Le cheikh salafiste Ahmad el-Assir, qui est détenu au Liban depuis 2015 et purge une peine de prison à perpétuité, a appelé les autorités libanaises à clôturer le dossier des islamistes et à bâtir avec la population syrienne des relations de bon voisinage, quelques jours après la chute du régime de Bachar el-Assad le 8 décembre et le contrôle de la capitale syrienne par les rebelles, dirigés par le chef du groupe islamiste Hay'at Tahrir al-Cham (HTC), Abou Mohammad al-Jolani.
Dans la foulée, les partisans du cheikh salafiste ont organisé vendredi un sit-in à Abra, dans la banlieue de la ville de Saïda au Liban-Sud, pour réclamer sa libération et celle des islamistes, demandant la clôture du dossier.
« Assez d’injustice ! », a lancé Ahmad el-Assir dans une courte vidéo publiée jeudi par la chaîne digitale de la télévision Al Jazeera, invitant les autorités libanaises « à lever l’injustice contre toute victime », notamment contre « les islamistes ou ceux dits islamistes qui font l’objet d'une guerre d’élimination ». Et pour cause, a-t-il précisé, « la majorité des dossiers des islamistes ou considérés comme tels sont liés aux événements en Syrie ». « Ce dossier doit être clôturé de manière totale et définitive », a insisté le cheikh salafiste.
Le cheikh Assir a été condamné le 21 août 2021 par le tribunal militaire à vingt ans de travaux forcés pour avoir combattu l’armée libanaise à Bhanine au Liban-Nord en 2014. Un verdict de peine capitale avait déjà été prononcé en 2017 contre le prédicateur sunnite, arrêté pour les affrontements qui avaient eu lieu en juin 2013 à Abra entre des islamistes qu'il menait et l’armée libanaise. Dix-huit soldats et onze miliciens avaient été tués dans ces combats. Ses compagnons avaient été condamnés à dix ans de travaux forcés.
Ahmad el-Assir, qui était en cavale, avait été arrêté à l'aéroport de Beyrouth le 15 août 2015. Ayant changé son apparence physique, il était quasi-méconnaissable à cette époque. Il était muni d'un faux passeport et tentait de fuir vers l'Égypte. Ses proches et d'autres détenus islamistes manifestent régulièrement pour réclamer une amnistie.
Saluant « la fin de l’injustice contre le peuple syrien », Ahmad el-Assir a par ailleurs invité les responsables libanais à veiller à l’établissement de relations de bon voisinage avec la Syrie. « Nous demandons aux responsables libanais de veiller rapidement à l’établissement des meilleures relations possibles avec la population syrienne, sur base de l’honnêteté, de l’équité et des relations de bon voisinage », a-il observé.
Le prédicateur a également demandé aux autorités libanaises de veiller à l’intérêt du Liban et de se pencher sur le vivre-ensemble. « La guerre et les événements de 2015, jusqu’à ceux d’aujourd’hui, nous poussent tous à repenser l’intérêt de notre pays, d’où la nécessité d’identifier les obstacles qui entravent la bonne application des slogans prônant la coexistence », a-t-il conclu, espérant par le fait même que « la population de Gaza soit enfin délivrée ».
Sit-in de partisans à Abra
Des dizaines de partisans de Ahmad al-Assir et les familles des personnes arrêtées lors des accrochages de Abra ont organisé une marche de protestation devant la mosquée Bilal ben Rabah de la localité, après la prière musulmane du vendredi, appelant à la libération du cheikh salafiste et des détenus islamistes, et à la clôture du dossier des incidents de Abra.
Brandissant banderoles et photos du cheikh, scandant slogans et chants, les protestataires ont parcouru les rues, entourés d’un dispositif sécuritaire mis en place par l'armée libanaise.
Devant la mosquée où ils ont prononcé des discours, les manifestants ont accusé le Hezbollah, particulièrement l’un de ses responsables, Wafic Safa, et l’ancien député dissident du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), Chamel Roukoz, de « s’être impliqués dans les événements de Abra pour porter préjudice au cheikh Ahmad el-Assir et à ses compagnons ».
Le couard qui critiquait AlAssir était habité par la même couardise devant le Hezbollah à l’époque où cet homme affrontait seul ces gens là protégés et légitimés par les Aounistes!
15 h 23, le 15 décembre 2024