
Le leader druze Walid Joumblatt et son fils Taymour au cours de la conférence de presse organisée dimanche 2 mars 2025 à Beyrouth. Capture d'écran
Le chef druze Walid Joumblatt, a annoncé dimanche qu’il se rendrait à nouveau en Syrie après avoir sollicité un rendez-vous auprès de Ahmad el-Chareh, le président par intérim. Il a accusé Israël de tenter d’exploiter les communautés, y compris la communauté druze, pour « fragmenter la région ». L’ancien chef du Parti socialiste progressiste s’exprimait au cours d’une conférence de presse à Beyrouth, accompagné de son fils Taymour, qui a pris sa succession à la tête du parti.
Le leader druze, qui avait été la première personnalité politique libanaise de haut rang à se rendre en Syrie après la chute du régime de Bachar el-Assad, réagissait aux déclarations du ministre israélien de la Défense Israël Katz, qui a agité samedi soir la menace d'une intervention militaire en Syrie contre les nouvelles forces de Damas « si le régime portait atteinte aux druzes », en particulier la communauté druze de Jaramana, près de la capitale syrienne. « Nous ne permettrons pas au régime terroriste de l'islam radical en Syrie de nuire aux druzes », avait ainsi déclaré M. Katz, cité dans un communiqué publié par son ministère.
Walid Joumblatt a, lui, recommandé au « peuple libre de Jabal al-Arab (druze) de se méfier des machinations israéliennes en Syrie » et que « ceux qui ont unifié la Syrie à l'époque de Sultan Pacha al-Atrache (leader de la révolution syrienne de 1925 à 1927, NDLR) ne répondront pas aux appels de Benjamin Netanyahu ». Il a ajouté que « le projet biblique d'Israël n'a pas de frontières et qu'il ambitionne d'étendre l'État hébreu à toute la région ».
Commémoration du 16 mars
L'ancien chef du PSP a estimé que le maintien de l'armée israélienne en plusieurs points au Liban-Sud après la date limite prévue pour leur retrait constituait un « échec » dans l'application des modalités du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. L'armée de l'État hébreu est toujours présente sur cinq sites au Liban-Sud et affirme que les États-Unis lui ont donné le feu vert pour y rester indéfiniment. Les soldats israéliens se sont également implantés en Syrie en profitant du renversement du régime Assad.
Il a assuré qu'il était et restait toujours « opposé à la réconciliation avec Israël jusqu'à la création d'un État palestinien indépendant », alors que Washington pousse pour une réconciliation, voire une normalisation des relations entre Tel-Aviv et Beyrouth. C'est d'ailleurs un député du PSP, Waël Bou Faour, qui a été le premier à rendre publique cette dernière information.
Le leader druze a enfin déclaré qu'il souhaitait que la commémoration annuelle de la mort de son père Kamal Joumblatt, assassiné le 16 mars 1977 dans une embuscade dressée à quelques centaines de mètres d'un barrage syrien, soit « une grande manifestation populaire ». « Il n'y aura pas d'invitations officielles », a-t-il ajouté, refusant par la même occasion tout autre drapeau que celui du Liban.
C’est dommage que certains commentateurs disent des imprecisions et des accusations simplistes
14 h 15, le 03 mars 2025