Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a affirmé mercredi soir, dans un entretien sur la chaîne Hala London, qu'il était prêt à se porter candidat à la présidentielle s'il parvenait à obtenir suffisamment de soutien politique, estimant qu'il faudrait organiser des élections législatives anticipées au vu de grands changements en cours dans la région et le pays.
Sur la chaîne basée au Royaume-Uni, le chef des FL a estimé qu'il fallait « s'efforcer lors de la session du 9 janvier d'élire un nouveau président ». Les députés sont appelés à voter à cette date pour un nouveau chef de l'Etat, un poste vacant depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022.
Samir Geagea a dans ce cadre affirmé qu'il était prêt à être candidat à la magistrature suprême « lorsqu'il y aura un minimum de blocs parlementaires » qui l'accepteront. « Une candidature n'est pas un acte héroïque. Si un nombre suffisant de blocs soutient ma candidature, je me présenterai bien sûr. Nous faisons de la politique pour occuper les postes nécessaires à la mise en œuvre de notre programme politique », a-t-il ajouté, soulignant que désormais, tout ce qui avait été dit et écrit sur la présidentielle « appartenait au passé ». « Les noms proposés auparavant l'étaient dans le contexte de l'époque. Aujourd'hui, nous sommes dans une nouvelle situation », a-t-il souligné, et ce en raison de « nombreux changements » dans la région et le pays, évoquant le cessez-le-feu et la chute du régime Assad en Syrie. « Dans ce contexte de transformations, est-il raisonnable de continuer à discuter de la présidence comme nous le faisions avant ? » s'est-il interrogé.
Le « souhait le plus cher »
Le leader maronite est allé encore plus loin. « Mon souhait le plus cher est qu’il y ait un président élu le 9 janvier, mais j’ai le sentiment que certains groupes parlementaires abordent les choses comme avant, ce qui ne mènera pas à l’élection d’un président de la République », a-t-il regretté. Il a ajouté que, « sans rien proposer ni demander, il serait peut-être temps de penser à des élections législatives anticipées. » « Si le Parlement reste celui élu en 2022 », et dans lequel aucun bloc n'a de majorité claire, « comment pourrait-on faire face à une nouvelle situation », a-t-il souligné.
Concernant la guerre au Liban, entre le Hezbollah et l'armée israélienne, il a estimé que le gouvernement libanais « n'ayant pas pris la décision d'entrer en guerre, ce qui était le fait d'un parti », c'est à ce dernier « d'assumer le coût de la reconstruction ». Il a ajouté que l'Iran, parrain du parti chiite, devait également financer cette reconstruction.
Les ambitions expansionnistes de la Syrie au Liban
Il a estimé que les « ambitions expansionnistes syriennes au Liban » risquent de se poursuivre, dans une certaine mesure, ce qui est selon lui du à « l'existence d'un grand Etat, voisin d'un plus petit ». Toutefois, cette dynamique avait été « exacerbée par le parti Baas » du régime syrien, et elle ne devrait dans le futur « pas atteindre le niveau de ce qu'il s'est passé avec les Assad ». Il a en outre appelé, concernant la présence possible au Liban de responsables du régime syrien, notamment certains qui feraient l'objet de mandats internationaux, à ce que Beyrouth « respecte la loi libanaise et le droit international ». Il a encore appelé à annuler « tous les accords entre le Liban et la Syrie d'Assad », exprimant son optimisme que « dans les prochains mois, les bases du dossier des réfugiés syriens seront réglées ».
Interrogé sur le sort des armes du Hezbollah après l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, Samir Geagea a estimé que cette question « est réglée ». « Les arrangements sont clairs, ils ont été négociés au nom du Hezbollah et ne peuvent pas être interprétés autrement : la résolution 1701 doit être appliquée, tout comme les résolutions 1559 et 1680 », qui appellent au désarmement des milices.
En tous cas ce que j’attends de Samir Geagea en tant que chef des Forces Libanaises et de toute l’opposition, c’est que si le 9 janvier Berry laisse repartir les députés sans avoir élu de président, ils mobilisent leurs partisans et tous les patriotes de bonne volonté dans la rue pour les ramener de force et les séquestrer dans le Parlement jusqu’à ce qu’ils acceptent d’élire un président digne de ce nom, c’est à dire qui au vu de la situation dans laquelle le Hezbollah nous a entraînés depuis 1 an, prenne la ferme résolution de le désarmer IMMÉDIATEMENT.
07 h 27, le 13 décembre 2024