
La frappe israélienne sur la plaine de Taraya, dans la région de Baalbeck, dans la nuit du 24 au 25 décembre 2024. Photo obtenue par notre correspondante Sarah Abdallah
Une frappe israélienne a visé, dans la nuit de Noël, de mardi à mercredi, une maison de la périphérie de Taraya, dans la région de Baalbeck, au Liban, selon les sources de notre correspondante Sarah Abdallah. Il s'agit du premier bombardement mené par l'aviation israélienne sur la vallée de la Békaa depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël, le 27 novembre. Au Liban-Sud, l'armée israélienne a poursuivi ses tirs et dynamitages de maisons dans des localités frontalières, selon les informations de notre correspondant local Mountasser Abdallah, alors que les autorités ont à nouveau réclamé mardi soir la fin des violations du cessez-le-feu par l'Etat hébreu.
Dans la nuit, un missile israélien a visé, vers 3 h du matin, une maison de deux étages dans la plaine de Taraya, à l'ouest de Baalbeck, près des rives du Litani. Des ambulances se sont rendues sur les lieux dès la nuit. Ce bombardement n'a pas fait de victimes, selon les sources de notre correspondante. S'exprimant sous anonymat, une source de sécurité locale a indiqué à l'AFP que la frappe, aux alentours de 02h40, a visé « des entrepôts qui appartiendraient au Hezbollah ».
Parallèlement, des drones ont survolé à une basse altitude mercredi matin plusieurs régions du Liban dont la banlieue sud de Beyrouth.
Et dans l'après-midi, des tirs d'artillerie israéliens ont visé Maroun el-Ras et Yaroun, dans le caza de Bint Jbeil au Liban-Sud, provoquant l'incendie d'une maison de Maroun el-Ras, selon nos informations. Plusieurs bâtiments de la périphérie de Houla et Meis-el-Jabal ont également été piégés par l'armée israélienne, qui les a fait exploser.
La Défense civile a pour sa part annoncé dans un communiqué avoir retrouvé à Khiam, sur le site d'une précédente frappe israélienne dans le quartier de Jalajiyé, trois dépouilles mortelles dans les décombres. Les secouristes de la Défense civile poursuivront leurs opérations à Khiam, qui a connu avant la trêve plusieurs semaines de combats acharnés entre le Hezbollah et l'armée israélienne.
Dans une plainte contre Israël au Conseil de sécurité de l'ONU, qui doit être déposée par la mission permanente libanaise, le ministère des Affaires étrangères a cité « plus de 816 violations » israéliennes du cessez-le-feu entre le 27 novembre et le 22 décembre, notamment le « bombardement de villages frontaliers libanais, la pose d'explosifs dans les maisons, la destruction de zones résidentielles et la coupure de routes ». Selon notre décompte, les bombardements israéliens sur le Liban depuis le début de la trêve ont fait au moins 36 morts.
Réunion du comité de surveillance au Sérail
L'accord de cessez-le-feu prévoit un délai de 60 jours pour que l'armée israélienne se retire du Liban-Sud, où elle avait lancé une offensive terrestre le 30 septembre, tandis que l'armée libanaise se déploiera dans la région qui doit être évacuée par le Hezbollah. Un comité international est, lui, chargé de surveiller l'application de ces termes de l'accord et comprend des représentants des États-Unis, de la France, de la Force intérimaire de l'ONU au Liban et des armées libanaise et israélienne. Plusieurs membres de ce comité, à l'exception évidemment de la partie israélienne, se sont réunis mardi soir au Grand Sérail avec le Premier ministre sortant, Nagib Mikati.
Le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati (au centre), avec des membres du comité de surveillance du cessez-le-feu, au Grand Sérail à Beyrouth, le 24 décembre 2024. Photo X/@grandserail
À l'issue de cette réunion, à laquelle étaient présents les généraux américain Jasper Jeffers, qui dirige ce comité, français Guillaume Ponchin, libanais Edgar Lawandos, et le chef de la Finul, Araldo Lazaro, M. Mikati a réitéré son appel à un arrêt des violations israéliennes et un retrait « immédiat » de l'armée israélienne du Liban-Sud. « Le Liban est engagé à respecter les termes de l'accord, mais Israël continue de commettre des violations, ce qui est inacceptable », a-t-il lancé, selon un communiqué publié par le Sérail. Il a encore insisté sur le fait que le comité doit « faire pression » sur Tel-Aviv pour que l'accord soit respecté.
Ils ne comprendront, décidément, pas qu'israel partout où ils seront, les pourchassera, l'époque des depots d'armes dissimulés dans des maisons est révolue..
18 h 16, le 25 décembre 2024