Comment vivent les Libanais, les Syriens, les Gazaouis, les Yéménites, les Ukrainiens, depuis des mois, depuis des années ? Alors qu’ils connaissent des expériences extrêmes de guerre, de torture, de viol, de crime et de scènes morbides de victimes et de morts.
Selon l’Association américaine de psychologie (APA), le traumatisme est une réponse émotionnelle à un événement terrible extrêmement négatif. Il peut appartenir au passé ou être dans le présent.
On peut être traumatisé directement parce qu’on a vécu quelque chose de ponctuel comme par exemple le fait d’être touché par un attentat. On l’est, aussi, indirectement parce qu’on a été informé de la situation traumatisante sans la vivre personnellement ou parce qu’on a aidé ou accompagné une personne qui était traumatisée : tel est le cas des secouristes, des pompiers, des bénévoles.
Les signes révélateurs d’un traumatisme sont parfois bien cachés, et les personnes qui en souffrent vivent avec, souvent à leur insu. Au-delà de la confrontation directe ou indirecte avec l’événement, les critères du traumatisme reposent sur le symptôme de reviviscence qui consiste à revoir des flashback et à revivre en permanence des cauchemars en lien avec l’évènement traumatisant ; sur le symptôme d’évitement ou d’engourdissement émotionnel, ce mécanisme de défense commandé par le cerveau, une façon pour lui d’enclencher le « mode survie tout en fuyant certains lieux, certaines situations qui remontent à l’époque de l’évènement traumatisant ; sur le symptôme d’hypervigilance, être constamment en état d’alerte à grande échelle, une attitude d’hypercontrôle épuisante.
Les répercussions du traumatisme peuvent se sentir au niveau physique. Selon une étude, les victimes de traumatismes risquent davantage de souffrir des troubles du sommeil, dont des cauchemars, des maux à la tête, à l’estomac, avoir des nausées et des troubles digestifs qui ne semblent avoir aucune origine médicale.
En termes de santé mentale et psychoaffective, face à l’ampleur d’un événement traumatisant, le cerveau dysfonctionne et perd sa capacité à archiver correctement les informations reçues parce que le traumatisme modifie les niveaux des médiateurs chimiques et la façon dont l’esprit traite l’information. Ensuite, la peur voire l’anxiété et surtout les attaques de panique font partie intégrante de la vie d’une personne qui souffre d’un état traumatique. Une hypersensibilité est possible, des accès de colère peuvent également devenir fréquents, ainsi qu’une perte de contrôle de soi.
D’emblée, pour se libérer de ce stress post-traumatique, il est urgent de parler, comprendre, revivre le souvenir, se méfier des fausses pensées et agir via une thérapie qui sera la piste la plus efficace, à condition qu’elle soir orientée par un spécialiste.
Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.