
Portrait de Salim (Shlomo) Mourad Jamous. Photo X/BeirutWire
La famille de Salim Mourad Jamous, Libanais de confession juive enlevé au Liban le 15 août 1984 par l’organisation des « Opprimés de la terre », qui aurait été sponsorisée par le Hezbollah, a exhorté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à tirer profit des tractations en cours dans le cadre du cessez-le-feu entre l’État hébreu et le parti chiite pour obtenir des renseignements sur son sort et le ramener auprès des siens en Israël.
Dans une vidéo publiée par la télévision israélienne Kan 11 le 5 février, Moshe Jamous, fils de Shlomo (Salim en hébreu), rappelle que son père a disparu à Beyrouth il y a 41 ans et regrette que les autorités israéliennes ne se soient jamais mobilisées pour retrouver sa trace.
À partir de 1984 et avec la naissance du Hezbollah, plusieurs membres de la communauté juive ont disparu au Liban. Ils étaient tous détenteurs de la nationalité libanaise. Plusieurs corps seront retrouvés. Le sort de Salim Jamous, comme celui d’autres de ses coreligionnaires, demeure incertain.
« L’affaire des sept otages du Liban »
Dans un billet publié le 14 janvier sur le site du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) par le vice-président mondial de la JJAC (Justice for Jews from Arab Countries), Jean-Pierre Allali fait le point sur « l’histoire tourmentée » des juifs du Liban. Il raconte qu’en juillet 1984, le corps sans vie du propriétaire d’un magasin d’appareils électriques, Raoul Sobhi Mizrahi, est retrouvé sur une plage près de Beyrouth. « Au cours des deux années suivantes, dix autres juifs sont enlevés : le président de la communauté, Isaac Sasson, le docteur Élie Hallak, vice-président, le secrétaire Salim Mourad Jamous, ainsi qu’Élie Srour, Henri Mann, Judas Beniste et ses deux fils, Youssef et Ibrahim, Haïm Cohen Hallala et Isaac Terrab. » Les enlèvements sont revendiqués par l’organisation des « Opprimés de la terre », ajoute Jean-Pierre Allali. Les corps suppliciés de trois d’entre eux sont retrouvés. « L’affaire des sept otages du Liban qui fera la une des journaux pendant de longs mois commence », note-t-il.
Le dossier refait surface aujourd’hui, dans un contexte de pourparlers entre les États-Unis et le Liban pour la mise en application des modalités du cessez-le-feu avec Israël, après une guerre meurtrière d’un an et deux mois qui a considérablement affaibli le Hezbollah.
Mercredi, dans un message sur X, le compte BeirutWire, qui affirme couvrir l’actualité et la géopolitique, écrit que la famille de Salim Mourad Jamous, qui vit à Haïfa dans le nord d’Israël, a lancé une campagne sur les réseaux sociaux intitulée « Ramenez notre père du Liban ». « Elle estime que le Hezbollah sait où il se trouve, s’il est vivant ou mort, et exige son retour dans le cadre d’un éventuel accord avec le Liban », ajoute BeirutWire.
Le post souligne que « Shlomo Jamous a été enlevé de son bureau à Beyrouth qui a été incendié par la suite. Les murs portaient l’inscription “Fils de juif” ». Il précise de plus que des médias israéliens le décrivent comme un « ancien chef de la communauté juive du Liban ». « Jamous aurait fait partie du réseau de renseignement israélien opérant au Liban dans les années 1970 et 1980, participant à diverses missions de renseignement », écrit BeirutWire.
Échange de prisonniers
« Entre 1984 et 1987, 11 membres éminents de la communauté juive ont été enlevés par l’organisation des Opprimés de la terre », rappelait en 2009 la professeure d’histoire Kirsten E. Schulze, dans un livre intitulé Les juifs du Liban, entre coexistence et conflit. Parmi eux, elle citait Salim Mourad Jamous.
« La communauté juive a maintes fois sollicité l’aide du gouvernement libanais, des ambassades des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France, ainsi que des Nations unies pour obtenir des informations sur les corps non retrouvés. Mais jusqu’à aujourd’hui, aucune avancée n’a été réalisée », dénonçait encore la professeure.
Alors qu’Israël détient des prisonniers libanais, des négociations pour la libération de prisonniers entre l’Irak, le Hezbollah et Israël ont été annoncées lors de la prorogation du délai d’application des modalités de l’accord de cessez-le-feu au Liban qui expire le 18 février. Le Hezbollah aurait envoyé dans ce cadre aux autorités libanaises une liste de sept prisonniers afin de négocier leur libération. Ces négociations pourraient aussi impliquer les milices pro-iraniennes en Irak et mener à la libération, notamment, d’Elizabeth Tsurkov, chercheuse russo-israélienne à l’université de Princeton, enlevée il y a près de deux ans par les milices pro-Téhéran en Irak.
Amis du Libanais, refaites vite le Liban qui lui, était bien la Riviera du moyen orient !jusqu'aux années 70 ! Bannissez les pourvoyeurs de haine et encouragez ceux qui supportent les dialogues de paix avec tous ses voisins y compris Israël.
09 h 36, le 11 février 2025