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Campus - ENTREPRENEURIAT

Emberly Bliss, une jeune pousse qui met l’upcycling à l’honneur

Des bouteilles en verre transformées en bougies design écoresponsables ne sont pas un simple passe-temps. Elissa Bou Ghosn et Iyade Creidi, deux étudiants néo-entrepreneurs, ont choisi de « faire autrement » et de prouver que le surcyclage est une source de créativité et d’opportunités économiques.

Emberly Bliss, une jeune pousse qui met l’upcycling à l’honneur

Les deux jeunes créateurs proposent leurs bougies lors d’événements spécifiques, avec des prix qui varient entre 5 et 30 dollars, en fonction de la taille de la bougie. Photo DR

Elle s’appelle Elissa Bou Ghosn, elle a 23 ans et est en troisième année de graphisme à l’Université américaine des sciences et de la technologie (AUST). Lui, Iyade Creidi, a 29 ans et poursuit un cursus en marketing et publicité à l’Université des arts, des sciences et de la technologie du Liban (AUL). Ensemble, ils ont créé Emberly Bliss, leur propre marque de bougies faites à la main à partir de simples bouteilles recyclées.

Jonglant habilement entre leurs études et leur jeune entreprise, les deux étudiants vivent à un rythme bien particulier depuis le lancement de leur projet il y a un peu plus d’un an. « À présent, nous avons chacun trois jours de cours par semaine à l’université, et les autres jours on travaille, même les week-ends », confie Elissa Bou Ghosn. En couple depuis cinq ans, le duo, également engagé comme bénévole dans la Défense civile à la caserne de Jdeidé, aspire aujourd’hui à devenir « la première start-up spécialisée dans l’upcycling et la tendance antigaspillage », comme l’affirme Iyade Creidi.

Engagés dans une démarche de développement durable et d’économie circulaire, les deux néo-entrepreneurs font « revivre » des contenants et récipients en verre récupéré, en y ajoutant de la cire parfumée. Ils proposent ainsi des produits alliant utilité et engagement. Respectueuses de l’environnement, leurs bougies sont conçues entièrement de manière artisanale. Elles sont fabriquées avec de la cire de soja biologique, 100 % végétale et écoresponsable. « Mieux encore que le recyclage, c’est une seconde vie que nous offrons à ces objets », indique Iyade. « Nous souhaitons sensibiliser à l’importance de « faire autrement » en proposant des produits qui transforment l’acte d’achat en un geste porteur de sens », poursuit le jeune homme qui, après de nombreuses pérégrinations, oscillant entre formation en maintenance aéronautique et en gestion des affaires, semble enfin avoir trouver son métier passion.

« L’idée de monter ma propre entreprise me trottait dans la tête depuis un certain temps. Mais celle de récupérer les bouteilles en verre pour les transformer en verres ou en contenants a germé dans mon esprit alors que je travaillais dans un pub à Mar Mikhaël. Je savais qu’on recyclait les déchets en plastique, mais je me demandais ce qu’on pouvait faire avec les tas de bouteilles en verre qui s’amoncellent et le potentiel qu’elles recélaient. C’est là que j’ai eu le déclic ! », raconte-t-il. Au-delà, il y avait aussi cette quête de sens, cette recherche de quelque chose de durable, ce besoin urgent de revenir à un métier manuel, d’être en contact avec ses propres réalisations, de toucher de ses propres mains ses créations…

Tutos sur YouTube, vidéos, recherches sur la Toile, visites chez des artisans verriers pour apprendre les techniques nécessaires pour scier une bouteille à la roulette de vitrier… Iyade Creidi a tout mis en œuvre pour atteindre ses objectifs, parallèlement à ses études, mais aussi à une carrière dans le secteur immobilier. « Le travail du verre n’a rien d’évident. C’est très minutieux et délicat. Ça demande beaucoup de précision », indique-t-il. « Mes premières tentatives étaient en fait peu fructueuses et se sont soldées par un échec. Je me suis blessé la main », raconte-t-il sur un ton amusé. Toutefois, déterminé à acquérir un véritable savoir-faire, cet autodidacte finit par apprendre, à force de travail, de persévérance et de passion, à refaçonner les bouteilles et à les transformer en des contenants design.

Simultanément, Elissa Bou Ghosn s’est transformée, elle aussi, en artisane cirière. « Je me suis renseignée, j’ai suivi quelques ateliers de formation et j’ai étudié le processus de fabrication de cire. C’est venu à force de m’entraîner, confie-t-elle, avant d’ajouter : Je me suis alors dirigée naturellement vers la confection de bougies non chimiques, aux couleurs et senteurs variées, meilleures pour notre environnement. » C’est donc un parcours de plusieurs mois marqués par des tentatives, des réussites, des échecs, avant de trouver les bonnes recettes, les bonnes techniques… Mais aussi le bon local. Car au début, le duo ne disposait même pas d’un endroit pour exercer son talent. Le manque de fonds propres ne les a pas arrêtés. « On travaillait tantôt dans la cage de l’escalier du magasin de mes parents, tantôt dans le grenier de ma maison familiale, et trop souvent nos parents et nos amis nous aidaient à transporter les bouteilles que nous récupérions ici et là », confie Iyade Creidi.

Ensemble, Elissa Bou Ghosn et Iyade Creidi ont créé Emberly Bliss, leur propre marque de bougies artisanales à partir de simples bouteilles recyclées. Photo DR

Un art de vivre

Puisant dans leurs propres économies, les deux étudiants acquièrent petit à petit l’équipement nécessaire avant de dénicher un appartement inachevé à Aïn Saadé qu’ils ont laissé dans son état brut et transformé en atelier. En travaillant sur leur business model, Elissa a mis ses compétences de graphiste, créative et technique, en pratique : conception de l’identité visuelle, esthétique, design du logo, des étiquettes… Iyade, lui, s’est appuyé sur les connaissances acquises à l’université pour s’orienter notamment dans le domaine du marketing et de la publicité : une collaboration avec le Festival de la bière de Dhour Choueir par-ci, une exposition par-là… Chemin faisant, ils ont appris sur le tas à réseauter, à communiquer, à participer à des événements, à nouer des liens et à entretenir des relations pour développer leur entreprise. Ils ont surtout appris que le chemin vers le succès est rarement linéaire et que les revers peuvent se transformer en opportunités. « Certes, nous n’avons peut-être pas la même capacité de production qu’une usine ou une grande entreprise, et nous ne nous positionnons peut-être pas bien face à la diversité des consommateurs, mais ce que nous faisons dépasse la simple tendance, remarque Iyade Creidi. C’est un véritable travail artisanal qui non seulement vous permet d’innover et d’aiguiser votre créativité, mais aussi vous permet de réduire les déchets et donc l’impact de l’homme sur notre environnement. Il s’agit d’un art de vivre. »

Si aujourd’hui les deux créateurs proposent leurs bougies lors d’événements spécifiques, avec des prix variant entre 5 et 30 dollars en fonction de la taille de la bougie, ils s’apprêtent à élargir leur gamme de produits : tasses à café, cendriers, bols à amuse-gueules… la liste est longue. « Nous ne faisons que commencer, et la conception d’une nouvelle gamme de produits dans l’air du temps est déjà en cours de développement », confie Elissa, pleine d’ambition pour l’avenir. Plus tard, ils espèrent que les grandes surfaces et commerces locaux proposeront leurs gammes de produits en rayon.

En attendant, vous pouvez les suivre sur leur compte Instagram : Emberly.Bliss

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