
Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, lors de sa conférence de presse à New York avant son départ pour Beyrouth. Photo Sylviane Zehil
Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, est arrivé jeudi soir au Liban pour une visite officielle visant à manifester son soutien au peuple libanais ainsi qu’aux forces de maintien de la paix déployées dans le pays. Ce déplacement intervient à un moment critique, marqué par des avancées importantes, mais encore fragiles, sur les fronts diplomatique et sécuritaire.
Dans une déclaration à la presse avant son départ de New York, M. Guterres a mis en avant l’opportunité qui se dessine pour le Liban avec l'élection d'un nouveau président et la désignation d'un Premier ministre après la conclusion d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah : « Une fenêtre s’est ouverte pour une nouvelle ère de stabilité institutionnelle, avec un État pleinement capable de protéger ses citoyens et un système qui permettrait de libérer l’immense potentiel du peuple libanais. Nous ferons tout notre possible pour garder cette fenêtre grande ouverte – une fenêtre qui permettra à la fois aux Libanais et aux Israéliens de vivre en sécurité. Et il y a des signes d’espoir. »
Un responsable onusien a confié à L’Orient-Le Jour que « le Liban a toujours occupé une place particulière pour M. Guterres. En tant qu’ancien Haut-Commissaire aux réfugiés, il a été témoin de la générosité du peuple libanais. Avec l’élection du président Joseph Aoun le 9 janvier et la désignation de Nawaf Salam au poste de Premier ministre, l’ONU est prête à accompagner le Liban dans cette nouvelle étape. »
Un cessez-le-feu porteur d’espoir
Depuis l’instauration d’un cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël le 27 novembre, les violences au Liban ont considérablement diminué. Lors d’une réunion à huis clos lundi dernier au Conseil de sécurité, Jeanine Hennis-Plasschaert, coordinatrice spéciale pour le Liban, a présenté un rapport encourageant tout en soulignant les défis restants. « Nous sommes dans la phase finale, et donc la plus critique », a-t-elle déclaré, en appelant les parties impliquées à respecter leurs engagements pour éviter une résurgence des tensions. Mme Hennis-Plasschaert a averti qu’un statu quo prolongé pourrait avoir des conséquences graves : « Si les discussions sur la mise en œuvre durable de la résolution 1701 ne progressent pas, nous risquons de revivre un cycle de violence. »
Le responsable de l’ONU va dans le même sens : « Nous espérons que cette situation positive va perdurer. Il est impératif que toutes les parties respectent leurs engagements pour maintenir le calme. »
L’élection présidentielle, un tournant positif
L’élection de Joseph Aoun à la présidence, après deux ans de vacance du pouvoir, a été saluée comme un tournant positif et « un signe d’espoir ». La désignation de Nawaf Salam, ancien représentant du Liban auprès de l’ONU et président de la Cour internationale de Justice, au poste de Premier ministre, renforce cet élan. António Guterres s’est réjoui de ces avancées : « Le cessez-le-feu au Liban tient largement bon – et le pays a enfin réussi à élire un président après plus de deux ans d’impasse. »
Alors que la date limite du 26 janvier approche pour le retrait israélien des zones occupées au Liban-Sud, les appels au respect de cet engagement se multiplient. En parallèle, la communauté internationale insiste sur la formation rapide d’un gouvernement capable de débloquer les financements nécessaires à la reconstruction. « Les ressources indispensables à la reprise doivent commencer à arriver immédiatement, surtout pour soutenir les populations les plus vulnérables », a déclaré Mme Hennis-Plasschaert.
Vers un « renouveau institutionnel »
La question du désarmement des groupes armés reste centrale pour garantir la sécurité. « La possession d’armes en dehors du contrôle de l’État représente une menace pour la sécurité du Liban et de la région », a rappelé le responsable onusien, en exhortant au respect des résolutions 1701 (2006) et 1559 (2004).
António Guterres a dans ce contexte réaffirmé l’engagement de l’ONU envers le Liban : « L’ONU est là pour l’accompagner vers une paix durable et un renouveau institutionnel », a-t-il assuré. Alors que le Liban s’engage sur la voie d’une transformation, sa visite se veut un appel à la solidarité internationale et à l’action collective pour consolider ces progrès fragiles en une paix durable, non seulement pour le Liban, mais pour toute la région.
Selon les informations diffusées par l’ONU, Antonio Guterres doit d’abord rencontrer le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, à son arrivée jeudi. Il se rendra vendredi au Liban-Sud, notamment à Naqoura, dans le caza de Tyr, pour visiter des positions de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Samedi, il prévoit de s’entretenir tour à tour avec le président Joseph Aoun, le Premier ministre désigné Nawaf Salam et le président du Parlement Nabih Berry. Il devrait conclure sa visite par une conférence de presse.
M. Guterès se prend pour celui qui a rendu possible le miracle qui s’est produit au Liban. Il déclare: Nous ferons tout notre possible pour garder cette fenêtre grande ouverte – une fenêtre qui permettra à la fois aux Libanais et aux Israéliens de vivre en sécurité. Nous vous avons vu à l’œuvre pendant plus d’un an et le résultat est loin d’être à votre avantage. Vous n’avez fait que perpétuer le flou en déclarant tout et son contraire alors que les libanais attendaient une déclaration sans équivoque pour stopper ce parti dans sa folie. Arrêtez de vous mêlez de nos affaires vous avez assez fa
11 h 20, le 16 janvier 2025