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Politique - Focus

L’opposition réunie à Meerab : après la guerre, place au président et aux réformes

Les protagonistes du camp anti-Hezbollah ont abordé lors d’une table ronde le « profil » du futur chef de l’État.

L’opposition réunie à Meerab : après la guerre, place au président et aux réformes

Des députés de l’opposition réunis à Meerab, le 3 décembre 2024. Photo fournie par les Forces libanaises

Une semaine après le cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël, l’opposition a défini les grandes lignes de son action politique dans les semaines à venir. Celle-ci devrait être axée sur la consolidation du cessez-le-feu et, surtout, sur l’élection d’un président de la République lors de la prochaine séance électorale, fixée au 9 janvier. Les opposants réclament un président qui respecte la Constitution, l’accord de Taëf et celui du cessez-le-feu, mais aussi qui soit disposé à lancer le processus de réformes économiques exigées par la communauté internationale.

Les composantes de l’opposition ont choisi d’adresser un message au Hezbollah depuis Meerab, les Forces libanaises étant le groupe le plus large de ce camp et le principal adversaire local du parti chiite. Si ce camp veut profiter de « l’affaiblissement » du parti chiite à la suite de la guerre, il reste pragmatique. Car les protagonistes de l’opposition sont conscients que seule une large entente, dont ferait partie le Hezbollah, permettrait de mettre fin à la vacance à la tête de l’État.

Le chef des FL, Samir Geagea, a parrainé mardi une réunion des représentants des 31 députés regroupés au sein d’une frange de l’opposition (laquelle, au sens large, comprend aussi le bloc joumblattiste). Mais contrairement aux rendez-vous d’avril et d’octobre derniers, celui-ci s’est tenu en présence de certaines grosses pointures telles que Michel Moawad, député de Zghorta et ancien candidat à la présidentielle. Il y avait aussi plusieurs parlementaires FL, aux côtés de Nadim Gemayel et Salim Sayegh (Kataëb), ainsi que les trois députés de l’Alliance du changement (Waddah Sadek, Mark Daou et Michel Doueihy), entre autres indépendants. « Il s’agit d’une réunion qui a discuté de sujets cruciaux pour l’avenir du pays. L’opposition a donc voulu faire preuve d’unité. D’où le large éventail de personnalités présentes », commente Charles Jabbour, porte-parole des FL. Selon les informations de L’Orient-Le Jour, le cessez-le-feu scellé le 27 novembre a été longuement évoqué au vu des violations commises par Israël et de la toute première riposte du Hezbollah qui a ciblé lundi la zone contestée des collines de Kfarchouba. « Il est nécessaire de consolider le cessez-le-feu en appliquant les mécanismes approuvés par le gouvernement libanais, notamment pour ce qui est des résolutions internationales, ainsi que le déploiement de l’armée libanaise aux frontières », peut-on lire dans le communiqué publié à l’issue de la réunion.

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Les participants ont également discuté de la question de la présidentielle, et plus précisément du profil du futur chef de l’État. « Nous voulons un président qui respecterait la Constitution et rejetterait le triptyque “armée, peuple, résistance” cher au Hezbollah », souligne le député Adib Abdel Massih, indiquant toutefois que, contrairement aux attentes, les noms des présidentiables n’ont pas été abordés. « Nous nous sommes entendus pour nous réunir une nouvelle fois dans une dizaine de jours, afin de permettre aux divers protagonistes de poursuivre leurs contacts en vue de la tenue de l’élection », ajoute ce député du Koura, se faisant l’écho du communiqué publié à l’issue de la rencontre. « Nous allons intensifier nos contacts avec tous les blocs parlementaires pour tenter de nous entendre autour d’un candidat qui bénéficierait d’un large soutien », ont assuré les parlementaires qui se sont dits « attachés au profil requis pour édifier un État ». Il devrait s’agir donc d’un président qui « respecterait la Constitution et enclencherait le processus de réformes », comme on peut lire dans le texte. 

Bassil remet sa machine en marche

De son côté, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil – tout juste libéré de son entente avec le Hezbollah –, entend lui aussi lancer une nouvelle dynamique politique en quête d’un consensus sur la présidentielle. « Nous sommes conscients des grosses pressions internationales pour combler le vide à Baabda. Mais il faut qu’un parti chrétien s’active », affirme un proche collaborateur du leader aouniste. Celui-ci compte se rendre auprès des instances religieuses et politiques, dans une tournée entamée mardi par un entretien avec le mufti de la République, Abdellatif Deriane. « Nous avons discuté d’une liste de candidats avec les blocs parlementaires et plusieurs noms font l’objet d’une entente », a lancé M. Bassil à la suite de cet entretien. Selon les informations de L’OLJ, cette liste inclurait notamment Jihad Azour, ancien ministre sur lequel le CPL avait « convergé » avec l’opposition en 2023, Jean-Louis Cordahi, ex-ministre des Télécoms proche de l’ex-président Émile Lahoud, et Ziad Baroud, ex-ministre de l’Intérieur. Par contre, Gebran Bassil « est intraitable » dans son refus de certaines candidatures, dont celles du chef des Marada, Sleiman Frangié (soutenu par le tandem chiite), du commandant de l’armée, Joseph Aoun, mais aussi de Nassif Hitti, ex-chef de la diplomatie, et Neemat Frem, député du Kesrouan qui avait claqué la porte du groupe parlementaire aouniste dans la foulée de la double explosion au port de Beyrouth (2020).

Le chef du CPL s’est également entretenu avec l’ambassadeur d’Égypte à Beyrouth, Ala’ Moussa. « Il fait preuve d’ouverture et de flexibilité pour élire un président le 9 janvier comme le veut la communauté internationale », confie le diplomate à L’OLJ, faisant savoir que les ambassadeurs des pays membres du Quintette impliqué dans le dossier libanais (États-Unis, France, Arabie saoudite, Égypte, Qatar) s’entretiendront dans les prochains jours avec le reste des chefs de file, en quête d’un déblocage.

Une semaine après le cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël, l’opposition a défini les grandes lignes de son action politique dans les semaines à venir. Celle-ci devrait être axée sur la consolidation du cessez-le-feu et, surtout, sur l’élection d’un président de la République lors de la prochaine séance électorale, fixée au 9 janvier. Les opposants réclament un président...
commentaires (9)

Qui a lue la grenouille qui voulait devenir aussi grosse qu'un boeuf? Quelques uns certainement. Et le nabot bassil? Il n'a pas lu la fin de l'histoire, surement. Tellement elle se gonflat qu'à la fin elle explose... a méditer.

C.D.R

07 h 45, le 05 décembre 2024

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Commentaires (9)

  • Qui a lue la grenouille qui voulait devenir aussi grosse qu'un boeuf? Quelques uns certainement. Et le nabot bassil? Il n'a pas lu la fin de l'histoire, surement. Tellement elle se gonflat qu'à la fin elle explose... a méditer.

    C.D.R

    07 h 45, le 05 décembre 2024

  • Plus personne ne parle avec Gebran Bassil. Il a perdu sa couverture armée et donc son rôle de Tartempion. Aujourd'hui n'en déplaise a qui que ce soit les FL sont les plus fortes au niveau politique, populaire et même a l'internationale. Elle a un projet politico-économique et social en bonne et due forme et la base populaire qui transcende les rites et religions et donc sont aptes a faire bouger les choses vers un avenir meilleurs. Un peu de courage messieurs même si le tandem risque de se fâcher. Il s'en fera une raison bon gré malgré sa déconvenue.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    13 h 38, le 04 décembre 2024

  • Le gendron continue de croire qu’il a droit au chapitre après l’échec de son allié qui lui donnait des ailes et la parole pour légitimer son usurpation de notre pays. Il faut lui dire que ce temps là est révolu et que maintenant il ne peut plus prendre le chemin de la Syrie pour quémander l’appui du boucher qui est dans ses petits souliers. Alors ne lui reste que son beau papa pour le consoler en le renvoyant d’où il venait, c.a.d de nulle part et lui conseiller se la coincer.

    Sissi zayyat

    10 h 22, le 04 décembre 2024

  • C’est parti pour des réunions de bla bla bla avec des ´je suis le meilleur ´ , on se tâpe sur le dos on s’embrasse !!! Mais quel cinéma et ´ ça ´ veut choisir un président

    TAMIN FAROUCK

    07 h 36, le 04 décembre 2024

  • Vu l’appui international dont il dispose, il semble que le chef de l’armée soit le plus apte à remplir le poste. Il a déjà prouvé qu’il est intègre, ce qui au Liban n’est pas rien. En plus , il semble n’avoir pas de beau-fils, ce qui est un atout de taille. S’il réussit le déploiement de l’armée au Sud, ce que tous les Libanais souhaitent, alors il deviendra incontournable. Quant à notre faiseur de présidents local, gebran Bassil , ses gigotements impulsifs et stériles ne sont plus à la mode. Espérons que le nouveau président pourra rendre à l’Etat ce que la milice armée illégale lui a volé.

    Goraieb Nada

    06 h 37, le 04 décembre 2024

  • Outre Frangieh, rival direct, Bassil refute tous les candidats qui pourraient deplaire au Hezb.

    Michel Trad

    01 h 25, le 04 décembre 2024

  • Les LF sont le seul parti à penser au bien être du peuple toutes confessions confondues

    Rize Lb

    21 h 33, le 03 décembre 2024

  • Comme à son habitude , Bassil déconne et va tout court- circuiter. Une tête à claques !

    Wow

    20 h 48, le 03 décembre 2024

  • Bassil, selon L’OLJ, inclurait Jean-Louis Cordahi, ex-ministre des Télécoms proche de l’ex-président Émile Lahoud, il y a des baffes qui se perdent… ils veulent une rupture totale avec les pays Arabes?

    C…

    19 h 52, le 03 décembre 2024

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