Une fillette de 6 ans, Sajida Chouman, tuée à Wadi Khaled dans le Akkar, et une femme blessée à Souaïka (caza de Tripoli). Voici le bilan des victimes des tirs de réjouissance de la Saint-Sylvestre au Liban, selon une source sécuritaire informée sous couvert d’anonymat, à L’OLJ. Selon elle, les tirs ont également entraîné des dégâts matériels, brisant notamment des panneaux solaires et endommageant des véhicules.
Cette réalité sévit au Liban malgré la législation, les fatwas des chefs religieux et les mises en garde préalables des autorités à la population, depuis la guerre civile de 1975. Mais les habitudes ont la vie dure. Chaque événement social continue d’être accompagné de tirs de célébrations, chaque maisonnée comptant immanquablement des armes.
Adoptée en 2016, la loi n° 71 punit pourtant d’une peine d’emprisonnement de six mois à trois ans toute personne tirant en l’air avec une arme à feu, en sus d’une amende équivalant à huit à dix fois le salaire minimum officiel et l’interdiction à vie de détenir une telle arme. Si le tir est mortel, la peine est commuée en travaux forcés pour une période allant de 10 à 15 ans. Mais cette loi peine à être appliquée, d’autant qu’il est difficile d’identifier le ou les responsables.
Coopération entre l'armée et les FSI
Selon la source sécuritaire, « plusieurs personnes ont été arrêtées après le Nouvel An par les Forces de sécurité intérieures (FSI) et l’armée libanaise ». Mais aucun bilan n’a été publié pour l’instant, car l’enquête est toujours en cours et « le travail se poursuit ». « Un bilan sera bientôt publié, après la clôture de la collecte des informations, des dénonciations et de l’enquête », précise-t-elle, évoquant une coopération entre l’armée libanaise et les FSI sur la question.
C’est dans ce cadre que l’armée libanaise a effectué des descentes dans les localités de Laboué et de Hermel dans la Békaa nord, à la recherche de personnes ayant tiré en l’air, la veille du Nouvel An, en violation de l’interdiction relayée par l'armée et les autorités.
Un rapport du centre de recherche Information International, basé à Beyrouth a observé fin 2023 que les balles perdues tirées lors de mariages, de funérailles et, à la marge, lors d’altercations individuelles, ont tué 81 personnes et blessé 169 autres entre 2010 et 2021. En 2023, 7 personnes ont été tuées par une balle perdue, selon un décompte réalisé par L’Orient Today. L’une d’elles, Naya Hanna, 7 ans, tuée début août dans la cour de récréation de son école à Hadath (banlieue de Beyrouth) par un tir célébrant la fin des examens officiels, avait particulièrement choqué l’opinion publique.
Ah le males libanais, males alpha mais tellement beta. Faut vraiment etre a ce point vide de tout et plein de soi même pour faire de telles conneries.
12 h 10, le 03 janvier 2025