Rechercher
Rechercher

Politique - Cessez-le-feu au Liban

Des milliers de personnes convergent vers Beyrouth pour les funérailles de Nasrallah, calme presque total au Liban-Sud

Des houthis du Yémen ont aussi fait le voyage et auraient pu être plus nombreux sans les restrictions sur les vols imposées à Sanaa.

Des milliers de personnes convergent vers Beyrouth pour les funérailles de Nasrallah, calme presque total au Liban-Sud

Un immeuble dans la banlieue sud de Beyrouth arbore deux affiches : l'une représentant l'ancien secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre par Israël et dont les funérailles auront lieu dimanche ; l'autre caricaturant Morgan Ortagus, adjointe de l'envoyé spécial du président américain pour la paix au Moyen-Orient, Steve Witkoff. Lucille Wassermann / L'Orient-Le Jour

Malgré la baisse des températures, des milliers de personnes ont commencé à affluer à Beyrouth peu avant les funérailles du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah et de son éphémère successeur Hachem Safieddine, qui auront lieu dimanche. Selon les prévisions, plusieurs centaines de milliers de participants sont attendus. La situation entre-temps est restée calme au Liban-Sud et dans la Békaa, d’où une partie des Libanais ont commencé à affluer vers la capitale, tandis que le président Joseph Aoun a une nouvelle fois appelé les États-Unis à faire pression sur Israël pour que son armée se retire des derniers territoires qu'elle occupe au Liban-Sud.

Lire aussi

Funérailles de Hassan Nasrallah : aux deux extrémités de la Cité sportive, l’ambiance n’est pas la même

Le journal local al-Diyar a affirmé samedi que plus de 400 000 personnes originaires du Yémen, d'Irak, d'Iran, de Bahreïn, du Koweït et d'Oman étaient arrivées à Beyrouth. Dès le matin, les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont annoncé plusieurs fermetures de routes et des restrictions de stationnement dans une grande partie du centre et du sud de Beyrouth, à partir de minuit. D'importantes équipes paramédicales et de secouristes seront déployées dimanche matin. Les FSI ont également communiqué des trajets alternatifs pour rallier l’Aéroport international de Beyrouth, où tous les vols devront être suspendus de midi à 16h.

Les préparatifs en cours

La cérémonie est prévue à 13h à la Cité sportive Camille Chamoun, dans la banlieue sud de Beyrouth, et sera suivie d'un cortège funèbre qui partira de l’arène jusqu’à l’endroit de Bourj Brajné, où le défunt chef emblématique du Hezbollah sera inhumé.

Selon nos journalistes sur place, Caroline Hayek et Lucille Wassermann, les préparatifs ont battu leur plein samedi en présence de visiteurs venus de l’étranger, dont plusieurs influenceurs, notamment au niveau du mausolée prévu pour accueillir le corps de Hassan Nasrallah, devant la mosquée dédiée à l’ayatollah Khomeyni. Le Brésilien Tiago Avila et l'Américain Jason Hinkle font également partie des invités. Des houthis du Yémen ont aussi fait le voyage. Ali Cherri, responsable politique yéménite du parti zaydite Hezb el-Haqq (le Parti de la justice ou de la vérité, selon les traductions), a confié à notre journaliste Caroline Hayek qu’« un seul avion en provenance du Yémen a pu atterrir à Beyrouth il y a deux jours, en raison des restrictions imposées à l’aéroport de Sanaa » par les houthis. « Si ces restrictions n'avaient pas été en vigueur, a-t-il déclaré, des milliers de Yéménites, sans exagération, auraient fait le voyage pour assister aux funérailles de Hassan Nasrallah. »

Lire aussi

Funérailles de Hassan Nasrallah : quels sont les risques sécuritaires ?

Les médias iraniens ont rapporté que le président du Parlement iranien, Mohammad-Bagher Ghalibaf, sera au Liban pour les funérailles, ainsi qu'un certain nombre de parlementaires et de représentants de l'État. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, ferait également partie de la délégation venue d'Iran. Toutefois, aucun avion iranien n'a été autorisé à atterrir à Beyrouth au cours de la semaine écoulée, Israël ayant affirmé qu’ils étaient utilisés pour faire passer de l’argent en contrebande. Il est donc possible qu'ils arrivent à Beyrouth via d'autres moyens.

Venus du sud et de la Békaa

Depuis samedi matin, les habitants de Baalbeck-Hermel se déplacent en voiture avec des drapeaux du parti chiite et des photos de Hassan Nasrallah et de Hachem Safieddine en direction du lieu des funérailles, a rapporté notre correspondante dans la Békaa Sarah Abdallah. Un trajet qui les oblige à traverser des hauteurs du Mont-Liban enneigées, à cause de la dépression qui traverse le pays en cette fin de semaine. Au Liban-Sud, notre correspondant Mountasser Abdallah a rapporté que la circulation était encore bloquée. Les entrées sud de Saïda sont fortement embouteillées jusqu’au pont Awali, en raison de l’afflux de personnes en deuil se rendant à Beyrouth et ses environs pour y passer la nuit avant les obsèques. Des groupes de personnes se rendaient à pied vers la capitale, brandissant des drapeaux de la résistance et des portraits de « martyrs ». Selon des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, des bagarres ont éclaté samedi entre des résidents du quartier sunnite Tarik Jdidé, situé à l'extrémité nord de la Cité sportive, et des partisans du Hezbollah arrivant pour les funérailles.

Lire aussi

Routes fermées, militaires mobilisés : ce que l’on sait de la logistique des funérailles de Nasrallah

Sur le plan sécuritaire, la situation est restée majoritairement calme dans la Békaa, comme au Liban-Sud, jusqu’à deux incidents survenus en fin de journée à la frontière avec Israël. L’armée israélienne, qui occupe encore plusieurs sites, a ouvert le feu sur des véhicules du Conseil du Sud qui ouvraient les routes dans la région dite des vignes d’Abou el-Alaa, dans la localité de Dabbaké à l’est de Meis el-Jabal (caza de Marjeyoun), selon notre correspondant. Peu de temps avant cet incident, les soldats israéliens avaient aussi tiré sur une voiture à la périphérie de Houla, dans le caza de Marjeyoun, provoquant son embrasement. Le véhicule était a priori vide et à l’arrêt, selon les premières informations de notre correspondant. Le conducteur avait garé son véhicule non loin d'une position israélienne avant de l'abandonner.

Sur le plan diplomatique, le président de la République Joseph Aoun a reçu à Baabda la délégation du Congrès américain en visite au Liban. Au cours d’un entretien avec le sénateur américain Ronny Jackson, il a affirmé que la position du Liban est « ferme et définitive » concernant la situation dans le sud du pays, en particulier le long de la frontière avec Israël. Il a insisté sur la nécessité d'un retrait total des forces israéliennes des positions qu'elles occupent encore, ainsi que sur la libération des prisonniers libanais détenus par l'État hébreu.

Malgré la baisse des températures, des milliers de personnes ont commencé à affluer à Beyrouth peu avant les funérailles du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah et de son éphémère successeur Hachem Safieddine, qui auront lieu dimanche. Selon les prévisions, plusieurs centaines de milliers de participants sont attendus. La situation entre-temps est restée calme au Liban-Sud et dans la Békaa, d’où une partie des Libanais ont commencé à affluer vers la capitale, tandis que le président Joseph Aoun a une nouvelle fois appelé les États-Unis à faire pression sur Israël pour que son armée se retire des derniers territoires qu'elle occupe au Liban-Sud. Lire aussi Funérailles de Hassan Nasrallah : aux deux extrémités de la Cité sportive, l’ambiance n’est pas la même Le journal local al-Diyar a affirmé samedi...
commentaires (5)

Nous sommes ou ?

Eleni Caridopoulou

00 h 33, le 23 février 2025

Commenter Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Nous sommes ou ?

    Eleni Caridopoulou

    00 h 33, le 23 février 2025

  • Juste une question : les grosses lettres blanches sur fond rouge (une fois n'est pas coutume, c'est pas du vert)... c'est de l'arabe ou du persan ? L'OLJ, éclairez ma lanterne s'vous plaît.

    Ca va mieux en le disant

    22 h 06, le 22 février 2025

  • J'espère que le coût de cette journée du dimanche 23 ne sera pas payé par le Liban.

    JEAN PALVADEAU

    21 h 17, le 22 février 2025

  • Provenance des étrangers aux funérailles : Irak, Yemen, Bahrein, Oman, Koweit. Le site web de la Sureté Générale est clair: Les ressortissants des pays du Golfe (donc Koweit Bahrein et Oman) n'ont pas besoin de visas. Mais ça m'étonnerait qu'ils constituent la majorité des entrants. En revanche les yéménites et les irakiens doivent obtenir un visa (le site est flou et ne précise pas si c'est un visa à l'aeroport ou au consulat) sauf si hommes d'affaires, medecins ou si invités à des salons professionnels ou des évènements. Comment alors les Irakiens et les Yemenis sont rentrés en masse? ???

    Moi

    20 h 32, le 22 février 2025

  • Attention aux mouvements de foule demain !!

    JEAN PALVADEAU

    20 h 08, le 22 février 2025

Retour en haut