Trop c’est trop ! Avec tout le respect que l’on peut devoir envers l’élite, on est en droit de lui demander d’être un minimum efficace.
À lire l’interview de Monsieur le président français Emmanuel Macron dans les colonnes de L’OLJ, nous sommes en droit d’exprimer notre frilosité la plus complète. Nous savons combien il a incarné lors de son élection une volonté de changement des électeurs français, pour en finir avec un système bipolaire, alternance droite-gauche expérimentée depuis trente ans, entre deux appareils « vieux » et donc avec une inertie certaine.
Mais si nous regardons son mandat, nous ne voyons que des crises, aucun projet porteur, aucun succès. Bien au contraire. Oui, c’est sûr, il a eu la malchance de tomber sur la période Covid, mais il n’est pas le seul, et le mot de Cambronne utilisé à cette époque est indigne de la part d’un président. Enfin, je ne souhaite pas noircir le tableau, mais quand même, prenons sa dernière intervention sur l’Afrique qui n’a pas « remercié » la France. On reste sans voix !
Oui, il est conscient de certaines choses et il l’exprime, comme quand il fustige la naïveté des Français face au monde réel. Mais cela ne suffit pas.
Sans vouloir faire un parallèle qui lui serait défavorable, il faut bien comprendre la différence entre la parole et l’action. Au Liban, les hommes politiques sont pléthores dans cet exercice. Michel Aoun a été l’exemple le plus criant. Par son discours martelé le long des 30 ans passés et par son incapacité à faire quoi que ce soit en accord avec son discours. N’allons pas plus loin dans l’analyse de ses actes. Ce qui est certain, c’est qu’ils n’étaient pas du tout à la hauteur de la prétention de son discours.
Un médecin qui ne sait pas traiter est un médecin inutile. C’est dur, mais c’est la simple réalité.
Aux Libanais, toutes communautés confondues, il est temps que vous soyez durs, impitoyables envers ceux qui vous gouvernent, celui qui dit défendre votre intérêt (communautaire !), votre rondeur sociale, votre chaleur naturelle, votre magnanimité fort honorable, doivent absolument rester en retrait, quand il s’agit d’attendre de ceux-ci le minimum. 50 ans à être roulés dans la farine, c’est 50 ans de trop.
Quant à l’élite, il faut qu’elle sorte de son engourdissement. L’après-fête des trente glorieuses n’a que trop duré. L’agressivité d’un Trump est un glas malheureux qui sonne bien durement à nos oreilles.
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