Dans l’ombre douce de la nuit, la flamme d’une bougie danse, elle vacille prête à s’éteindre puis se redresse et brille de mille feux. J’aime contempler la crèche à la lumière d’une bougie.
Elle raconte un monde de simplicité, de paix, d’éternité. C’est comme une évasion hors du temps. Une parenthèse enchantée. Dans le creux de mon âme fatiguée, soufflent une chaleur et l’espoir que des choses extraordinaires peuvent naître de l’humilité, de la bienveillance, de la tolérance...
Entre les branches du sapin, la main de mon père ajuste les lumières...
Les effluves s’échappent des marmites, patrimoine d’amour de maman. Un bouquet de saveurs et d’odeurs. Des traditions qui font la richesse de chaque famille. Une voix cristalline s’élève empreinte d’une émotion douce et profonde, les chants de Noël prennent une dimension presque céleste. Des éclats de rire autour d’un repas, sanctuaire de souvenirs.
Le monde entier tient dans une nuit.
Nous sommes un peuple qui marche, trébuche et se relève. Un peuple dans un monde cruel. Un peuple qui pleure, mais aussi un peuple qui rit parce qu’il a été touché par la grâce. Un peuple fort d’avoir tellement souffert. Nous célébrons Noël sans peur et sans honte dans un monde désabusé, exempt d’humanité, de valeurs, d’amour. Un peuple qui n’a pas peur de réunir plusieurs générations sous le même toit. Le bonheur est dans la présence de ceux qu’on aime.
Chaque célébration renforce les liens, crée des souvenirs, des sentiments d’appartenance, une continuité culturelle et affective.
La bougie s’est éteinte, il est temps de se mettre au lit et de rêver à un monde simple suspendu dans le silence, comme une promesse de renouveau. Demain les premiers rayons de soleil vont déchirer les ténèbres et l’angoisse. Demain c’est Noël, un nouveau souffle de vie.
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Le Liban est le phénix
18 h 05, le 14 décembre 2024