Quand les drones meurtriers auront disparu,
Quand les bombes se seront tues, emportant leur vacarme,
Le ciel s’éclairera d’ailes légères, volant sur Beyrouth,
Ville au charme retrouvé,
Et, comme par miracle,
Le Liban recouvrera son âme lumineuse.
Les expats reviendront, le cœur battant,
Pour serrer dans leurs bras leurs mères, leurs frères, leurs amis.
La pluie lavera la terre des cendres amères,
Et le grondement de l’hiver remplacera celui des obus.
La guerre s’effacera, laissant la vie reprendre sa place.
Dans Beyrouth, les klaxons s’élèveront comme une étrange symphonie,
Les marchands ambulants retrouveront leurs coins de trottoir,
Et des chants de chorales empliront les églises aux vitraux réparés.
Noël, cette année-là, sera un feu d’espoir :
On refera la fête,
On étouffera les défaites,
On rebâtira, plus forts, plus droits.
Les immeubles éventrés céderont la place à des édifices neufs,
Leurs fondations ancrées dans cette résilience
Qui coule dans le sang de ce peuple unique.
Cette guerre, ce cauchemar sans fin,
On la reléguera au rang des souvenirs flous,
Comme un vieux film usé dont les détails s’effacent,
Même pour ceux qui en furent les acteurs brisés.
Et quand tout ça sera fini…
Le drapeau libanais flottera haut sur les collines,
Cette terre mille fois blessée,
Mais jamais vaincue.
Les premiers flocons couvriront ses montagnes sacrées,
Et les chants de Noël se mêleront à l’appel du muezzin,
Formant un écho d’unité.
On oubliera, oui, comme seuls les
Libanais savent le faire.
On oubliera tout, ou presque…
Et quand tout ça sera fini,
On recommencera.
Encore.
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