Un drone israélien a tiré un missile sur une camionnette à Tayr Debba, à l'est de Tyr, faisant cinq morts et quatre blessés, selon le bilan définitif du ministère de la Santé. De son côté, l'armée israélienne a assuré que le véhicule transportait « des armes du Hezbollah ».
Parmi les victimes se trouvent au moins deux membres du mouvement Amal, selon des annonces faites par l'allié du Hezbollah. Il s'agit de Sleiman Ghassan Daher, originaire de Toura, et Hussein Sleiman Ezzedine, originaire de Abbasiyé. Une autre victime s'appelait Hassan Hijazi et était originaire de Tayr Debba, selon les informations de notre correspondant au Liban-Sud, Mountasser Abdallah.
La dernière frappe mortelle israélienne recensée remonte au 23 décembre, selon nos informations. Depuis, l'armée israélienne a continué à faire exploser des maisons et tirer à l'artillerie sur certains villages, mais sans faire de morts.
« Plusieurs terroristes ont été identifiés en train de charger un camion d'armes utilisées par l'organisation terroriste Hezbollah dans le sud du Liban », a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué, ajoutant qu'un avion militaire avait frappé le véhicule « afin d'éliminer la menace ».
Après l'attaque des explosions secondaires ont été entendues à proximité de Tayr Debba. De son côté, la municipalité de Tayr Debba a publié un communiqué pour indiquer à ses habitants qu’il était « interdit de se rendre sur le site de la frappe aérienne » pour des raisons de sécurité « en raison de la présence de munitions non-explosées ». Ces dernières seront retirées dès samedi, a ajouté la municipalité, précisant avoir rédigé cette annonce après s’être coordonnée avec les services de renseignement de l'armée libanaise.
Une dépouille à Khiam
Par ailleurs, l'armée israélienne, qui occupe toujours plusieurs secteurs de la zone frontalière au Liban-Sud, a ouvert le feu à l'arme automatique sur le village de Bani Hayane, dans le caza de Bint Jbeil, selon notre correspondant. Des explosions ont également été signalées dans cette zone.
À Khiam, dans le caza de Marjeyoun, la Défense civile a extrait des décombres les dépouilles mortelles de cinq personnes, d'après une source au sein de l'organisation contactée par notre correspondant. Cette localité a été le théâtre de plusieurs semaines de combats intenses entre le Hezbollah et l'armée israélienne. Plus d'une trentaine de corps ont été récupérés depuis le retrait de l'armée israélienne et le déploiement de l'armée libanaise, selon un bilan provisoire non encore officiellement confirmé.
Dans le caza de Bint Jbeil, à Aïtaroun, l'armée libanaise a dégagé les remblais et obstacles installés par l'armée israélienne avant son retrait. Elle a rouvert la route principale menant à la localité, a rapporté le président du Conseil municipal. Celui-ci a également indiqué qu'une unité de l'armée libanaise devait être prochainement déployée à plusieurs positions à l'intérieur de la localité. Il a précisé que l'armée libanaise était restée présente dans cette localité tout au long de la guerre.
Dans le même caza, la troupe libanaise s’est déployée en périphérie de Aïta el-Chaab, notamment à la jonction des routes reliant cette localité à Ramiyé et Qouzah. Elle devrait se positionner samedi aux carrefours de Salhani et de Qouzah afin de rouvrir les routes bloquées par l’armée israélienne à l’aide de remblais de terre.
Une bonne « dynamique »
Une trêve est entrée en vigueur le 27 novembre entre Israël et le Hezbollah, après plus d'un an d'hostilités déclenchées par le groupe chiite, dont deux mois de guerre totale, pendant lesquels l’État hébreu a également engagé des troupes terrestres dans le sud du Liban. Selon l'accord de cessez-le-feu, l'armée libanaise doit se déployer aux côtés des Casques bleus dans le Sud, tandis que l'armée israélienne doit se retirer sur une période de 60 jours qui prendra fin le 26 janvier. Un mécanisme de surveillance réunissant la France, les États-Unis, le Liban, Israël et la force de paix de l'ONU au Liban (Finul) a été mis en place pour surveiller son application. L'accord s'appuie notamment sur l'application de la résolution 1701 de l'ONU, stipulant notamment que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus peuvent être déployés dans le sud du Liban.
Malgré les violations de cet accord, des sources françaises ont estimé vendredi que l'application du cessez-le-feu est entrée dans une « dynamique » permettant d'entamer « sur une large échelle » le retrait des forces israéliennes et le déploiement de l'armée libanaise dans le Sud. Le déplacement conjoint des ministres français des Armées et des Affaires étrangères, Sébastien Lecornu et Jean-Noël Barrot, puis celui de l'envoyé américain Amos Hochstein le 6 janvier, a permis « d’insuffler une nouvelle dynamique », a estimé un responsable français sous couvert de l'anonymat cité par l'AFP. Cela a « donné un appui politique au mécanisme et permis de commencer véritablement le retrait sur une large échelle des forces israéliennes et le redéploiement des forces libanaises du sud du (fleuve) Litani », selon lui.
A ce stade, 4 500 soldats de l'armée libanaise ont été déployés dans le sud du pays et 10 000 autres doivent l'être à terme, tandis qu'un tiers des forces israéliennes présentes au Liban se sont retirées. Ce retrait israélien débute par le Sud-Ouest, dans une zone comprise entre Naqoura et Rmeich, où l'armée libanaise est en passe d'occuper dix points. Viendra ensuite la zone centre, puis une dernière à l'Est, se terminant au niveau des Fermes de Chebaa. « Dans les 15 jours (qui restent), des progrès sont réalisables », a estimé un autre responsable français, évoquant les 60 jours prévus pour le retrait israélien.
Entre-temps, les Israéliens « continuent à détruire des infrastructures du Hezbollah », telles que des tunnels, selon lui. Le nombre d'allégations de violations du cessez-le-feu - plus d'une cinquantaine dénoncées par Beyrouth dans la semaine qui a suivi le début de la trêve - « a baissé des deux côtés », a-t-il ajouté. Ce responsable note que le Hezbollah « respecte pour l'instant l'abandon de toute présence visible au sud du Litani » et une « vraie implication » de l'armée libanaise dans le démantèlement des infrastructures de la milice chiite dans la zone.
Ils n’ont toujours pas compris que le moindre mouvement ou transfert d’armes est surveillé et neutralisé… le Hezbollah cherche par tous les moyens à Se réorganiser mais c’est fini !! Terminé!!
20 h 19, le 10 janvier 2025