W. a grandi dans son village au Sud-Liban. Après avoir perdu très tôt ses parents, il se dirige vers un repère harmonieux, la nature ambiante. Elle va l’aider à construire une cohérence d’esprit qui le mène à l’harmonie. De fidèles compagnons, les arbres, les oiseaux et son berger allemand, vont imprégner son comportement. Grâce à eux, il explore la sensibilité non verbale et le retour sur lui-même pour décider ou pas des étapes d’un parcours. Dès le plus jeune âge il préfère les rapports évolutifs et non circulaires aux sous-entendus propices. Les quatre saisons influencent notre quotidien.
Chacune indique le contexte particulier qui va inspirer et orienter son travail. Ainsi, il choisit un métier palpable, celui d’agriculteur. Les conduites directes l’ont inspiré, contrairement aux actes supposés, dont il est rarement convaincu. Cette intense appréciation des lieux naturels a été fort critiquée par sa communauté. Elle considère son intégration insuffisante aux normes de son milieu. Néanmoins, l’abstinence et la cohérence en des échanges multiples lui ont permis de transmettre des réponses qui distinguent une indépendance citoyenne différente de ceux qui conservent des préjugés depuis des décennies.
L’échange avec ses partenaires est surtout centré sur la préservation des espaces ouverts. Nos tenaces et modestes ancêtres, hommes et femmes, escaladaient à dos d’ânes les hauteurs afin de planter leurs semences et d’irriguer le sol. Il précise : « Je me dispose à 92 ans, malgré les nuits terribles de bombardements israéliens, à battre du cœur lors d’un éventuel réveil miraculeux parmi les quelques arbres qui me prennent encore dans les bras. Je tiens à ne pas partir, alors que la majorité de mes voisins s’est déplacée. » Israël continue de semer l’horreur, mais ce Libanais s’accroche à la grâce de cette terre sainte que Jésus-Christ a foulée. Il dit enfin : « L’oiseau veille encore sur mon bien-être d’un regard attentif. Mon compagnon Médoc me fait signe et me surveille. Ça me suffit pour relâcher mes angoisses. Ma priorité n’est pas de quitter ma terre pour survivre, mais de goûter jusqu’à la fin un précieux espace, où mon bien-être s’exprime en toute indépendance. »
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