Un rayon de supermarché dans les environs de Beyrouth. Photo d'illustration/P.H.B.
L’indice des prix à la consommation (IPC), qui mesure la progression des prix en livres libanaises dans le pays, a de nouveau pris plus de 2 % en novembre en rythme mensuel, deux mois après avoir enregistré sa seule baisse en deux ans et demi.
Cette hausse de 2,3 % est très légèrement plus prononcée qu’en octobre (+2,02 %) et fait passer le taux d’évolution annuel à fin novembre à 15,38 %, contre 15,68 % un mois plus tôt, selon les derniers chiffres publiés lundi par l’Administration centrale des statistiques (ACS), rattachée à la présidence du Conseil des ministres. Le taux de change est étranger à ces variations vu qu’il est à peu près stable depuis plus d’un an désormais, à 89 500 LL pour un dollar.
Le contexte a cependant beaucoup changé d’un mois à l’autre, vu que les bombardements israéliens qui ont ravagé des pans entiers du Liban-Sud, de la Békaa et de la banlieue sud de Beyrouth ont cessé depuis que le cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hezbollah est devenu effectif le 27 novembre dernier.
L’activité économique a logiquement repris quelques couleurs depuis, bien aidée par les soldes de novembre, le début d’une période de fêtes à laquelle une partie de la diaspora va finalement participer, et les aides annoncées puis versées par le Hezbollah aux Libanais appartenant à leur base communautaire dont les logements ont été endommagés ou détruits.
Hausse dans toutes les mohafazats
Contactés en début de mois, plusieurs représentants du secteur privé ont partagé une certaine forme d’optimisme pour la suite, alors que le cessez-le-feu est prévu pour une durée de 60 jours. Dans ce contexte, les importateurs ont augmenté certains prix, comme l’a confirmé il y a quelques jours à L’Orient-Le Jour le directeur général du ministère de l'Économie, Mohammad Abou Haidar, ce qui laisse présager que la tendance haussière de l'IPC se prolonge en décembre.
Au niveau des sous-indice qui forment l’IPC, l’ACS relève que les trois plus fortes hausses mensuelles ont été enregistrées au niveau des frais de logement (+3,14 %), des denrées alimentaires et boissons non alcoolisées (+3,03 %), ainsi que des dépenses de santé (+2,82 %). Seuls les prix du transport ont baissé en rythme mensuel (-0,31 %).
En rythme annuel, la plus forte hausse est celle de la catégorie des « biens et services divers », qui regroupe toutes les références n’entrant dans aucune des autres sous-indices (+35,31 %). Suivent, là aussi, les denrées alimentaires et boissons non alcoolisées (+23,19 %) et des dépenses de santé (+23,02 %). Les seules baisses en rythme annuel sont au niveau des prix de l’ameublement (-1,46 %) et des transports (-0,33 %).
Enfin, l’IPC a augmenté en rythme mensuel dans toutes les mohafazats, avec le Mont-Liban en tête (+3,04 %), devant le Liban-Nord (+2,33 %), le Liban-Sud (+1,40 %), Beyrouth (+1,39 %), la Békaa (+0,98 %) et Nabatiyé (+0,89 %).