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Société - Émigration illégale

Les proches de migrants libanais et syriens détenus à Chypre réclament leur libération

« On ne peut pas oublier cette affaire, on a condamné des gens pour être entrés clandestinement sur l'ile, mais ils ne faisaient que fuir la misère » affirme le moukhtar de Bebnine (Akkar).

Les proches de migrants libanais et syriens détenus à Chypre réclament leur libération

Des familles de migrants libanais détenus à Chypre manifestant au Akkar, au Liban-Nord, le 7 juillet 2024. Photo Michel Hallak

Les familles de migrants libanais et syriens détenus à Chypre au cours des dernières années, suite à leur entrée illégale sur l'île, ont renouvelé ces derniers jours les demandes de libération de leurs proches. Ces requêtes ont lieu dans le sillage de changements politiques profonds au Liban et en Syrie, symbolisés par l’élection à la présidence de la République libanaise du général Joseph Aoun le 9 janvier, et la chute du régime de Bachar el-Assad le 8 décembre de l'année dernière.

Au cours du mois de janvier, les familles des migrants syriens incarcérés sur l'île méditerranéenne ont publié régulièrement sur les réseaux sociaux, à travers des comptes dédiés, des communiqués demandant instamment la libération de ces détenus, qui avaient migré clandestinement à Chypre afin de fuir « les atrocités de la guerre en Syrie ». Après la « chute du régime criminel, oppressif et raciste » de l’ancien président Bachar el-Assad, elles réclament « l’amnistie » pour ces « prisonniers condamnés à deux, trois, quatre, cinq, voire huit ans de d'incarcération simplement pour être venus par la mer chercher refuge à Chypre ».

Pour rappel

Des proches de migrants libanais détenus à Chypre manifestent au Akkar

À la demande des familles des détenus libanais à Chypre, un appel similaire a été lancé par Zaher Kassar, moukhtar de Bebnine (Akkar, Liban-Nord) et chef du rassemblement des moukhtars du Akkar, en faveur des ressortissants libanais. Contacté par L’Orient-le Jour, il a expliqué que selon ses estimations, 15 Libanais provenant de la région du Akkar ou de Tripoli seraient encore retenus à Chypre, tandis que « trois ou quatre sont revenus au Akkar à la fin de l’été après avoir purgé leur peine, d’un à deux ans ». Il précise qu’aucune coordination n'a lieu entre les demandes des familles syriennes et libanaises.


Un dossier au Liban suspendu par la guerre 

Les familles des détenus libanais à Chypre ont à maintes reprises manifesté pour faire pression sur les autorités. En mai dernier, des proches s'étaient rassemblés devant l'ambassade à Louaïzé, près de Baabda, pour réclamer des progrès dans les dossiers de leurs proches. Le 7 juillet dernier, des dizaines de proches des captifs avaient manifesté à Bebnine lors d’un sit-in, brandissant des photos des détenus. « Hier (jeudi 30 janvier) on m’a appelé en me disant que personne ne travaille plus sur le dossier et qu’il est oublié. On ne peut pas oublier cette affaire. On a condamné des Libanais pour être entrés clandestinement sur l'ile, mais ils ne faisaient que fuir la misère » explique le moukhtar.

Traditionnellement tributaire de la pêche, Bebnine a été touchée par la grave crise économique qui sévit au Liban depuis 2019. La flambée des prix des carburants a particulièrement exacerbé la situation précaire des habitants, réduisant considérablement les profits déjà modestes des pêcheurs exploitant de petites embarcations. « Il est urgent que ce dossier soit de nouveau pris en charge par les autorités politiques », soutient M. Kassar.

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« Si les autorités chypriotes avaient un peu d’humanité, elles les relâcheraient »

L'élu explique que la « situation avançait dans le bon sens et dans la coopération entre Chypre et le Liban avant que la situation ne se détériore avec la guerre (entre Israël et le Hezbollah qui a duré 13 mois, NDLR) et le discours de Hassan Nasrallah contre Chypre, qui a stoppé net les négociations » avance-t-il. L’ancien chef du Hezbollah avait menacé le 20 juin 2024 l’île membre de l’Union européenne de la considérer comme « partie prenante à la guerre » contre le parti chiite si elle ouvrait ses « aéroports et ses bases à l'ennemi israélien pour attaquer le Liban ». « Aujourd’hui que la situation le permet, nous renouvelons notre demande de libération des détenus » conclut le moukhtar impliqué dans le dossier.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait annoncé une aide d'un milliard d'euros pour le Liban au cours d'une visite le 2 mai afin de « relancer l'économie » et de lancer plusieurs projets, dont la protection des frontières. La visite de la responsable avait coïncidé avec celle du président chypriote Nikos Christodoulidès, dont le pays avait mis en garde à plusieurs reprises contre l'afflux de migrants effectuant la périlleuse traversée de la Méditerranée depuis le Liban.

Les familles de migrants libanais et syriens détenus à Chypre au cours des dernières années, suite à leur entrée illégale sur l'île, ont renouvelé ces derniers jours les demandes de libération de leurs proches. Ces requêtes ont lieu dans le sillage de changements politiques profonds au Liban et en Syrie, symbolisés par l’élection à la présidence de la République libanaise du général Joseph Aoun le 9 janvier, et la chute du régime de Bachar el-Assad le 8 décembre de l'année dernière.Au cours du mois de janvier, les familles des migrants syriens incarcérés sur l'île méditerranéenne ont publié régulièrement sur les réseaux sociaux, à travers des comptes dédiés, des communiqués demandant instamment la libération de ces détenus, qui avaient migré clandestinement à Chypre afin de fuir...
commentaires (1)

Ouvrons les paris: les detenus à Chypre préfèrent rester dans les geôles chrypruotess: Oui.! Non!

Wlek Sanferlou

16 h 48, le 01 février 2025

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Commentaires (1)

  • Ouvrons les paris: les detenus à Chypre préfèrent rester dans les geôles chrypruotess: Oui.! Non!

    Wlek Sanferlou

    16 h 48, le 01 février 2025

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