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Culture - Cinéma

Chloé Khoury, ses reflets d’un home et de l’homme

Photographe et réalisatrice franco-libanaise, son opus « Reflection d'un hom(m)e » a été récemment présenté au festival du film Olhares Do Mediterrâneo à Lisbonne.

Chloé Khoury, ses reflets d’un home et de l’homme

Capture d'écran du court-métrage « Reflection d'un hom(m)e » de Chloé Khoury. Photo DR

Chloé Khoury a tout juste 31 ans et des idées plein la tête. Des idées qu’elle couche sur papier depuis toute jeune car l’expression pour elle est capitale. Née dans une famille d’artistes, la jeune femme qui a longtemps vécu en France développe un penchant pour la photographie après son retour au Liban en 2019. En août 2023, ses photographies qui soulignent son engagement en faveur de la narration visuelle et de la réflexion sociétale sont présentées à l'exposition « Through The Lens of Rising Photographers » du Beirut Art District et en novembre 2024, elles sont exposées au Gulf Photo Plus Center à Dubaï dans le cadre de l'exposition « Chemistry of Feeling vol II ». Avec 5 ans d'expérience au compteur en communication pour des organisations internationales, notamment pour des projets humanitaires et de développement, la jeune femme se tourne aussi vers la réalisation de films. En juillet 2022, Chloé participe à une master class de photographie à Camera Torino en partenariat avec le Centre international de la photographie (ICP), où elle reçoit un prix prestigieux pour son projet More Than My Hair, qui traite de la trichotillomanie. En fait sa camera lui sert d’outil pour lutter contre l’injustice, dévoiler ses combats, ses visions, capturer des histoires oubliées ou inédites, donner une voix à ceux qui l'ont perdue, mais surtout inviter à l'introspection. Son court-métrage Reflection d'un hom(m)e  été projeté en octobre dernier lors de la 11e édition du festival du film féminin méditerranéen Olhares Do Mediterrâneo à Lisbonne, au Portugal.

La photograohe et réalisatrice Chloé Khoury. Photo avec l'aimable autorisation de l'artiste

Le talent des femmes du pourtour méditerranéen

Dédié aux perspectives féminines de la région méditerranéenne, ce festival vise à amplifier la visibilité des réalisatrices et à offrir des points de vue novateurs sur des thèmes variés tels que les révolutions quotidiennes et la condition féminine. Cette année, le thème « Everyday Revolutions » (Révolutions du quotidien), explorait la manière dont les femmes contribuent au changement social à travers leurs créations cinématographiques. « C’est un festival qui donne une plateforme pour s’exprimer notamment avec tout ce qui se passe au Moyen-Orient », cède Chloé Khoury qui, en étant sur place, a pu présenter son film, répondre aux questions des spectateurs et participer à deux ateliers grâce au fonds d’Eurimages, le fonds culturel du Conseil de l'Europe qui contribue à la promotion de l’industrie audiovisuelle européenne en accordant un soutien financier aux films de fiction, d’animation et aux documentaires produits en tant que coproductions.

Un film spontané

C’est avec le festival du film Cabriolet qui proposait l’an dernier un atelier de réalisation dont le thème était « Home », que Chloé avait produit en 3 semaines Reflection d'un hom(m)e né justement d’une réflexion sur le sens de la patrie, des racines. « J’ai passé beaucoup de temps à l’étranger et le Liban m’a toujours manqué ; même quand je suis au Liban il me manque d’ailleurs », dit avec fougue la jeune cinéaste. « Je n’ai pas de parti pris, ne blâme personne », raconte Chloé Khoury qui ajoute qu’en s’adressant à l’audience au Portugal, elle a essayé d’être « aussi objective que possible pour que le message passe ». Refletion d'un hom(m)e planche d’ailleurs sur le sens du chez soi, de la maison, dans une sorte de va-et-vient entre ce qui fait un pays et son rapport à l’homme. Filmé de manière linéaire mais nébuleuse, le propos très authentique invite, avec une sobriété absolue, à une introspection sur ce qui compose une appartenance. « Pendant les 15 ans que j’ai passés en France, j’écrivais beaucoup, mais dans tous mes essais je me rendais compte que le Liban était présent et la question de ce que je pouvais apporter à mon pays m’a toujours taraudée », souligne-t-elle. « Ce film s’est construit de manière hyper intuitive explique la jeune cinéaste. En fait, comme nous n’avions que 3 semaines, j’ai juste empoigné ma caméra, qui est devenue l’extension de mon corps, et filmé tout ce qui m’inspirait. Un soir – j’aime écrire la nuit tombée –, le texte est venu tout seul. »

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Quand on demande à Chloé Khoury ce qu’est pour elle la patrie, elle répond : un peuple uni qui fait une nation, même si elle est tout à fait consciente que c’est justement là que réside le cœur du problème. « On a tous cette flamme dans les yeux malgré tout quand on parle du Liban, une sorte de lien inextricable », dit-elle. Elle parle avec un certain dépit de sa génération et de tous les jeunes qui sont partis et qui ont abandonné en rappelant qu’il est facile d’aimer quelque chose qui va bien. « Aujourd’hui les gens partent à la première difficulté », s’indigne-t-elle d’où l’analogie avec l’humain dans son film Refletion d'un hom(m)e. « C’est beaucoup plus difficile d’aimer quand ça va mal, mais c’est cela le véritable amour. Le Liban m’a appris à aimer », confie-t-elle.

Chloé Khoury a tout juste 31 ans et des idées plein la tête. Des idées qu’elle couche sur papier depuis toute jeune car l’expression pour elle est capitale. Née dans une famille d’artistes, la jeune femme qui a longtemps vécu en France développe un penchant pour la photographie après son retour au Liban en 2019. En août 2023, ses photographies qui soulignent son engagement en...
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