L'armée libanaise a annoncé, dimanche, qu'elle avait « renforcé » ses mesures de contrôle le long de la frontière entre le Liban et la Syrie, après la chute du régime de Bachar el-Assad et la prise de Damas par les rebelles. La frontière a en outre été rouverte en plusieurs points par l'armée et la Sûreté générale (SG) libanaise, malgré des frappes israéliennes nocturnes sur plusieurs postes frontaliers, afin de « faciliter » le retour de Syriens souhaitant rentrer dans leur pays, a confirmé à L'Orient-Le Jour une source au sein de la SG.
Contactée, cette source a affirmé que la SG a rouvert les postes frontaliers de Qaa et Masnaa en vue de « faciliter le retour des Syriens chez eux ». « La SG a totalement facilité le retour des Syriens. il suffit qu’ils arrivent au poste frontière et expriment leur volonté de revenir en Syrie. Parce que c’est ce qui nous importe le plus », ajoute cette source. Des centaines de personnes se trouvaient d'ailleurs au poste-frontière de Masnaa, depuis la nuit, pour rentrer au pays, tandis que d'autres hésitaient encore, selon notre reporter sur place Caroline Hayek.
Ouverture d'un passage illégal vers la Syrie
La source à la SG a encore indiqué que l’armée libanaise a également ouvert le passage frontalier « illégal » de Zamarani (entre Ersal et le Qalamoun syrien).
Dans un bref communiqué, l'armée a affirmé avoir renforcé ses « unités chargées de surveiller les frontières nord et est » et ses mesures de contrôle dans la zone. « Parallèlement, les unités déployées sur l'ensemble du territoire libanais mettent en œuvre des mesures exceptionnelles pour préserver la sécurité et protéger la paix civile », a ajouté la troupe, qui affirme que son commandement « suit de près la situation aux frontières et à l'intérieur du pays afin de prévenir toute menace à la paix civile ».
Plusieurs postes-frontières avaient été bombardés dans la nuit par l'armée israélienne, une énième fois depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre le Hezbollah et l’État hébreu le 27 novembre, tandis que la frontière principale avait été fermée dans la nuit à Masnaa en raison de l'avancée des rebelles sur Homs et Damas dans la nuit. Selon nos informations, le poste-frontière de Qaa-Joussé, celui de Qasr dans le Hermel et celui de Abboudiyé-Dabboussiyé ont été bombardés pendant la nuit. Au niveau du pont de Qmar, dans la région de Wadi Khaled dans le nord, les installations douanières et sécuritaires ont été incendiées du côté syrien, selon notre correspondant.
Évacuations
Des médias locaux avaient annoncé peu auparavant que l'armée et les forces de sécurité syriennes avaient évacué le côté syrien du poste-frontière de Masnaa. Le personnel frontalier en Syrie avait également évacué les postes du Nord, emportant avec lui matériel et documents, selon nos informations.
La Défense civile libanaise a, pour sa part, annoncé avoir transporté des personnes blessées par des tirs à Masnaa vers des hôpitaux de la Békaa, sans que les circonstances ne soient encore très claires. Ce passage frontalier avait été fermé à la circulation depuis samedi soir, rapporte notre correspondante.
Les rebelles syriens avaient annoncé la veille dans la nuit avoir pris Homs, grande ville stratégique du centre de la Syrie, puis quelques heures plus tard la capitale Damas et déclaré que le régime Assad était tombé.