
Le sanctuaire de Sayyeda Zeinab, considéré comme la tombe de la petite-fille du prophète Mohammad, dans le sud de Damas. Dylan COLLINS / AFP
Le ministère syrien de l'Intérieur a diffusé mardi une vidéo sur les réseaux sociaux montrant les aveux présumés d'un individu présenté comme un membre d'une cellule du groupe jihadiste État islamique (EI), qui aurait planifié plusieurs attaques en Syrie, dont l'une menant à l'assassinat du président intérimaire Ahmad el-Chareh. Selon cette confession supposée, la cellule aurait notamment inclus trois Libanais.
« Une cellule de sécurité s'était réunie pour mener des opérations de grande envergure en plein cœur de la Syrie — des opérations d'une extrême sensibilité, tant sur le plan du timing que des lieux à cibler — dans le but de déstabiliser la sécurité et la stabilité, et de semer le chaos dans le pays », rapporte le ministère, selon la vidéo publiée sur Facebook.
Dans celle-ci, le membre présumé de l'EI revient sur les activités de la cellule à laquelle il appartenait, évoquant plusieurs opérations dont certaines auraient été déjouées par les services de sécurité syriens. Dans ses confessions, le suspect raconte que le groupe avait prévu d'envoyer une voiture piégée dans le village chrétien de Maaloula, pour cibler une église lors du réveillon du Nouvel An. Cette opération aurait toutefois échoué en raison d'un renforcement des mesures de sécurité. Par la suite, un autre plan aurait été élaboré afin de mener trois attaques-suicides visant le sanctuaire chiite de Sayyeda Zainab, situé dans la banlieue sud de Damas.
Le ministère a souligné que l'objectif de l'attaque contre le sanctuaire était de déstabiliser la sécurité en Syrie en ciblant les minorités. Sur la vidéo, l'un des suspects révèle avoir communiqué avec trois Libanais équipés de dispositifs explosifs dans le but de réaliser un attentat à l'intérieur du sanctuaire. Les hommes ont par la suite avoué que l'objectif de faire exploser ce lieu saint de l'Islam chiite était de provoquer des troubles, influencer l'opinion internationale et attiser les divisions sectaires.
« Déguisé en journaliste »
Le plan consistait en ce que « deux membres de la cellule réalisent l'attentat au sanctuaire, tandis que le troisième se déguiserait en journaliste au cas où l'homme fort de la Syrie, Ahmad el-Chareh, viendrait et que des foules se rassembleraient, puis procéderait à l'explosion. »
Le ministère a toutefois indiqué que des informations de renseignement précises et des opérations préventives ont permis de contrecarrer ces « projets malveillants ». Les services de renseignements syriens avaient déjà annoncé en janvier avoir déjoué un attentat de l'EI visant le sanctuaire de Sayyeda Zeinab.
Une offensive éclair menée en décembre 2024 par une coalition de rebelles islamistes dominée Hay'at Tahrir el-Cham (HTC) avait mis fin à des décennies de régime Assad. Ahmad el-Chareh, qui était à la tête de cette coalition et a supervisé sa dissolution, est devenu président intérimaire de la Syrie à la fin du mois de janvier.
Le 13 mars, Ahmad el-Chareh avait signé un projet de déclaration constitutionnelle établissant une période de transition de cinq ans pour le pays. Un texte critiqué par certains pour concentrer des pouvoirs étendus entre les mains du président intérimaire et pour ne pas prévoir de garanties suffisantes en faveur des droits des minorités. Quelques jours plus tôt, des massacres avaient fait au moins 1 500 morts dans l’ouest de la Syrie, dont la plupart appartenaient à la minorité alaouite - selon les chiffres l'Observatoire syrien des droits de l'homme-, dont est issu le président déchu Bachar el-Assad.
Ces trois libanais font partie de ceux qui ont assassiné nos compatriotes patriotiques parce qu’ils voulaient la paix dans notre pays et dénonçaient les vendus armés par les mollahs pour le détruire.
18 h 24, le 19 mars 2025