Enfin, la guerre est terminée. Tout ce qui s’est passé m’a appris une vérité fondamentale : lorsque les gens se rassemblent main dans la main, rien ne peut les arrêter. Ni une frappe aérienne, ni une balle, ni un missile. Mais aujourd’hui, mes pensées sont ailleurs. Elles sont avec ceux qui se tiennent, désemparés, devant ce qui reste de leur maison, cherchant les photos de famille, le canapé sur lequel ils s’asseyaient, les souvenirs enfouis sous les décombres, à jamais perdus. Je pense à ces mères qui attendent toujours, espérant revoir leurs enfants… Mais ils ne sont jamais revenus. Elles prient pour qu’un autre bus arrive, un bus avec plus de soldats… Mais la réalité, c’est qu’il n’y a pas d’autre bus. Comment puis-je me tenir là, heureux qu’il y ait un cessez-le-feu, face à des gens qui ont perdu leur maison, leur famille, qui se sont perdus eux-mêmes mais continuent pourtant à sourire ? Ai-je même le droit d’être heureux ? Comment puis-je me sentir soulagé par ce cessez-le-feu quand le bruit d’une porte qui claque fait naître l’anxiété dans tout un pays, quand la sonnerie d’une notification sur un téléphone donne l’impression que des frappes aériennes sont sur le point de commencer? Réfléchissez bien : sommes-nous vraiment retournés à la normalité ?
Kevin ABILLAMA, 17 ans.
Bravo Kevin. Vous avez un bel avenir devant vous !
13 h 28, le 05 décembre 2024