
Le hall des arrivées à l'AIB au cours de l'été 2024. Photo d'illustration Mohammad Yassine/L'OLJ
La femme et la fille de Doreid el-Assad, un cousin du président syrien déchu Bachar el-Assad, ont été arrêtées à l'Aéroport international de Beyrouth (AIB) alors qu'elles tentaient de voyager avec de faux passeports, a confirmé à L'Orient-Le Jour une source à la Sûreté générale (SG) qui n'a pas précisé la date de leur arrestation.
Doreid el-Assad, qui n'est autre que le fils de Rifaat el-Assad, frère de l'ancien président Hafez el-Assad, a pour sa part été autorisé à voyager car il était muni d'un passeport valide, indique la Sûreté, qui ne précise pas sa destination. Selon certains médias, la famille comptait se rendre au Caire. Selon des sources de sécurité libanaises citées par les agences Associated Press et Reuters, Rifaat el-Assad, lui, aurait pris un avion à l'AIB la veille de l'arrestation des deux femmes, en utilisant son vrai passeport. Il se serait rendu à Dubaï, selon Reuters.
Ancien commandant des Brigades de Défense, Rifaat el-Assad avait quitté son pays en 1984 après une tentative ratée de coup d'État contre son frère Hafez. Se présentant comme un opposant à Bachar el-Assad, il est rentré en Syrie en 2021 après 37 ans d'exil en France, pour échapper à une condamnation à 4 ans de prison qui lui avait été infligée en France pour blanchiment en bande organisée et détournement de fonds publics syriens. Il est par ailleurs poursuivi par le parquet fédéral suisse pour des crimes de guerre et crimes contre l'humanité lors du massacre de Hama en 1982.
Des responsables libanais cités par Reuters ont déclaré que « de nombreux membres » de la famille Assad s'étaient rendus à Dubaï depuis Beyrouth et que d'autres étaient restés au Liban depuis que la famille a été renversée. Les autorités libanaises n'ont pas reçu de demandes d'Interpol pour les arrêter, y compris Rifaat, ont indiqué les responsables.
Interrogé lundi sur le transit de certaines figures du régime syrien par la capitale libanaise après le départ de Bachar el-Assad le 8 décembre, le ministre sortant de l'Intérieur Bassam Maoulaoui avait indiqué que les services de sécurité enquêtent « sur de possibles entrées de responsables syriens au Liban effectuées de manière illégale ». Il avait par ailleurs démenti la présence au Liban de Ali Mamlouk, responsable sécuritaire proche d'Assad. « Nous avons distribué sa photo pour l'arrêter le cas échéant. Nous avons également distribué une demande d'Interpol d'arrêter Jamil Hassan », ancien chef des renseignements de l'armée de l'air syrienne sous le régime Assad, avait-t-il encore dit.
Selon des médias locaux, plusieurs responsables de l’ancien régime syrien, dont certains font l’objet de mandats d’arrêt internationaux, étaient récemment arrivés dans la capitale libanaise et seraient ensuite repartis via l'AIB. De son côté, Bassam Maoulaoui avait confirmé que l’épouse et le fils de Maher el-Assad, frère du président syrien déchu et ancien commandant en second du régime, avaient quitté clandestinement le Liban par l'AIB. Une vingtaine de militaires syriens ont également été arrêtés la semaine dernière par la Sûreté générale alors qu'ils fuyaient la Syrie, selon les autorités. Toutefois, selon M. Maoulaoui, les personnes qui ne sont pas recherchées sont libres d'entrer et de sortir librement du Liban par les points de passage légaux.
Une passoire est une passoire quelque soit la maille choisie...
21 h 47, le 28 décembre 2024