Le ministre de l'Énergie et de l'Eau dans le gouvernement de Nawaf Salam, Joe Saddi, a signé le renouvellement de l'accord d'approvisionnement en carburant destiné à Électricité du Liban (EDL), liant le Liban à l'Irak, selon des informations de la chaîne LBCI.

Selon une source bien informée, la signature a eu lieu la veille de la passation de pouvoirs entre Joe Saddi et Walid Fayad, qui a eu lieu le 13 février. Ce renouvellement avait été approuvé par le Conseil des ministres du gouvernement de Nagib Mikati, le 17 décembre 2024, et par celui d'Irak, le 19 novembre précédent.

L'Orient-Le Jour a pu confirmer via une autre source informée que la signature avait bien eu lieu le 12 février. Walid Fayad était supposé le signer avant la formation du nouveau gouvernement, mais le contrat a tardé à lui être envoyé, selon cette même source.

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Le nouveau contrat entre en vigueur le 1er mars et porte sur une quantité allant de 1,5 à 2 millions de tonnes sur un an, soit 500 000 tonnes de plus que la fourchette prévue dans le précédent contrat. Walid Fayad avait démarché en août dernier les autorités irakiennes pour obtenir cette rallonge. Le Liban peut encore compter sur 120 000 tonnes de fuel irakien issues du précédent contrat et qui n'ont pas encore été livrées, ajoute-t-on de même source. Le paiement sera différé et se fera aux mêmes conditions que lors des précédents contrat.

Ce contrat de fourniture de carburant a été conclu dans le cadre de l'accord signé à l'été 2021 entre l'Irak et le Liban, et renouvelé depuis. Il prévoit que l'Irak, via la SOMO (l'agence publique chargée de la commercialisation du pétrole irakien), fournisse chaque mois un chargement de pétrole brut à une société tierce qui, en échange, livre au Liban un volume de carburant compatible avec les centrales d'EDL et dont la valeur est équivalente à celle du carburant brut reçu.

Cet accord a été conclu à un moment où EDL, dont les tarifs étaient encore gelés à leur niveau de 1994 et qui ne pouvait plus compter sur les avances du Trésor en raison de la crise ayant laminé le système financier libanais, s'était retrouvée dans l'impossibilité de se fournir en carburant. Une situation qui a conduit à une nouvelle réduction de sa production, déjà insuffisante pour combler les besoins du pays.

Depuis, les tarifs d'EDL ont été ajustés aux prix actuels du carburant, ce qui a permis à l'établissement public de redresser ses finances, sans pour autant être capable de se passer de cet accord.

Le secteur de l'électricité au Liban est handicapé par des lacunes structurelle et des capacités insuffisantes pour combler les besoins du pays, qui compte sur les propriétaires de générateurs privés pour combler le déficit de production.