivi de la question » et qu'il espérait que ces derniers seraient « plus actifs », dans des propos rapportés par l'Agence nationale d'informations (Ani, officielle).

« Il y a eu certaines remarques sur les positions exprimées par le ministre des Affaires étrangères dans les médias concernant les derniers développements à la frontière. Des collègues ont également commenté ces déclarations à ce sujet, et nous poursuivrons la discussion avec le ministre des Affaires étrangères », a assuré M. Salam.

Il a par ailleurs réaffirmé que son gouvernement était toujours aligné sur « les positions annoncées dans la déclaration ministérielle et le discours d'investiture (du président Joseph Aoun), car elles sont claires en termes d'engagement du Liban envers la résolution 1701, la mise en œuvre de l'accord de Taëf ». Et d'ajouter : « Nous souhaitons que tout le monde les adopte. Nous n'avons pas d'autre choix qu'une diplomatie efficace, et c'est ce à quoi nous aspirons ».

Aucune partie n'a revendiqué le tir des roquettes, lancées selon une source militaire depuis une région au nord du fleuve Litani, entre les villages de Kfar Tebnit et Arnoun, limitrophe de la zone concernée par l'accord de trêve. L'accord entré en vigueur le 27 novembre a mis fin à une guerre meurtrière entre Israël et le Hezbollah. Il prévoit que l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU soient seuls déployés au sud du fleuve Litani, et que le Hezbollah démantèle ses infrastructures et se retire au nord du fleuve.

Le parti chiite a nié dans un communiqué toute responsabilité dans les tirs de roquettes. L'armée libanaise a, elle, annoncé par la suite avoir démantelé « trois rampes de lancement de roquettes artisanales » dans le secteur, à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

La source militaire a précisé à l'AFP que l'armée « a arrêté deux Syriens qui travaillaient comme gardiens d'une ferme voisine du lieu de lancement des roquettes ». Ces témoins « ont affirmé avoir vu une voiture dont sont sortis plusieurs hommes qui ont installé les rampes de lancement et tiré les roquettes avant de partir ».

L'armée libanaise critiquée ?

La guerre a grandement affaibli le Hezbollah qui continue d'être visé par des frappes israéliennes malgré l'accord de trêve.

Dans ce contexte, l'émissaire américaine Morgan Ortagus, qui serait attendue à Beyrouth bientôt, semble hausser le ton vis-à-vis de l'armée libanaise, pourtant un partenaire stratégique de Washington. Suite à une question sur les violations israéliennes au Liban-Sud et selon des propos rapportés par le site libanais Asas media, l'émissaire aurait répondu : « Cette question est erronée. La vraie question est pourquoi l’armée libanaise continue-t-elle de permettre le lancement de roquettes depuis le territoire libanais ? Et que peut-elle faire pour faire respecter le cessez-le-feu et désarmer le Hezbollah dans le Sud ? »


Les responsables libanais ont mené des contacts intensifs avec Washington et Paris pour éviter qu'Israël, qui a mené des frappes intensives au Liban au cours du week-end, ne bombarde Beyrouth, a indiqué lundi à l'AFP un responsable qui a requis l'anonymat.Israël a mené samedi des frappes contre le sud du Liban ayant fait huit morts, en riposte à des tirs de roquettes qui ont visé son territoire pour la première fois depuis l'entrée en vigueur d'une trêve le 27 novembre. Le ministre israélien de la Défense Israël Katz avait affirmé samedi, à la suite de ces tirs visant Metoula, dans le nord d'Israël, mais interceptés par la défense anti-aérienne, que « le sort de Metoula est le même que celui de Beyrouth ». Lire aussi Qui se cache derrière le tir de roquettes contre Israël ? Pendant l'escalade...
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