
Le chef des Kataëb, le député Samy Gemayel. Photo Ani
Le chef des Kataëb, le député Samy Gemayel, a déclaré que « la question de la présence des armes » du Hezbollah « ne doit pas faire l’objet de discussions » et que leur « intégration dans l'État avec la garantie de l’égalité et de la protection de (toutes les communautés du pays) contre toute menace » était la seule voie envisageable.
« Le président de la République (Joseph Aoun) et le Premier ministre (Nawaf Salam) doivent assumer leurs responsabilités en dialoguant avec le Hezbollah » pour parvenir à cet objectif, a encore préconisé le député dans une entretien à la radio Voix du Liban relayé par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Il a aussi affirmé que tout « échec dans cette démarche conduirait à une catastrophe ».
Depuis la formation du gouvernement du Premier ministre Nawaf Salam en février, le Hezbollah a lié les discussions sur son arsenal au dialogue et à une stratégie de défense nationale. Le cabinet libanais a souligné dans sa déclaration ministérielle que « l'État est pleinement responsable de la défense de son territoire » et doit « détenir le monopole des armes ». Lors d'un Conseil des ministres le 13 mars, le débat autour de l’arsenal du parti de Dieu s'était engagé sous l'impulsion des Forces libanaises et des Kataëb, qui avaient réclamé la mise en place d'un calendrier pour son désarmement. Peu après, les ministres du mouvement Amal, Tamara el-Zein (Environnement) et Yassine Jaber (Finances) au sein du cabinet avaient exprimé leur opposition à tout désarmement du Hezbollah tant qu’Israël occupe cinq points du Liban-Sud. Mercredi, un échange de communiqués sur le sujet avait opposé un député Amal également, Kassem Hachem, à l'un de ses collègues des Forces libanaises, Fadi Karam.
Gemayel condamne les « agendas étrangers »
« Les armes et l’appartenance à des agendas étrangers empêchent la sincérité et la réconciliation », a encore insisté Samy Gemayel. Il a aussi appelé l'ancien président Michel Aoun, dont la formation politique, le Courant patriotique libre, a longtemps été l'allié chrétien du parti chiite, à « discuter avec le Hezbollah de la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu ».
Concernant la situation à la frontière libano-syrienne et les relations avec la Syrie, qui ont beaucoup changé depuis la chute du régime de Bachar el-Assad début décembre, il a estimé que « les Syriens n’ont aucun intérêt à entrer en confrontation avec nous ».
Des affrontements meurtriers ont opposé ces dernières semaines des membres des « clans » chiites libanais vivant dans la zone frontalière dans le nord de la Békaa, et réputés proches du Hezbollah, aux nouvelles forces de sécurité syrienne. L'armée libanaise était également intervenue dans la zone, avant qu'un cessez-le-feu fragile soit conclu entre les autorités des deux pays.
Le Hezbollah ment, il ne voudra jamais désarmer. Seule la contrainte les y obligera. Ils devraient se méfier de la reprise des combats à Gaza ....
13 h 42, le 20 mars 2025