Une voiture en flammes après avoir été touchée par un éclat de missile à Wadi Khaled, au Liban-Nord, après des frappes israéliennes, dans la nuit du 20 au 21 férier 2025. Photo obtenue par Michel Hallak
L'aviation israélienne a frappé dans la nuit de jeudi à vendredi la frontière syro-libanaise, au niveau du Liban-Nord et de la province syrienne de Homs, revendiquant y avoir visé des passages frontaliers illégaux « employés par le Hezbollah » pour faire entrer des armes. Selon les informations de notre correspondant dans le Nord, Michel Hallak, le raid a visé le côté syrien du passage clandestin de « Wadi el-Wawiyat », face à Wadi Khaled, avec plusieurs missiles.
Si aucune victime n'est jusqu'à présent à déplorer, les dégâts résultant de la frappe israélienne étaient bien visibles vendredi matin, selon notre correspondant. Des éclats d’obus ont ainsi atteint une école appelée « Les bourgeons du futur », proche des chemins de fer de Wadi Khaled. L’un de ses murs a été percuté par des éclats d’obus, et des dégâts ont été constatés à l’intérieur. De même, des éclats d’obus et des rochers, qui se sont détachés du fait de la puissance de l’explosion, sont tombés sur le toit d’une maison proche du point de passage en question du côté libanais de la frontière. Une partie de ce toit s’est effondré. Aucun blessé n’est à déplorer. Certaines voitures ont été endommagées.
Une école endommagée du côté libanais de la frontière, en raison de la frappe israélienne au niveau de Wadi Khaled. Photo Michel Hallak
De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué que des frappes israéliennes avaient visé « des points de passage illégaux à la frontière entre la Syrie et le Liban à Wadi Khaled ». Rami Abdel Rahman, le chef de cette ONG établie au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, a fait état de « dégâts matériels importants sur des bâtiments et des véhicules ».
« Violation du cessez-le-feu entre Israël et le Liban »
Dans un communiqué, l'armée israélienne a indiqué avoir frappé « des points de passage dans la zone de la frontière libano-syrienne utilisés par l'organisation terroriste du Hezbollah pour tenter d'introduire clandestinement des armes sur le territoire libanais ». « Ces activités constituent une violation flagrante des accords de cessez-le-feu entre Israël et le Liban », peut-on également lire.
Un fragile cessez-le-feu est en vigueur au Liban entre Israël et le Hezbollah depuis le 27 novembre, après plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre totale. Israël a continué à mener des frappes en territoire libanais et les deux parties se sont accusées mutuellement à plusieurs reprises de violer la trêve.
Au début du mois, l'armée israélienne a déclaré avoir effectué une frappe aérienne visant un tunnel à la frontière entre la Syrie et le Liban, accusant le Hezbollah de l'utiliser pour la contrebande d'armes. En janvier, Israël a déjà mené une série de frappes sur des itinéraires de contrebande à la frontière avec la Syrie, longue de 330 kilomètres, sans démarcation officielle. La milice chiite, qui a combattu aux côtés du dictateur déchu Bachar el-Assad, contrôle une grande partie de cette frontière.
Normalement c'est à notre état Libanais de contrôler et de fermer les passages illégaux. Doit on remercier Israel ?? parce qu'elle accomplit ce que notre état ne fait pas encore?
11 h 57, le 21 février 2025