
Un berger et son cheptel à Mansouriyé, dans le Metn. Photo d'illustration/L'Orient-Le Jour
Dans une déclaration à un média libanais, dont le contenu a été relayé jeudi par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle), le ministre de l'Agriculture, Nizar Hani, a communiqué les grands objectifs qu’il s’est fixés pour son mandat, alors que le Parlement a accordé mercredi sa confiance au gouvernement de Nawaf Salam.
Il a notamment pressé les agriculteurs libanais de s'inscrire au registre agricole libanais, estimant qu’au moins la moitié d'entre eux ne l’avaient pas encore fait.
« Le nombre d'agriculteurs inscrits à ce jour a atteint 48 000, alors que l'objectif est d'atteindre 100 000 », a déclaré le ministre. Il a aussi reconnu que le budget alloué jusqu’ici au ministère était « modeste en raison de la crise financière que traverse encore le Liban », mais a assuré que des discussions seraient menées avec des pays donateurs et des organisations pour « soutenir les projets agricoles ».
Il a affirmé que sa priorité était de « soutenir les producteurs locaux », alors que les agriculteurs libanais se plaignent régulièrement que le marché local est inondé de produits syriens, entrés légalement ou en contrebande. Ils appellent également les autorités à limiter les importations de certains produits concurrents, comme la pomme de terre égyptienne. « Le gouvernement s’efforce de contrôler les frontières et de limiter l'entrée de produits de contrebande au Liban, car cela a un impact négatif sur le secteur agricole et l'économie locale », a ajouté Nizar Hani.
En ce qui concerne l'exportation des produits agricoles libanais à l'étranger, le ministre s'est déclaré « optimiste » quant à de possibles avancées dans le cadre de la visite du président Joseph Aoun à Riyad, a priori prévue la semaine prochaine, afin de rouvrir le marché saoudien aux produits libanais. Le royaume avait suspendu en 2021 les importations de fruits et de légumes en provenance du Liban, exhortant les autorités libanaises à trouver une solution radicale aux opérations de narcotrafic à destination de l’Arabie saoudite.
L'agriculture libanaise a payé un lourd tribut dans la guerre qui a opposé le Hezbollah à Israël, jusqu'au cessez-le-feu appliqué le 27 novembre dernier.
Selon un bilan encore intermédiaire de la Banque mondiale, publié en novembre et ne couvrant pas le dernier mois de combats, les dégâts occasionnés au secteur ont atteint 124 millions de dollars, soit 3,6 % des 3,4 milliards comptabilisés à ce moment-là. Le secteur a également enregistré 1,13 milliard de pertes économiques, soit plus d’un cinquième du total de 5,1 milliards.
La mise à jour de l'évaluation des dégâts et des pertes devrait être bientôt publiée par la Banque mondiale.