
Des poteaux électriques près d'une station d'Électricité du Liban (EDL) à Jamhour le 22 août 2024. Photo P.H.B.
L'alimentation en électricité revient progressivement à la « normale » depuis mercredi matin, a annoncé jeudi Électricité du Liban (EDL), qui avait récemment rationné son approvisionnement faute de carburant. « Depuis mercredi matin, l'approvisionnement en courant revient progressivement à la normale pour atteindre environ 6 à 8 heures par jour sur l'ensemble du territoire libanais », a précisé le fournisseur public.
Dans un communiqué, Électricité du Liban a expliqué avoir dû rationner la production en raison d'un retard dans la livraison du dernier chargement de fuel attendu dans le cadre de l'accord de troc entre l'Irak et le Liban, conclu à l'été 2021 et prolongé à plusieurs reprises. « Malgré ces mesures, les réserves de la centrale de Zahrani étaient complètement épuisées tandis que celles de la centrale de Deir Ammar suffisaient pour 10 heures » quand la nouvelle cargaison a pu être déchargée, selon le texte.
Le contrat entérinant la nouvelle extension a été signé le 12 février par le nouveau ministre de l'Énergie, Joe Saddi. Il avait été négocié sous le mandat de son prédécesseur, Walid Fayad, officiellement remplacé le 8 février, date de la formation du gouvernement de Nawaf Salam.
Dans son communiqué, EDL affirme qu'un « problème existant avec la partie irakienne » est à l'origine du retard et avait été résolu par les parties concernées dans le cadre de l'accord d'échange de fuel, démentant ainsi des informations de presse qui affirmaient le contraire. Le navire transportant le carburant, qui devait être déchargé, était arrimé au large de la centrale de Deir Ammar, au Liban-Nord depuis le 17 février. Selon une source à EDL, les tests du carburant ont pris plus de temps que prévu, et le fuel n'a été déchargé que le 25 février.
Des lacunes structurelles
Le nouveau contrat d'approvisionnement prendra effectivement effet le 1er mars. Une source à EDL a confirmé que, sous l'ancien contrat, l'Irak devait encore livrer un chargement de fuel brut, qui doit être troqué contre une cargaison de carburant compatible par une société tierce choisie par l'État libanais, selon le mécanisme de l'accord liant le Liban à l'Irak. Cette source a évoqué un volume de « 14 000 tonnes » et non de 120 000, comme l'avait indiqué plus tôt cette semaine une autre source bien informée. Nous n'avons pas été en mesure de confirmer avec exactitude cette information.
EDL a enfin rappelé que le calendrier d'approvisionnement en carburant et l'évolution de ses stocks ne sont pas les seuls paramètres pris en compte pour moduler sa production. L'entreprise cite également la programmation des opérations de maintenance de ses centrales, ainsi que l'état de ses capacités financières, qui déterminent sa capacité à couvrir en urgence de nouveaux chargements ou à payer des réparations.
Le secteur de l'électricité au Liban est handicapé par des lacunes structurelles et des capacités insuffisantes pour combler les besoins du pays, qui compte sur les propriétaires de générateurs privés pour faire face au déficit de production. Le nouveau contrat entre le Liban et l'Irak entre en vigueur le 1er mars et porte sur une quantité allant de 1,5 à 2 millions de tonnes sur un an, soit 500 000 tonnes de plus que la fourchette prévue dans le précédent contrat. Il a été conclu conformément à l'accord signé à l'été 2021 entre l'Irak et le Liban, et renouvelé depuis. Il prévoit que l'Irak, via la SOMO, l'agence publique chargée de la commercialisation du pétrole irakien, fournit chaque mois un chargement de pétrole brut à une société tierce qui, en échange, livre au Liban un volume de carburant compatible avec les centrales d'EDL et dont la valeur est équivalente à celle du carburant brut reçu.
a quand 24/24???
08 h 28, le 28 février 2025