Les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont annoncé mercredi avoir arrêté un suspect qui aurait tué son ami par balle lors de tirs de célébration au premier jour du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, le 27 novembre, dans la banlieue sud de Beyrouth.
Mercredi dernier, une vidéo qui a fait le tour des réseaux montrait des individus roulant à moto, brandissant des drapeaux du Hezbollah et en train de tirer en l'air pour célébrer la fin des combats qui avaient débuté en octobre 2023 avant de intensifier au cours des deux derniers mois. Les images montrent ensuite un jeune homme chutant d'une moto après avoir été touché par une balle dans le dos. Un autre homme, assis derrière lui, apparaissait armé d'un pistolet.
#رصاص الإبتهاج يقتل شابّاً عن طريق الخطأ pic.twitter.com/GeAkrPKJzT
— Spot Shot (@spotshotlebanon) November 27, 2024
Selon la police, Kh. A., un Palestinien de 24 ans, « blessé par balle à la hanche », a succombé à ses blessures peu après avoir été hospitalisé. L'enquête a permis d'identifier l'homme qui l’accompagnait lors de l’incident : il s'agit d'un ressortissant turc, H. K., également âgé de 24 ans. Ce dernier se serait livré à la police le lendemain de l'incident.
Lors de son interrogatoire, il a affirmé que la balle qui avait touché son ami provenait « d'une trajectoire inconnue », assurant avoir lui-même transporté la victime à l’hôpital. « Confronté aux preuves qui montrent que la victime avait été touchée par une balle tirée par derrière, à droite, il a fini par avouer que l'un de ses tirs avait accidentellement atteint son ami », indique le communiqué des FSI. Selon le texte, le suspect a affirmé en outre avoir « perdu son arme en allant à l'hôpital ». L'homme a été déféré devant les autorités judiciaires compétentes, conclut la police.
Des tirs nourris en guise de joie ont été recensés à travers le Liban à l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. Ce genre de pratique constitue un fléau endémique au Liban. Selon un rapport du centre de recherche Information International, basé à Beyrouth, les balles perdues tirées lors de mariages, de funérailles et, à la marge, lors d’altercations individuelles, ont tué 81 personnes et blessé 169 autres entre 2010 et 2021 au Liban. En 2023, 7 personnes ont été tuées par balle perdue, selon un décompte effectué par notre publication.
Adoptée en 2016, la loi n° 71 punit d’une peine d’emprisonnement de six mois à trois ans toute personne tirant en l’air avec une arme à feu, en sus d’une amende équivalant à huit à dix fois le salaire minimum officiel et l’interdiction à vie de détenir une telle arme. Si le tir est mortel, la peine est commuée en travaux forcés pour une période allant de 10 à 15 ans.