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Politique - Liban

Au Liban, de premiers incidents contenus après la chute du régime Assad

À l’échelle nationale, seule une poignée d’incidents sporadiques ont jusque-là été recensés par les Forces de sécurité intérieure.

Au Liban, de premiers incidents contenus après la chute du régime Assad

Des Syriens et des Libanais célébrant la chute du régime Assad le 8 décembre 2024, à Tripoli, au Liban-Nord. Ibrahim Chalhoub/AFP

Aussitôt la prise de Homs annoncée, Libanais et Syriens sont descendus par centaines dans les rues pour fêter la chute de Bachar el-Assad. Pâtisseries, concert de klaxons, feux d’artifice, drapeaux et chants révolutionnaires étaient de sortie dimanche à travers le Liban, donnant lieu à des scènes de liesse rassemblant les nombreux opposants syriens présents dans les régions sunnites et chrétiennes du pays du Cèdre : de Tripoli à Saïda, en passant par plusieurs localités dans le Akkar, le Chouf, la Békaa, le Mont-Liban et à Beyrouth, une grande partie du Liban célébrait à l’unisson le renversement du régime qui y a exercé sa tutelle pendant des décennies.

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Ces scènes, semblables à celles aperçues à Alep, Hama, Homs puis Damas au gré de l’offensive fulgurante des rebelles syriens, pouvaient laisser craindre un potentiel réveil des vieilles rancœurs, la question syrienne et le rapport au régime ayant toujours divisé les Libanais. À Tripoli, qui a été ces dernières décennies le théâtre de sanglants affrontements entre les quartiers de Bab el-Tebbané (à majorité sunnite et anti-Assad) et de Jabal Mohsen (à majorité alaouite et pro-Assad), seuls des habituels « tirs de joie » ont été à déplorer. « Il était attendu qu’une telle situation provoque ce genre de réactions spontanées dans de telles circonstances. Mais tout est resté sous contrôle », comme le confirme une source sécuritaire souhaitant garder l’anonymat. « Les forces de sécurité et l’armée avaient anticipé ce genre d’événements, et c’est pourquoi de nombreux effectifs ont été déployés dans les zones les plus sensibles pour prévenir tout débordement et faire en sorte qu’il n’y ait pas de blessés ou d’importants dégâts matériels », précise-t-elle.

Bureaux du Baas et du PSNS saccagés

À l’échelle nationale, seule une poignée d’incidents sporadiques ont été recensés par les Forces de sécurité intérieure (FSI). Dans le Akkar, à Halba, un groupe de jeunes manifestants a forcé l’entrée du bureau du parti Baas pour le saccager. Des portraits de l’ex-président syrien et de son père Hafez el-Assad ont ainsi été décrochés puis jetés dans la rue pour les livrer à la vindicte populaire, sans que cela ne donne lieu à des troubles sécuritaires majeurs. Quelques heures plus tôt, un bureau du Parti social nationaliste syrien (PSNS) a également été brûlé aussi dans le Akkar, tandis qu’un autre était pris d’assaut à Raouché, dans l’ouest de Beyrouth.

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« On pouvait pourtant craindre que certains appels à la violence lancés sur les réseaux sociaux, comme celui invitant à attaquer l’ambassade d’Iran à Ouzaï, soient suivis de faits », estime le criminologue Omar Nachabé, auteur d’études sur les prisons au Liban. Cependant, « après une guerre aussi meurtrière et destructrice, il paraît peu probable que des groupes aient envie de se lancer dans une guerre civile. D’ailleurs, le ton employé par les acteurs politiques ces derniers temps, y compris du côté du Hezbollah, penche plutôt du côté de l’apaisement et du rapprochement national dans le but d’élire un président », analyse-t-il. Après 14 mois de guerre entre le Hezbollah et Israël, au moins 4 047 personnes ont été tuées au Liban, selon le dernier bilan du ministère de la Santé. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 27 novembre dernier, plus d’une dizaine de personnes ont été tuées au Liban par des frappes israéliennes, alors que les deux parties s’accusent régulièrement de violer l’accord de trêve.

Rixe à Khandak el-Ghamik

À Achrafieh, sur la place Sassine, des appels ont été directement lancés dimanche soir à l’adresse de Haret Hreik en marge des célébrations organisées par les Forces libanaises et les Kataëb : « Le temps est venu pour le Hezbollah de rendre ses armes », clamait par exemple le député (Kataëb) de Beyrouth Nadim Gemayel. Cependant, une échauffourée a éclaté dans les alentours de l’avenue Béchara el-Khoury. Alors que les festivités battaient leur plein dans le même temps dans le quartier sunnite de Tarik el-Jdidé, un groupe de jeunes hommes brandissant un drapeau de la révolution syrienne a pénétré à dos de scooter dans celui de Khandak el-Ghamik. Une démarche aventureuse dans cette zone contrôlée par le tandem chiite, allié historique du régime syrien, et d’où étaient déjà partis cinq ans plus tôt des groupes de contre-révolutionnaires hostiles à la thaoura d’octobre 2019. De quoi donner lieu à une rixe impliquant une grosse dizaine de personnes. « Il y a eu des provocations, des insultes, puis une bagarre a éclaté comme cela peut souvent arriver dans ces quartiers divisés qui se trouvent les uns à côté des autres, reprend la source sécuritaire précitée. L’armée a pu intervenir rapidement pour séparer les deux groupes. L’histoire s’est terminée sans faire de blessés. »

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L’incident semble toutefois avoir laissé quelques traces : lundi soir, la rue Aïcha Bakkar, dans l’ouest de Beyrouth, a été bloquée par des habitants en signe de protestation contre l’arrestation de deux personnes qui auraient participé aux manifestations de la veille. Contactées par L’OLJ, les FSI ont nié avoir procédé à ces arrestations, laissant planer le doute sur les conditions dans lesquelles elles se sont déroulées…

Aussitôt la prise de Homs annoncée, Libanais et Syriens sont descendus par centaines dans les rues pour fêter la chute de Bachar el-Assad. Pâtisseries, concert de klaxons, feux d’artifice, drapeaux et chants révolutionnaires étaient de sortie dimanche à travers le Liban, donnant lieu à des scènes de liesse rassemblant les nombreux opposants syriens présents dans les régions sunnites...
commentaires (6)

Hallucinant d'avoir encore un PSN chez nous, comme si.... la france avait encore un partie nazis apres la chute d'hitler. Le PSN est responsable de l'assassinat d'un president Libanais et sont des collaborateurs du regime Assad. Leur place est soit en prison au Liban, soit les livrer en Syrie pour le HTC qui saura quoi en faire

Aboumatta

23 h 24, le 10 décembre 2024

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Commentaires (6)

  • Hallucinant d'avoir encore un PSN chez nous, comme si.... la france avait encore un partie nazis apres la chute d'hitler. Le PSN est responsable de l'assassinat d'un president Libanais et sont des collaborateurs du regime Assad. Leur place est soit en prison au Liban, soit les livrer en Syrie pour le HTC qui saura quoi en faire

    Aboumatta

    23 h 24, le 10 décembre 2024

  • C'est toujours navrant de constater à quel point certains éléments sunnites défendent leur révolution islamiste en Syrie, en provoquant d'autres islamistes qui cultivent le deuil d'un des pires bourreaux des Libanais. Et au milieu les Chrétiens qui paraissent être les seuls à être unanimement concernés par l'indépendance du LIBAN, par le "LIBAN D'ABORD", le Liban surtout. C'est clairement insupportable et désespérant

    Nicolas ZAHAR

    23 h 11, le 10 décembre 2024

  • PLUS D,UNE BALLE SONT TOMBEES DANS LE CAMP DES FOOTBALLEURS LIBANAIS. INTELLIGENCE ET MODERATION SONT DE RIGUEUR.

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    12 h 52, le 10 décembre 2024

  • PSNS LES PLUS GROS COLLABO ...

    Rize Lb

    11 h 56, le 10 décembre 2024

  • Le PSNS n’a pas sa place dans notre pays. On ne cesse de dénoncer cette aberration depuis des décennies il serait temps de le dissoudre et d’interdire tout parti étranger dans notre pays. Seuls les partis libanais désarmés doivent être autorisés à figurer dans notre paysage politique et social. VU ?

    Sissi zayyat

    11 h 05, le 10 décembre 2024

  • Le PSNS doit etre desarme et interdit!

    Cadmos

    05 h 19, le 10 décembre 2024

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