Un sit-in en mémoire de Chadi Youssef, un enfant de douze ans décédé jeudi dernier après avoir été accidentellement blessé lors d’une fusillade à Tripoli, a été organisé lundi par des enseignants de l'école publique de Jdeidé et des camarades de classe de la victime, rapporte notre correspondant au Liban-Nord, Michel Hallak. L'événement a eu lieu en présence du président de la municipalité de Tripoli, Riyad Yamak, et de la famille du jeune garçon.

Chadi Youssef est décédé des suites de ses graves blessures après avoir été atteint accidentellement par une balle à la tête lors d’une fusillade lundi dernier à Tripoli. Deux personnes avaient été blessées après qu'une dispute a dégénéré dans le quartier de Zahriyé, où un homme a ouvert le feu dans un restaurant de poulets, quelques minutes avant l’iftar, le repas de rupture du jeûne du Ramadan. L'incident serait dû à l'insistance du tireur à obtenir une moitié de poulet, tandis que le restaurant avait épuisé sa marchandise ce jour-là, selon les médias locaux. Le tireur n'a toujours pas été appréhendé.

Vendredi, le jour des funérailles de Chadi Youssef, le tireur s'est rendu à la police. Il a été arrêté et remis aux autorités compétentes pour poursuivre l'enquête.

Cet incident est survenu dans un contexte de renforcement des mesures de sécurité à Tripoli. La police y a récemment mis en place un plan de sécurité global pour le mois de Ramadan en mars. Ce dispositif comprend la mise en place de barrages routiers, ainsi que le déploiement de patrouilles motorisées et pédestres à travers la ville.

« Nous sommes aujourd'hui face à un test, après la mise en place de mesures par les services sécuritaires qui ont repris leur travail après l'élection du président, la désignation du Premier ministre et la mise en place du gouvernement », a déclaré Riyad Yamak, selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). 

« La situation sécuritaire délétère a transformé la capitale du Nord (Tripoli), ainsi qu'al-Fayhaa, Mina, Qalamoun, Beddaoui, Wadi Nahlé, Mankoubine et ses environs, et les localités de Meniyé, Denniyé et du Akkar, en champs de bataille qui font presque tous les jours des morts et des blessés parmi nos jeunes, à cause des balles perdues ou des armes illégales », a déploré l'élu. Il a par ailleurs déclaré que « l'armée et les forces de sécurité exécutent leur plan avec sérieux mais la sécurité n'est pas entièrement assurée, à cause des empiètements (à la situation sécuritaire dans la ville) ».