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Politique - Cessez-le-feu au Liban

Nouveaux affrontements entre clans libanais et forces syriennes à la frontière

Au Liban-Sud, l'armée libanaise s'est déployée à Rab el-Thalathine et Talloussé et Israël a effectué des frappes dans la soirée sur des cible dans le caza de Nabatiyé.

Nouveaux affrontements entre clans libanais et forces syriennes à la frontière

Un véhicule de l'armée libanaise déployé à Wadi Khaled, au Liban-Nord. Photo relayée par notre correspondant Michel Hallak

De nouveaux affrontements ont eu lieu dimanche entre Joussiyé et les jurds du Hermel, entre des clans libanais et les forces de sécurité syriennes, un scénario qui se répète depuis la fin de la semaine dans cette zone frontalière. Des tirs ont été échangés à la mitraillette, mais plusieurs roquettes et obus ont aussi été tirés depuis la Syrie, plus précisément depuis Matraba et Qousseir, où de nouvelles forces de sécurité syriennes (anciens combattants de Hay'at Tahrir el-Cham, HTC) sont postées.

Le point de passage de Qard el-Sabaa, dans les jurds du Hermel à la frontière libano-syrienne, a aussi été ciblé par des grenades lancées depuis la Syrie, a indiqué une source de sécurité à notre correspondante dans la région, Sarah Abdallah. Deux roquettes et un obus sont également tombés dans la périphérie de Sahlat el-May, à l'est du caza du Hermel. Deux drones armés syriens ont en outre été abattus à Jermech, dans le caza de Hermel, a rapporté l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

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Après plus de deux heures de combats, un calme précaire était revenu en début de soirée, suite à l'intervention de l’armée libanaise qui continue de se déployer dans la zone. Elle a aussi communiqué sur son compte X les mesures qu’elle a été contrainte de prendre en réponse aux tirs depuis la Syrie qui ont touché le territoire libanais.

Le calme n’a pas tenu longtemps, avec de nouveaux tirs entendus vers 19h30 dans le nord du Hermel, selon notre correspondante, et l’évolution de la situation restait encore incertaine à ce stade, malgré la baisse d’intensité globale des tirs par rapport aux jours précédents. Cela fait quatre jours que des accrochages ont lieu à la frontière libano-syrienne, entre les nouvelles forces de sécurité syriennes et des clans libanais armés. Hier, ces affrontements ont fait trois morts à Jenta (Hermel).

Postes de guet et barrages

Dans son communiqué, l’armée a notamment indiqué qu'elle continuait de répondre aux tirs en provenance de la Syrie « avec les armes appropriées », précisant que de nouvelles frappes avaient touché des zones proches de la frontière avec la Syrie. Elle avait ajouté que ses soldats avaient reçu l'ordre de riposter à ces tirs et que des mesures de sécurité renforcées avaient été mises en place, incluant des postes de garde, des patrouilles et des barrages. « Le commandement militaire suit de près la situation et prendra les mesures nécessaires en fonction des développements », a conclu l'armée, qui a publié plusieurs photos montrant des colonnes de véhicules militaires effectuant des patrouilles.

Selon la chaîne al-Jadeed, l'armée avait acheminé d'importants renforts et s'était déployée le long de la zone frontalière. Notre correspondante dans la Békaa a ensuite indiqué qu'un calme précaire s'est installé à 19h et semblait se maintenir après que l’armée se soit déployée à Dora, Joussiyé, el-Machrafé, el-Qasr et Sahlat el-May.

Plus tôt dans la journée, la municipalité de Akroum avait appelé ses habitants à « redoubler de vigilance et à ne pas répondre aux appels suspects ». Elle ajoute être en contact avec les forces de l'ordre et rappelle que « l'armée est seule responsable de la protection » des citoyens.

Un soldat libanais monte la garde après le déploiement de l'armée, alors qu'un bulldozer ouvre une route pour permettre aux habitants du village de Rab el-Thalathine, dans le sud du pays, de retourner dans leur localité, le 9 février 2025. Photo Fadel ITANI/AFP


Toujours dans la Békaa, des habitants de la localité de Chawaghir (Hermel) ont coupé la route devant des camions-citernes de contrebande ransportant du carburant destiné à être acheminé en Syrie. Des habitants du Hermel ont appelé à plusieurs reprises à fermer les routes traversant les villages de Mansour, el-Qasr et Tal Charki, ainsi que tous les chemins empruntés par les camions-citernes vers la Syrie. En soirée, l’armée a effectué une descente dans les camps de réfugiés syriens de Hoch et el-Marj, dans la Békaa occidentale.

Les répercussions sécuritaires sur la frontière nord-est du Liban avec la Syrie suscitent des inquiétudes parmi les habitants du Liban-Nord, a indiqué notre correspondant Michel Hallak. Il a rapporté que les clans de la région frontalière de Wadi Khaled, dans le Akkar, ont organisé une réunion pour discuter des récents événements à la frontière, au cours de laquelle ils ont réaffirmé le droit des deux pays à protéger leurs frontières par la coordination des armées, soutenu les efforts diplomatiques pour garantir la sécurité des citoyens libanais en Syrie et rejeté l'utilisation du territoire libanais pour attaquer la Syrie. L'armée libanaise s'est aussi déployée le long de la frontière nord du Liban avec la Syrie, selon notre correspondant.

Frappes au Liban-Sud et dans la Békaa

Au Liban-Sud, la situation a été plus calme tout en étant rythmée par les opérations de dynamitage de bâtiments par l’armée israélienne dans les secteurs qu’elle occupe encore, ainsi que quelques opérations de ratissage à la mitraillette, notamment à Tallet Hamames (Marjeyoun) vers Wadi el-Assafir, près de Khiam, ou encore Yaroun (Bint Jbeil), selon notre correspondant au Sud, Mountasser Abdallah. En début de soirée, des bruits d'explosion ont retenti depuis Kfar Kila et Meis el-Jabal, selon des médias locaux.

L'armée libanaise s'est déployée à Rab el-Thalathine et Talloussé, dans le caza de Marjeyoun, a encore rapporté notre correspondant. Elle a sommé les habitants de ne pas s'y rendre pour le moment, tant que la troupe n'aura pas déblayé les routes et retiré les munitions non explosées, a-t-il ajouté.

Les avions de guerre israéliens ont attaqué une zone située entre Roumine et Azzé, dans le caza de Nabatiyé, selon notre correspondant qui a compté deux frappes. Des avions de chasse ont également été entendus au-dessus de l'Iqlim el-Touffah. La dernière frappe israélienne a eu lieu samedi dans l'Anti-Liban, à la frontière entre le pays du cèdre et la Syrie. Selon un bilan préliminaire, au moins six personnes ont été tuées par cette frappe qui a touché la zone dite de « Chaara ». L'aviation israélienne a aussi frappé une cible sur l'Anti-Liban, dans le rayon du poste-frontière de Qald el-Sabaa, dans le Hermel. Les avions de chasse ont ensuite poursuivi leur trajectoire en survolant le Liban-Nord, selon les informations de nos correspondant dans ces régions.

Enfin, des véhicules de l’armée libanaise ont eu un accident de la route ce matin, alors qu’ils se dirigeaient vers la vallée de Hojeir pour se déployer dans les localités de Tallousé, Rab el-Thalathine et Bani Hayyane (Marjeyoun). Sept soldats ont été blessés, rapporte notre correspondant au Liban-Sud.

L'armée israélienne a jusqu'au 18 février pour terminer son retrait du Liban-Sud, conformément aux termes actualisés du cessez-le-feu avec le Hezbollah, entré en vigueur le 27 novembre.

De nouveaux affrontements ont eu lieu dimanche entre Joussiyé et les jurds du Hermel, entre des clans libanais et les forces de sécurité syriennes, un scénario qui se répète depuis la fin de la semaine dans cette zone frontalière. Des tirs ont été échangés à la mitraillette, mais plusieurs roquettes et obus ont aussi été tirés depuis la Syrie, plus précisément depuis Matraba et...
commentaires (7)

Ce qui se passe en Syrie ne nous regarde pas. Si les mafieux du HB essayent de créer une situation désobligeante au Liban, il faut les Laisser se faire étriller en Syrie. Nous n'en voulons pas au Liban. L'armée les ramassera à la petite cuillère le moment voulu.

Pierre Christo Hadjigeorgiou

10 h 36, le 11 février 2025

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Commentaires (7)

  • Ce qui se passe en Syrie ne nous regarde pas. Si les mafieux du HB essayent de créer une situation désobligeante au Liban, il faut les Laisser se faire étriller en Syrie. Nous n'en voulons pas au Liban. L'armée les ramassera à la petite cuillère le moment voulu.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    10 h 36, le 11 février 2025

  • L'armée soutient des organisations mafieuses? Une explication du gouvernement tarde à se faire entendre. Besoin de temps, ou influence du hezbollah? A suivre.

    C.D.R

    08 h 56, le 10 février 2025

  • Depuis des années ces clans des familles Zeaïter, Jaafar, Noun, Jamal et Rachini font régner la terreur dans ces zones et contrôlent le coté Libanais, ce qui est tout simplement inadmissible. A charge, pour l'armée, maintenant de les neutraliser et instaurer un état de droit dans ces zones, dans quel monde vivrions nous si de tels clans existaient à travers le Liban?

    C…

    08 h 09, le 10 février 2025

  • Si le Hezbollah continue à faire le malin et l’armée ne collecte pas les armes alors les arabes et occidentaux vont demander à la Syrie d’achever le travail d’Israël au Liban ils s’en donneront à cœur joie après toutes les horreurs que ce parti à aider Assad à faire COLLECTONS :LES ARMES MAINTENANT LA PATIENCE DU MONDE COMMENCE A ETRE MISE A L’EPREUVE PAR LA LENTEUR DU TRAVAIL DE NOS DIRIGEANTS

    Liban Libre

    00 h 42, le 10 février 2025

  • Ces provocations émanant de notre bord par le fait de contrebandiers notoires partie intégrale du Hezb ne seraient elles pas volontaires afin de distraire l'armée pour ensuite l'accuser de ne pas tenir son rôle au Sud ?

    Jules Lola

    23 h 56, le 09 février 2025

  • Tjs tjs à cause de cet Hezbollah de malheur !!

    JEAN PALVADEAU

    22 h 55, le 09 février 2025

  • Que ça serve de leçon: Tout ceci ne serait pas arrivé si l'Etat Libanais avait contrôlé sa frontière. C'était demandé par les Occidentaux, c'était demandé par les pays arabes, des fonds ont été alloués et le deep state á la solde de Hezballah a fait échouer toute tentative de contrôle réel. Maintenant le President et M.Salam sont appelés á la rescousse. Que donne le hezballah en échange de la protection de l'Etat. Va t il déposer ses armes ? Va t il garantir qu il ne fera pas de trafics et laissera les hônetes douaniers travailler?

    Moi

    20 h 55, le 09 février 2025

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