
Le nouveau président Joseph Aoun (à gauche) avec le premier ministre désigné Nawaf Salam au palais de Baabda, le 17 janvier 2025. Photo AFP
L’envoyée américaine Morgan Ortagus, qui succède à Amos Hochstein, doit transmettre un message ferme aux dirigeants libanais lors de sa visite jeudi au Liban : les États-Unis ne toléreront pas l’influence incontrôlée du Hezbollah et de ses alliés dans la formation d’un nouveau gouvernement.
Selon des informations obtenues par l'agence Reuters auprès d'un responsable de l’administration américaine, un diplomate occidental et des sources gouvernementales régionales, le message sera que le Liban risque un isolement accru et une catastrophe économique à moins qu’il ne forme un gouvernement engagé dans les réformes, l’élimination de la corruption et la réduction de l’emprise du groupe chiite soutenu par l’Iran.
Désignée adjointe de l’envoyé spécial du président américain pour la paix au Moyen-Orient Steve Witkoff, Morgan Deann Ortagus devait arriver jeudi à Beyrouth à la tête d'une délégation américaine. Elle doit rencontrer le président Joseph Aoun, le Premier ministre désigné Nawaf Salam et le président du Parlement Nabih Berry.
Depuis sa désignation le 13 janvier, M. Salam essaie de former un gouvernement dans lequel les postes de haut niveau sont traditionnellement répartis entre les communautés confessionnelles. Mais les États-Unis cherchent à limiter l’influence que le Hezbollah exercera sur ce gouvernement, tentant de capitaliser sur les lourdes pertes que la formation a subies lors de sa guerre avec Israël en 2024.
« Il est important pour nous de donner le ton sur ce que nous pensons être l’avenir du Liban », a déclaré un haut responsable de l’administration américaine, tout en affirmant que Washington ne « choisissait » pas les membres individuels du cabinet, mais veillait à ce que le Hezbollah n’y ait aucun rôle. « Il y a eu une guerre, le Hezbollah a été vaincu, et il doit le rester », a ajouté le responsable. « Vous ne voulez pas de personnes corrompues. C’est un nouveau jour pour le Liban. Le Hezbollah a été défait, et le nouveau gouvernement doit refléter cette nouvelle réalité. »
Dans les milieux proches du tandem chiite, on accuse le Premier ministre désigné de « ne pas avoir respecté le mécanisme de nomination sur lequel il s'était entendu avec le duo Amal-Hezbollah », pour reprendre les termes d'un proche du Hezbollah. « Nous avons nommé nos ministres qui ont obtenu l'aval de Joseph Aoun et Nawaf Salam », dit-il, soulignant que le chef de l'État et le Premier ministre devaient nommer le cinquième ministre chiite en concertation avec M. Berry, négociateur au nom du tandem. « Sauf que Nawaf Salam a proposé un nom qui n'a pas obtenu l'aval de M. Berry », ajoute le proche du parti du cheikh Naïm Kassem. Selon nos informations, les regards sont rivés sur le chef de l'État pour franchir l'obstacle du cinquième chiite.
Cette impasse a mis fin aux spéculations selon lesquelles M. Salam annoncerait son gouvernement jeudi, quelques heures seulement avant l’arrivée de Mme Ortagus, mais il a quitté jeudi le palais présidentiel sans faire de déclaration aux journalistes.
Réformes
David Schenker, ancien secrétaire d’État adjoint américain aux affaires du Proche-Orient, a déclaré que de véritables réformes ne peuvent venir de figures affiliées à Amal. « On ne peut pas continuer comme avant. » « Si le Liban veut devenir un pays débarrassé de la corruption, qui adopte des réformes et cherche à avancer en tant qu’État souverain, alors Nawaf Salam ne pourra pas nommer le Hezbollah ou Amal », a ajouté M. Schenker, aujourd’hui chercheur principal à l’Institut de Washington.
Permettre au Hezbollah ou à Amal de conserver une influence considérable sur le gouvernement pourrait entraver l’accès du Liban aux fonds étrangers essentiels pour se relever de l’effondrement financier et couvrir les coûts massifs de reconstruction après la guerre de 2024, au cours de laquelle les frappes aériennes israéliennes ont détruit des pans entiers du pays. Une crise économique qui dure depuis près de cinq ans a fait perdre environ 98 % de sa valeur à la livre libanaise, entraîné une contraction du PIB de 40 %, poussé l’inflation à des niveaux à trois chiffres et vidé les deux tiers des réserves en devises de la Banque centrale, selon le FMI.
Les appels occidentaux en faveur de réformes au Liban sont partagés par des pays de la région comme l’Arabie saoudite et le Qatar, qui devraient être sollicités pour contribuer au financement de la reconstruction. Avant sa première visite au Liban en 15 ans, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhan al-Saoud, a déclaré en janvier que le royaume devait « voir des actions concrètes et de véritables réformes » au Liban avant d’y injecter des fonds. Mardi, le Premier ministre qatari, Mohammad ben Abdelrahmane al-Thani, a assuré depuis le palais de Baabda que son pays attend la formation d'un gouvernement libanais et soutiendra ensuite le pays. « Notre message est unanime avec la communauté internationale : nous sommes prêts à fournir un soutien financier et à investir une fois que les réformes seront mises en place », a aussi déclaré une source proche du gouvernement qatari à Reuters.
Ça tout le monde l’a compris sauf le nouveau duo qui continuent à traiter ces losers comme s’ils avaient sauvé notre pays. Comment ont ils eu ne serait ce que l’idée de négocier avec les fossoyeurs de notre pays au lieu de leur signifier ouvertement qu’ils n’ont rien à faire dans le nouveau gouvernement, et que tout ce qu’il leur reste à faire c’est de prier afin que la sanction des nouveaux juges pour tous les malheurs qu’ils ont fait subir à notre pays et à son peuple ne se soit pas la potence comme notre loi l’exige pour tout traître.
12 h 06, le 07 février 2025