
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, reçue par le président de la République Joseph Aoun au palais de Baabda, le 19 mars 2025. Photo tirée du compte X de la présidence libanaise
Le président Joseph Aoun a déclaré, mercredi, qu'Israël « a rejeté toutes les propositions faites par le Liban » pour se retirer des cinq points stratégiques situés dans le sud du pays, en recevant à Baabda la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, arrivée le jour même à Beyrouth.
« Israël a rejeté toutes les propositions faites par le Liban pour quitter les cinq collines », a affirmé M. Aoun, cité par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). « Les efforts diplomatiques et les négociations sont toujours en cours pour trouver une solution définitive à cette question », a-t-il ajouté.
Le chef de l'État a également souligné que « la poursuite de l'occupation israélienne de territoires au Liban-Sud empêche la mise en oeuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité et est en contradiction avec l'accord de cessez-le-feu ». « L'armée libanaise, qui s'est déployée dans toutes les zones dont les Israéliens se sont retirés, remplit pleinement son devoir en assurant la sécurité et en saisissant toutes sortes d'armements », a-t-il encore dit.
Le cessez-le-feu, entré en vigueur le 27 novembre 2024 pour mettre un terme à la guerre entre Israël et le Hezbollah qui durait depuis le 8 octobre 2023, prévoit notamment un retrait israélien progressif des villages occupés au Liban-Sud, permettant ainsi à l’armée libanaise de se déployer dans des zones autrefois sous l’influence du Hezbollah. Toutefois, l’armée israélienne occupe toujours cinq positions qu'elle considère stratégiques : Labbouné/Alma el-Chaab, dans le caza de Tyr ; Jabal Blat, aux abords de Ramiyé, dans le caza de Bint Jbeil ; Jal el-Deir, au sud de Aïtaroun (Bint Jbeil) ; une position le long de la route Markaba-Houla, dans le caza de Marjeyoun ; et la colline de Hamamès, près de Khiam, également à Marjeyoun. Jeudi dernier, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que l’État hébreu « ne renoncera pas » à ces positions.
M. Aoun a dénoncé, en outre, le fait que des Libanais soient toujours détenus par Israël. « Israël continue de détenir un certain nombre de prisonniers libanais et n'a libéré que cinq d'entre eux. Le Liban insiste pour récupérer tous les prisonniers récemment capturés par Israël », a déclaré le chef de l'Etat. Début mars, Israël avait libéré cinq détenus, dont un soldat, dans un « geste » envers le président libanais, selon les services de M. Netanyahu.
Dans une déclaration rapportée par l'AFP, la cheffe de la diplomatie allemande a affirmé « rejeter toute occupation permanente » du territoire libanais par Israël. « En tant qu'Européens, nous rejetons toute occupation permanente du territoire libanais par les troupes israéliennes, a déclaré Annalena Baerbock, car le Hezbollah ne fera qu'utiliser cette situation comme une excuse supplémentaire pour ses activités terroristes et sa soi-disant +résistance+ ». La branche armée du Hezbollah est inscrite depuis 2013 sur la liste des « organisations terroristes » de l'Union européenne.
« Emprise dangereuse »
« Permettez-moi également de le dire très clairement à ce stade : la stabilisation de la situation au Liban résulte aussi du recul décisif de l'influence du Hezbollah », a ajouté Mme Baerbock. « Le Hezbollah avait placé tout le pays (..) sous son emprise dangereuse ». « Cette stabilité politique offre enfin l'opportunité de mettre en œuvre les réformes urgentes qui sont sur la table depuis longtemps », selon elle. « Elle inclut avant tout l'application des accords conclus avec le Fonds monétaire international (FMI) », a-t-elle ajouté, précisant qu'ils étaient essentiels « pour que nous poursuivions notre soutien au Liban ». La guerre a dévasté des pans entiers du pays déjà éprouvé par une crise économique sans précédent depuis 2019. La Banque mondiale (BM) a estimé à 11 milliards de dollars le coût de la reconstruction et du redressement du Liban.
Alors que le Liban cherche à obtenir un accord préliminaire avec le Fonds monétaire international (FMI) avant l’été, afin de pouvoir entrer dans la phase de mise en œuvre des réformes exigées, M. Aoun a indiqué qu'il était convaincu que « le Liban ne pourra pas se relever sans réformes, et que cette exigence n’est pas une demande internationale ou régionale, mais un besoin libanais ». Il a encore souligné que « les orientations du mandat et du gouvernement sont claires quant à la mise en œuvre de ces réformes à tous les niveaux ».
Le président Aoun a aussi remercié la ministre allemande pour « le soutien apporté par son pays, notamment (...) à travers la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) », souhaitant que « ce soutien se poursuive ».
Interrogé sur la situation à la frontière libano-syrienne, le président Aoun a indiqué que « les communications avec la partie syrienne se poursuivent pour rétablir la stabilité, et que l'armée libanaise a été déployée dans les localités voisines, afin d'éviter que ce qui s’est passé au cours des trois derniers jours ne se reproduise », rapporte l'ANI.
Plus tôt dans la journée, notre correspondante dans la Békaa, Sarah Abdallah, a rapporté que des unités de l'armée et du génie militaire libanais se sont déployées à Hoch el-Sayyed Ali, dans le nord de la Békaa, à la frontière avec la Syrie, après le retrait de l'armée syrienne de la localité. Ces affrontements dans la zone frontalière de la région du Hermel avaient éclaté dimanche après-midi, suite à un incident : la partie libanaise parle d'une « infiltration » de militaires syriens au Liban, au niveau du village d'el-Qasr, tandis que Damas fait état d'une embuscade et de la «liquidation» de soldats syriens « par le Hezbollah ». S'en étaient ensuivis des échanges de tirs, au cours desquels s'était impliquée l'armée libanaise, qui avait mené une rare frappe aérienne sur des positions d'artillerie syriennes, avant un cessez-le-feu fragile convenu lundi soir entre les autorités des deux pays.
Chez Salam
Mme Baerbock a ensuite été reçue par le Premier ministre libanais, Nawaf Salam. « Le renforcement de la stabilité au Liban commence par le Sud, a déclaré M. Salam. L'instauration de la stabilité nécessite un soutien au Liban dans divers domaines, notamment dans le domaine de la reconstruction, ainsi que dans les secteurs économiques. » Il a rappelé que « le gouvernement a repris les négociations avec le Fonds monétaire international et s'est engagé à la réforme dans sa déclaration ministérielle. »
M. Salam a également appelé l'Allemagne à « aider à assurer les conditions nécessaires au retour des déplacés syriens, conformément aux conditions de leur retour digne et durable. » De son côté, la ministre allemande a exprimé « le soutien continu de son pays au Liban en cette période, à travers des projets économiques et sociaux, ainsi que le soutien continu à l'armée libanaise et par la participation aux forces de la Finul. »
Il faut dire et répéter au nouveau gouvernement qu’on ne peut pas être le chef et en même temps l’arbitre. Beaucoup avant eux se sont essayé à cet exercice et le résultat est loin d’être concluant. L’armée libanaise ne doit pas jouer à l’arbitre mais devrait exercer son rôle de protecteur des citoyens en désarmant tous ces mercenaires sur notre sol sans trembler, pour ensuite passer au nettoyage de toutes les administrations des corrompus qui les gangrènent et imposer des lois lesquels aucun citoyen n’y serait au dessus. A commencer par Berry qui doit reprendre sa place et accomplir son rôle d
12 h 21, le 20 mars 2025