Le ministre sortant des Transports et des Travaux publics, Ali Hamiyé, a annoncé vendredi la « finalisation » du mécanisme de détermination du financement de « la reconstruction des villages et des maisons » détruits lors de la récente guerre entre Israël et le Hezbollah. Un point qui devrait figurer « en tête » de l'ordre du jour de la première réunion du nouveau Conseil des ministres, a-t-il indiqué dans un message sur X, alors que la formation d'un gouvernement par le Premier ministre désigné, Nawaf Salam, en serait à des rafistolages de dernière minute.

Contacté par L’Orient-Le Jour, le ministre a précisé que cette étape sert de « point de relais » pour la prochaine équipe ministérielle, qui devra procéder à une évaluation des dégâts dans les zones touchées, qu'elles soient résidentielles ou non, « en s'appuyant sur le même mécanisme utilisé par son ministère pour déterminer la valeur de l'aide ». Il explique que la reconstruction du Liban s’impose comme un « dossier national », écartant ainsi toute « manœuvre interne » susceptible d’entraver son avancée. Un chantier qui repose sur trois piliers, les deux premiers déjà appliqués par son ministère, tandis que le troisième revient au nouveau gouvernement.

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Le premier pilier concerne les financements débloqués à la suite du Conseil des ministres du 7 décembre, peu après le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre. Des crédits ont ainsi été alloués au Conseil du Sud pour 900 milliards de livres libanaises, à l’Union des municipalités de la banlieue sud de Beyrouth pour le même montant et au Haut Comité de secours pour 500 milliards de livres, afin d’entamer les travaux de déblaiement des décombres dans les zones sinistrées par l’agression israélienne.

Le deuxième pilier porte sur la mise en place d’un mécanisme d’évaluation des dommages subis par les bâtiments résidentiels et non résidentiels, ainsi que sur la détermination de l’aide destinée aux unités d’habitation. Depuis deux mois, le gouvernement travaille en collaboration avec la Banque mondiale sur un projet d’infrastructures d’un montant de 250 millions de dollars. Ce processus, mené dans une « transparence absolue », vise à « renforcer la confiance avec la communauté internationale ».

Le troisième pilier revient sur l'évaluation des dégâts dans les zones touchées, qu'elles soient résidentielles ou non, selon le même mécanisme utilisé par le ministère pour déterminer la valeur de l'aide.

Chantier titanesque

Interrogé sur le modèle économique de cette reconstruction, le ministre a déclaré que cela relève de l’État et de la communauté internationale, dans le cas où celle-ci déciderait de participer. Un chantier titanesque, alors que le pays est plongé depuis plus de cinq ans dans une grave crise économique et financière qui a restreint significativement les marges de manœuvre de l’État – par ailleurs sous contrôle étroit de la banque centrale afin de maintenir la stabilisation monétaire – et qu’Israël doit encore retirer la totalité de ses troupes d’ici au 18 février, après que la période d'application des modalités du cessez-le-feu a été prolongée de 22 jours le 26 janvier. 

Selon un bilan préliminaire de la Banque mondiale, les dégâts matériels avoisineraient les 3,4 milliards de dollars. Publié près de deux semaines avant le cessez-le-feu, ce dernier pourrait encore être revu à la hausse. Selon le rapport du Conseil national de la recherche scientifique, publié le 23 décembre 2024, la banlieue sud de Beyrouth à elle seule aurait subi la destruction totale de 353 immeubles, auxquels s’ajoutent 593 bâtiments sévèrement endommagés (dont 120 devraient être complètement détruits) et 5 417 autres ayant subi des dégâts majeurs, moyens ou légers.